Comment je vais faire pour vous parler de ça. Ce roman fait partie des classiques québécois. Publié en 1966, en plein pendant la révolution tranquille, il donne la parole à Bérénice, 9 ans au début de l’histoire, une enfant qui n’en est pas une. Pour la petite histoire, quand mon prof en avait parlé au début du secondaire, je pensait que le titre était « La vallée des azalées »… mettons que ce n’était pas tout à fait ça!
Mais revenons à Bérénice. Née au sein d’une famille bourgeoise. Père juif. Mère catholique. Pour que ce soit juste, ils se sont partagés les enfants. La mère a Christian, l’aîné et le père a Bérénice, la plus jeune. Oui, je sais, c’est super sain, comme truc.
« Tout m’avale. Quand j’ai les yeux fermés, c’est par mon ventre que je suis avalée, c’est dans mon ventre que j’étouffe. Quand j’ai les yeux ouverts, c’est par ce que je vois que je suis avalée, c’est dans le ventre de ce que je vois que je suffoque. » Ce sont les premières phrases du livre, les premiers mots que nous adresse Bérénice. Avaler pour ne pas être avalée. Contrôler l’amour pour ne pas être faible. Et se décider parfois à aimer, à la folie, pour posséder.
La voix de Bérénice est très particulière. Une voix d’enfant qui n’est pas un enfant, mais qui refuse totalement d’être une adulte, qui méprise ceux-ci et qui s’efforce d’haïr. Haïr sa mère, qu’elle appelle « chat mort » ou « chamomort ». Un truc vraiment répugnant, qu’elle ne peut pas aimer. Et le pire, c’est que l’on est rapidement happés par cette folie, ces propos violents, que ce soit dans la haine ou dans l’amour. C’est rempli de références, autant à Nelligan qu’aux poètes antiques, Plus ça va, plus on lit avec de grands yeux, Parce que ça dérange. Parce qu’on se demande où on s’en va, entre New York et Israël, les lettres incroyables et le bérénicien, langage inventé.
Un roman auquel il faut parfois s’accrocher, qui ne s’offre pas si facilement, mais qu’on referme soufflés. Ça ne plaira clairement pas à tout le monde, ce délire, ce monologue intérieur avec ses digressions et ses répétitions. Mais c’est disons… une expérience.
6 Commentaires
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Pareil que toi : j’ai été soufflée par ce roman, sans avoir tout compris (la fin surtout en Israël), mais ça reste un livre à lire, un des essentiels de ma bibliothèque québécoise.
Auteur
Parfaitement d’accord. Cette fin est un peu… déroutante. Voire même beaucoup. Mais elle jette par terre.
je ne sais pas si j’aimerais mais je voudrais bien tenter.
Auteur
Disons que ça fait partie de nos classiques québécois!
Ca donne envie de tenter, oui !
Auteur
Sérieux, il faut le lire… c’est une vraie claque!