Voici un roman qui n’a pas fait l’unanimité mais que j’ai pour ma part beaucoup aimé. En fait, je n’ai réalisé qu’après ma lecture à quel point c’était un cas de « Ça passe ou ça casse »! Pour ma part, je suis tombée au bon moment. En effet, j’ai lu beaucoup sur les années sida depuis quelques mois et en plus, j’avais un cerveau reposé, ce qui n’arrive pas souvent. C’est un roman bourré de symboles et de références et qui demande donc toute notre attention pour en apprécier tous les détails. Mais je vous dis un peu de quoi ça parle.
C’est l’histoire d’une nuit dans la vie de Jacob, poète gay d’origine yéménite. Désespéré, en colère, il ressent le besoin de se réfugier dans un hôpital psychiatrique, dans l’espoir de pouvoir tout oublier. Au cours de cette nuit, nous découvrirons son histoire, son enfance dans un bordel au Yémen jusqu’à sa vie adulte, à San Francisco, dans les années 80. Pendant ce temps, à l’appartement de Jacob, la Mort et Satan discutent calmement. Que va choisir Jacob? Le souvenir ou l’oubli? Le roman alterne entre l’histoire actuelle du héros, les conversations hallucinantes entre Satan et les Fourteen Holy Helpers (je ne sais pas le nom en français… auxiliaires? auxiliateurs? mais vous savez, Sainte Catherine, Saint Denis, pis sa gang?), qui suivent Jacob depuis longtemps.
Ce roman est à la fois érudit et déjanté. Érudit car plein de références à la bible, au Coran, à la culture religieuse, à Boulgakov, à Klee, à Walter Benjamin et un peu à la pop culture. Et en plus, je suis certaine que j’en ai manqué tout plein. Érudit en raison de la plume, de la richesse du vocabulaire et de la construction particulière, entrecoupée de discussions, du journal, de poèmes et de nouvelles écrites par le personnage principal. Disons qu’il faut suivre. Satan est limite hilarant, sarcastique et complètement désinhibé, ce qui donne un peu de légèreté à ce texte d’où ressortent énormément de colère, d’incompréhension, de douleur. Jacob n’a pas fait ses deuils et en veut à la terre entière, sans pouvoir s’accrocher vraiment à quoi que ce soit. Ce n’est pas un personnage attachant en soi mais il a vécu l’horreur et son histoire nous permet de réfléchir sur l’héritage, le souvenir, la folie et sur notre réactions face au passé et aux épreuves.
Et bon, avouons-le, j’ai adoré la façon dont les caractéristiques des saints sont exploitées ici. C’est plus fort que moi, j’adore les références! Je lirai donc The Unnecessary woman, le roman précédent de l’auteur.
8 Commentaires
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Un roman un peu psychologique, à lire ton commentaire.
Auteur
Un peu beaucoup!
J’ai tellement aimé « les vies de papier » que j’hésitais à me lancer dans celui-ci. Ton billet vient me titiller 🙂
Auteur
Non mais ces vies de papier… vous ne faites que me le vendre!
Les avis sont très hétéroclites à propos de ce roman. Comme j’avais beaucoup aimé « Les vies de papier », mon premier réflexe aurait été de me précipiter en librairie pour acheter celui-là, mais comme j’ai rapidement lu pas mal d’avis peu enthousiastes, je me suis retenu. Mais comme tu le « vends » bien, je vais sans doute y revenir un de ces jours.
Auteur
En effet, je me sens un peu seule à avoir aimé. Mais tu me confirmes qu’il faut que je lire Les vies de papier.
Aaaaaahhhh tu me rassures j’ai tellement aimé le precedent Les Vies de papiers ( the unnecessary woman ) (qui pour moi est un chef d’oeuvre de la dimension de confiteor disons) que j’etais toute déconfite devant les critiques de celui-ci… Mais la c’est bon… Il est.pour moi par contre je.n’avais pas compris que l’auteur ecrivait en anglais…
Auteur
Sérieux? Aussi hot que Confiteor? Il me le FAUT alors. J’ai quand même beaucoup aimé cet ange… et je me sens un peu seule.