Oh que je sens que je vais avoir du mal à parler de ce roman! C’est un Jonathan Coe hein… donc, c’est particulier. Par définition. Je vais donc essayer de vous donner envie sans trop en dire… ce qui ne sera pas chose aisée, je le crains!
Ce roman, c’est celui de Maxwell Sim, 48 ans. Maxwell ne va pas bien du tout, en fait. En congé pour dépression, il tente tant bien que mal de rabibocher sa relation avec son père exilé à l’autre bout du monde (littéralement… genre, en Australie) alors que sa femme a foutu le camp et que sa fille est de plus en plus distance. Sans doute est-ce pour ça qu’il est fasciné par la relation d’une femme chinoise avec sa fille, alors qu’elles mangent dans un restaurant près de chez son père.
Puis, un jour, on lui offre un emploi dans une compagnie de brosses à dents bio. Sa mission – s’il l’accepte – (je sais, elle était facile), traverser l’Angleterre au volant d’une Toyota Hybride avec son seul GPS pour compagnie (j’en veux un avec la voix de David-Chou maintenant) pour aller distribuer ses brosses à dents au bout du bout de l’Écosse. Rien de moins. À travers ce périple en solitaire, il aura l’occasion de réfléchir sur ce qui l’a mené là, sur son absence de combat, sur ses blessures et les choses qu’il n’avait pas comprises (et que nous comprendrons d’ailleurs bien avant lui). C’est limite une recherche archéologique de sa propre vie. Des bribes nous seront révélées à travers divers témoignages, lettres, essais… et petit à petit, on évoluera avec le personnage dans sa profonde solitude (réelle ou virtuelle) et on comprendra sa distance, sa difficulté à créer des liens.
Le tout, avec des moments hilarants.
Tout ce qui concerne le virtuel m’a fait mourir de rire (la prise de courriels… oh boy, le fou rire… l’histoire du forum… c’est TELLEMENT ça!) et les réflexions de Max, fasciné par un navigateur-imposteur d’il y a longtemps, nous amènent partout et nulle part. Il réussit à accumuler échec sur échec, à faire tous les mauvais choix… et nous, on le regarde… et on rit. Oui, c’est vilain, on ne devrait pas. Mais bon, c’est comme ça.
Je pourrais reprocher l’utilisation double d’un certain twist… mais après avoir tourné la dernière page, tout ce que je voulais… c’était en parler. De la fin (que je ne suis pas certaine d’apprécier), de ce qu’elle représente, et tout. Ça doit bien vouloir dire que le roman a atteint son but, non?
42 Commentaires
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Original et drôle ! Je le note car je n’ai encore jamais rien lu de Coe ! Et puis j’ai envie de lectures ébouriffantes et rafraîchissantes en ce moment… 🙂 Bon week-end, Karine !
FondantOChocolat: Selon celles qui le connaissent super bien, ce n’est pas son plus top… du moins, c’en est un qu’on adore ou qu’on déteste. Javais quand même préféré « La pluie avant qu’elle tombe ».
Vraiment pas mon préféré de Coe, je l’ai trouvé très poignant et triste en fait. Il me faisais de la peine ce Maxwell (et j’avoue que je suis un peu passée à côté de la fin)
http://ennalit.canalblog.com/archives/2014/06/14/30071734.html
Enna: Pas mon préféré non plus… mais nettement le plus bizarre!
Tu as l’air plus enthousiaste que les deux précédents avis que je viens de lire ! Comme quoi, les lectures peuvent être diverses ! Pour ma part, l’histoire ne me tente pas trop pour l’instant, je verrai plus tard.
Lili: Oui, je pense queje le suis davantage. C’est heu… une expérience??
J’ai beaucoup aimé le roman mais la fin m’a déçu. C’est très appuyé (ok, le lecteur et le personnage sont eux aussi les jouets de l’auteur… c’est pas très nouveau…) et j’ai eu l’impression que c’était une manière de ne pas terminer l’histoire.
Voyelle et Consonne: A posteriori, moi aussi, je suis déçue de cette fin. J’ai décidé de l’ignorer, en fait. Ca m’arrive des fois!
Zut, jene me souviens pas de la fin ! (c’est récurrent, chez moi) (je pourrai le relire, comme ça !)
Kathel: Elle est over bizarre, cette fin… Après réflexion et délai… je ne suis pas certaine d’y adhérer.
J’ai beaucoup aimé ce roman moi aussi, comme toi, il m’a beaucoup fait rire
Ah oui, toi, tu avais compris avant lui ?? Moi je trouve que c’est facile et par crédible…. C’est le seul passage du roman où je me suis dit : Ouais… bon bof…
Sinon la toute fin m’a rappelée Pirandello, j’aime bien 🙂
Cryssilda: Pirandello? Qu’est-ce que c’est? Oui, j’étale mon inculture! Et oui, j’ai trouvé ça beaucoup beaucoup trop facile … et bof pour la fin aussi.. mais j’ai ri, malgré le côté pathétiquede la chose.
Je n’ai encore jamais lu Coe mais je vois qu’il a un vrai succès lors de ce mois anglais, je ne suis pas sûre d’accrocher mais j’essaierai lors du prochain mois anglais 😉
Bianca: Sérieusement, je ne crois pas que je conseillerais de commencer par celui-ci… mais oui, l’auteur vaut le coup!
Tiens, la fin, peut-être ce qui m’a fait vraiment aimer ce roman. Parce que la première moitié, je l’ai trouvée un peu longue, jusqu’à ce que l’auteur trouve vraiment son rythme de croisière. Mais bon, c’est Jonathan Coe et j’aime !
Manu: J’ai trouvé ça plus ou moins nouveau, en fait… bizarre, pour une fois, nous n’accrochons pas sur la même chose! Mais oui, le début est anecdotique.
Cette fin est inoubliable ! Et l’humour de ce roman m’avait déjà fait chavirer en coup de coeur avant la fin.
Anne: Ah oui, tu es plus enthousiaste que moi, je pense. J’ai aimé mais ce n’est pas mon prééré de l’auteur!
Luiggi Pirrandello, Karine !
Y’a toujours des histoires de personnages et de leur auteur etc… ils se rencontrent, se révoltent, et tout et tout.
La pièce la plus connue c’est « Dix personnages en quette d’auteur ».
Cryssilda: Aaaaah oui, je la connais celle-là… mais bizarrement je n’avais pas fait le lien… et je ne connais rien d’autre!
Pas mon préféré de Coe.
Lewerentz: j’ai aimé hein… mais ce ne sera pas mon préféré non plus.
C’est rarz qu’on soit tellement éloignée dans nos avis 🙂 mais je suis la seule a ne pas l’avoir aimé on dirait 🙂 ça vient donc de moi surement 🙂
Yue: Oui, c’est vraiment super rare… du coup, je vais mù,en souvenir!
Manu propose aussi ce roman.
Bon, on est fan de Coe, alors chut, et on lit!
Keisha :)))))
Karine (C’est toi) + lau + Cryssilda + Chaplum + J’en oublie. Toutes en même temps ! Ça fait peur !
Le Papou
Le Papou: gnak gnak gnak… c’est une conspiration!
Moi, la scène que j’ai adorée, c’est la description des particularités de la brosse à dents bio … juste surréaliste à la Coe … Je retiens cependant plus la tristesse de ce livre, de cette solitude, de cette « archéologie » comme tu le dis. Oui, on devine avant lui et on n’aurait même de la compassion pour cet Auguste (le clown triste …)
Athalie: Ah oui, elle était gééééniale, cette description. J’avais les yeux très très grand ouverts! Et oui, limite on aurait de la compassion tellement il est loin de tout.
Un moment ave Coe, c’est toujours un bon moment. Je n’ai pas encore lu celui-là, je le note bien sûr !
Somaja: :))))
Ce roman de coe ne m’attirait pas du tout ( j’ai l’impression que les blogueuses ne l’avaient pas aimé à sa sortie ) mais finalement, je vois que l’humour de coe est toujours présent !
Maggie: Oui, mais peut-être moins que dans d’autres titres… et c’est ma foi fort bizarre. Mais bon, c’est Coe!
Il a l’air plutôt drôle, finalement.
Alex: C’est parfois très pathétique et déprimant, parfois drôle… c’est étrange.
Je l’ai préparé à la biblio récemment. Ça m’avait l’air bien. J’ai noté le titre dans un coin de ma tête. Je pense bien que je vais le lire. Ce que j’ai lu de Coe jusqu’à maintenant m’avait bien plu.
Genevieve: Je suis très, très curieuse de voir ce que tu vas penser du roman… il est ma foi super particulier.
AH !!! Mais si y a un bout en Ecosse, faut que je le trouve pour la valise !
Sinon, si je croise David Tennant en Ecosse, je lui fais la bise pour toi ?!
Miss Alfie: Yep, un bout en Écosse, un peu complètement n’importe quoi d’ailleurs! Et bon, si tu croises David-Chou, tu le kidnappes pour moi, ok! :))
J’ai bien aimé, dans l’ensemble j’adore cet auteur, mais ce n’est pas mon préféré. Des moments hilarants, oui, mais quelques longueurs…
Céline; D’accord pour les longueurs… mais bon, je vais relire. J’aime bien Coe.