C’est le thème de l’enfance qui m’a fait me tourner vers ce roman. Quand on parle de protection de l’enfance, je suis toujours à la fois curieuse et remplie d’appréhension. J’ai peur d’un traitement simpliste et manichéen quand c’est un univers tellement complexe. Bref, j’ai redécouvert Véronique Olmi avec ce titre car j’ai réalisé que j’avais déjà lu Cet été-là il y a déjà… quelques années! Neuf pour être plus précise.
De quoi ça parle
Ben est un jeune activiste très impliqué dans diverses causes. Il est hors-norme, n’a pas peur de dormir sur les bords de la route et un jour, il réalisera que son petit frère est placé. Pas en famille d’accueil… en foyer de groupe. Et il va chercher à le retrouver et le sortir de là.
Mon avis
Quelle étrange expérience de lecture… j’ai eu l’impression de lire deux romans. Un tome 1 et un tome deux, avec Ben pour personnage principal. J’aimais beaucoup le départ, avec la recherche du frère et les limites du système de protection de l’enfance et de la jeunesse. L’affection de Ben pour son petit frère, son réel désir de le sauver, ainsi que la rencontre avec les enfants du foyer d’accueil… tout sonnait vrai et était profondément touchant. L’évolution des visions était crédible et la partie sur les rêves des jeunes était aussi très émouvante.
Et soudain, juste quand j’aurais aimé connaître la réaction de Ben à certains événements… tome deux! Fast Forward de plusieurs années et Ben part pour l’Ukraine. Comme ça, sans le dire à personne. Il va porter des médicaments mais va rencontrer, encore une fois, l’enfance, être chamboulé, et foncer tête baissée dans ce monde qu’il ne comprend pas, auquel il ne connaît rien. Un monde où les bombes tombent, où tout est possible, où l’humanité touche le fond.
J’avoue avoir mis un moment à passer d’une histoire à l’autre. C’est que je voulais rester dans la première! Pas que ce ne soit pas effarant. Le sort des enfants ukrainiens enlevés à leurs familles, déportés en Russie pour « bien paraître » et surtout mieux les endoctriner… c’est d’une horreur sans nom. Le thème de l’homme qui rencontre la guerre en extérieur et qui s’y trouve happé est également intéressant, mais je l’ai préféré dans un roman de Chalandon lu cette année. Ceci a peut-être biaisé mon avis final.
Ceci dit, c’est un roman qui met en lumière des éléments qu’il ne faut pas oublier dans une guerre qui s’éternise. Les petits abus de pouvoir, les horreurs normalisées et l’occident qui s’en désintéresse peu à peu… c’est encore nécessaire.