J’en suis donc au 18e tome des Rougon-Macquart. L’argent. Le sujet qui m’intéresse le plus au monde, comme certains le savent. Sérieux, ça m’intéresse zéro et quart. Du coup, vous pouvez vous imaginer à quel point j’ai pu m’emmerder à la lecture de ces 500 quelques pages! Parce que oui, ô scandale, je n’ai pas aimé un Zola. J’ai failli périr d’ennui. Et je me suis mise en colère. Bref, c’est clairement pas mon préféré.
Ce roman est celui de Saccard, que nous avions rencontré dans La Curée. Vous savez, cet homme abject et antisémite, le frère du ministre Eugène Rougon, celui qui avait spéculé sur les terrains lors de la période Haussmann de Paris? Celui-ci n’a plus rien mais il a encore de l’ambition à revendre. Il va donc s’installer dans quelques pièces et profiter des idées de ses voisins, Mme Caroline et son frère George Hamelin pour monter une affaire. Pendant que George a des idées de grandeur au Moyen-Orient, il s’occupe du côté financier de la chose. Et pour s’en occuper, il va s’en occuper! À sa manière, of course.
Et tout au long du roman, on a droit au cours de la bourse, à la flambée des actions, aux spéculations et aux magouilles des uns et des autres et aux beaux discours de ce crosseur de Saccard. Il m’énerve, il m’énerve, vous ne pouvez pas savoir. Il est manipulateur, se laisse emporter par ses passions et ses ambitions au-delà de toute logique et il n’écoute rien ni personne. J’ai enragé tout le long à le voir embarquer de pauvres gens qui n’en demandaient pas tant dans ses histoires louches. Et là, on se dit que les personnages secondaires, ceux qui tentent de s’opposer, vont être plus aimables. Mais non. Ils sont limite pire. Beuche et la Méchin sont vraiment pire. Bref, en plus d’être choquant, c’est long comme un jour sans pain. Pas pour moi, quoi.
Ceci dit, je ne nie pas les qualités de ce roman. Même 200 quelques années plus tard, c’est encore d’actualité et ces jeux de bourse, ces folies du capitalisme et des grands riches de ce monde, qui vivent dans une autre univers, il faut avouer que ça fitte encore dans notre décor. C’est bien écrit, ça s’inscrit parfaitement dans la saga des Rougon-Macquart et on sent les recherches derrière le texte, de même que l’impact des événements de son époque sur ses réflexions et sur le roman. Je sais tout ça.
Mais sérieux, j’ai pas aimé ça et j’ai eu envie de secouer tout ce petit monde.
Je le relirai pas certain!
C’était la critique la moins constructive de l’univers.
4 Commentaires
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Un de ceux dont j’ai gardé peu de souvenirs, alors que La Curée m’avait fait forte impression…
Auteur
J’ai mieux aimé La Curée que l’Argent, qui est certainement celui que j’ai le moins aimé dans toute la série. LARGEMENT.
Je la trouve très bien ta critique ! Je ne l’ai pas encore lu, mon prochain est censé être « La Joie de vivre », mais il m’attire pas mal. La naissance du monde de la finance tel qu’on le connaît aujourd’hui écrit par Zola, pour certaines raisons personnelles, cela devrait m’intéresser. Je ne doute pas que Saccard soit puant, j’en garde un sacré souvenir !
Auteur
Saccard est arghhhh! Et plusieurs autres ne sont pas mieux. Mais en plus, il a le sentiment de faire ce qu’il faut… c’est fou. La joie de vivre est un Zola très très dur. J’en garde un fort souvenir.