Le comment du pourquoi
Pour la couverture. Elle est jolie, non, cette couverture? Et j’avais lu de super bons avis, qui disaient que ça rappelait la Passe-Miroir. Je l’ai donc pris sans trop savoir à quoi m’attendre.
De quoi ça parle
Iliade Livrani est une arrache-mot extrêmement talentueuse. En effet, quand elle lit, elle réussit à faire voler les mots hors des livres et à les modeler à sa sauce. La rumeur de son talent voyage jusqu’au palais royal et elle reçoit une offre très alléchante : devenir conteuse pour la reine associée à une offre de mariage, mariage à un mystérieux Lord Tarlyn de la famille royale. Curieuse, elle va choisir d’y aller, ne serait-ce que pour savoir à qui on veut la marier.
Mon avis
Je ne sais pas trop quoi penser de ce roman. En fait, je l’ai lu et je ne sais pas à qui ce roman s’adresse. Les personnages sont adultes, on est dans un conte de fées revisité, mais dans une époque indéterminée. C’est rempli d’une magie d’un type « merveilleux », mais on voit aussi des intrigues de cour (avec aussi des personnages adultes), sauf que l’intrigue va à la vitesse d’un roman middle grade et que la complexité et le côté explicite des relations / événements semblent aussi dirigés vers ce groupe d’âge. Puis, juste quand je me disais que c’était définitivement jeunesse (genre, début d’adolescence), quans soudain, la fille ouvre une porte… et voit son promis… nu. Heu… ça sort d’où? Vous savez, le goût de scène où on a le goût de dire « mais, mais… POURQUOI! ». C’est une ligne et demie, là… mais bon. J’ai ouvert de grands yeux!
Bref, je savais pas avec quelle « grille de lecture » aborder ce roman et pour moi, ça a influencé ma lecture. Certes, le début a des ressemblances avec la Passe-Miroir (mariage arrangé, deux jeunes filles maladroites à lunettes, héros qu’elle trouve laid et distant), mais nous sommes loin de la complexité de l’univers de Christelle Dabos. Il y a certes de la magie, assez choupinette d’ailleurs, mais j’ai dû attendre à la toute dernière minute pour voir comment celle-ci servait l’histoire. Elle semblait « là », mais juste pour faire joli.
Nous allons donc suivre Iliade, qui a quand même un caractère bien trempé et qui, avec sa soeur qui veut devenir la première femme juriste, écrit pour un journal anti-monarchiste. Elle va arriver à la cour avec sa grand-mère cracheuse de feu, va donner vie à des histoires pour l’amusement des courtisans et courtisanes, essayer d’apprivoiser les codes et de survivre aux langues de vipères (et aux corsets) et tenter de découvrir qui est son mystérieux prétendant.
Il y a quelques intrigues de cour, assez légères et réglées très rapidement et une histoire d’amour qui se développe sans que l’on comprenne trop pourquoi, et à laquelle je n’ai pas vraiment cru. Il m’a manqué de développements, de temps pour assimiler les événements ainsi que de « backstory ». Si c’est destiné à public jeunesse, certains points auraient mérité d’être éclaircis (notamment la réaction d’Iliade quand elle rencontre son fiancé pour la première fois), et s’il y a des éléments féministes dans l’histoire (notamment avec la grande soeur de l’héroïne), j’aurais préféré qu’ils soient davantage appuyés. Pour des jeunes. 9-12 ans. En effet, c’est vraiment simple pour du YA. Et je garde de grosses réserves par rapport à la fin, juste… trop.
Bon, je vais cesser de critiquer car il y a de bons côtés. Ça parle de littérature, du pouvoir des mots, des milliers de vies de papier qui vivent entre les pages. J’ai aussi beaucoup aimé retrouver les – nombreuses – références aux classiques français… et j’ai ressorti Beaudelaire et mes recueils de poésie.
Ceci dit, le roman a généralement des avis très positifs et je me sens vraiment vilain petit canard. Ne vous fiez donc pas uniquement sur moi, étant donné le coup de coeur qu’il a suscité chez plusieurs. Les avis plus positifs de Mylène et Karline.
2 Commentaires
Je n’apprécie pas non plus quand je ne sais pas par quel bout attraper une lecture…
Auteur
Ça me dérange vraiment, en fait… on dirait que je ne sais pas avec quels yeux le lire.