Avouons-le d’emblée, entre ce roman et moi, ça n’a pas été le coup de foudre. Je dirais même plus (oui, je fais une Dupont et Dupond de moi-même), on ne s’est pas du tout, mais alors pas du tout plu. Et c’est dommage car il avait pourtant tout pour attirer mon attention, ce roman. Une quête pendant une période difficile de la vie, sur les traces d’un roman mystérieusement rescapé d’un incendie qui a complètement ravagé la vie de Pauline, la narratrice. Et celle-ci quittera Paris sur un coup de tête, pour aller chercher quelque chose – mais elle ne sait pas quoi – à Boston, où a vécu autrefois Nathaniel Hawthorne, auteur de « La lettre écarlate ».
Comme j’adore la littérature dans les livres, je n’ai pas pu résister. Et, si j’avais voulu lire un cours magistral sur Hawthorne, sa vie, son oeuvre, saupoudré d’un peu de Nietszche, j’aurais probablement été servie. Mais voilà, je m’attendais à un roman et j’ai trouvé le procédé ma foi très didactique, ce qui donnait une impression de lourdeur et de maladresse aux dialogues, qui ont sonné faux à mon oreille. Ok, ceux qui font ces grands discours sont des anciens profs. Mais tout de même, c’est parfois indigeste dans la fiction.
Autre point qui n’a pas facilité ma rencontre avec le roman: je n’ai ressenti aucune compassion ou empathie avec la narratrice, que j’ai trouvé en tout et pour tout désagréable, impolie, toujours agacée. Nous n’avons pas l’impression de la connaître alors difficile de s’y attacher. On se demande d’ailleurs pourquoi les autres personnages sont attirés vers elle. Elle se laisse balloter par Georgia, une étrange vieille dame (qui m’a bien plu, malgré des redondances), qui lui fait faire une visite touristique du Boston de Hawthorne. Là, vous vous dites : « mais la folle des balades guidées a dû adorer! » Mais imaginez-vous que j’ai déjà fait plusieurs balades touristiques dans Boston, dont une littéraire. Du coup, je n’ai pas appris grand chose. Pourtant, il y a bien beaucoup d’informations intéressantes là-dedans.
Ajoutons à tout ça des dialogues en anglais presque systématiquement traduits en français en dessous (quand on comprend les deux langues, c’est lourd, lourd!), les répétitions dans les expressions (petite femme française, entre autres, me sortait par les yeux) et les situations, ça a donné un moment de lecture plutôt éprouvant, malgré le plaisir anticipé.
Pour ne pas être totalement négative, parce qu’il y a quand même des parties intéressantes, je soulignerais quelques belles images où le passé côtoie le présent et je me suis revue par moments en visite, quand je m’imagine personnages célèbres et vie d’un autre temps autour de moi. J’aime entrevoir les « grands » comme des hommes et dans ce roman, l’ombre de Hawthorne, Thoreau et Emerson plane un peu partout. Ça donne envie de les relire. Par contre, si vous n’avez pas lu « La lettre écarlate », attendez-vous à tout connaître, en détail, dans un récit de 5-6 pages. Je n’ai pas compté.
Dommage car j’avais entendu du bien de l’auteur et je voulais réellement la découvrir. Il semblerait qu’il y ait incompatibilité. Déçue je suis
Et pour ne pas vous fier à mon seul avis, si subjectif soit-il…
Malice a eu un coup de coeur et Nelfe a beaucoup aimé. Valérie et la petite marchande de prose, qui ont moins aimé que moi.
21 Commentaires
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quand il y a incompatibilité, il ne faut pas insister ( c’est comme avec les gens! )
Clara: Voilà!
Bonjour Karine, je comprends ta déception car le thème m’aurait plu aussi… Mais d’autres livres t’attendent ! Bonne journée.
Coccinelle: Le thème, il me tentait bien… c’est son exploitation qui ne m’a pas convaincue.
Les biographies romancées ou les romans historiques qui infligent un cours au lecteur, c’est juste vraiment pénible…
Sandrine: Pour moi, ce l’est. Je pense que c’est ce qui m’a énervée le plus dans tout ça.
J’avais lu des avis déçus aussi, y compris reprochant qu’on raconte La lettre écarlate… Donner le pitch aurait suddi, ce roman classique étant à lire, tiens!
Je n’ai donc pas donné suite à la proposition de l’éditeur (oui, ça s’est passé comme ça)
Bon. C’est ma prochaine lecture Je ne vais pas placer la barre trop haut
Aifelle: Il y en a qui adorent hein! Hâte de voir de quel côté tu vas te placer!
Exactement tout pareil que toi !! C’est dommage, car ce livre aurait pu être tellement bien avec le synopsis de départ.
Lili: J’avais tellement hâte de le lire. Surtout que je garde d’excellents souvenirs de Boston et de mon tour Hawthorne.
J’ai pour ma part beaucoup aimé, mais je comprends tes réserves. D’ailleurs, j’ai la même concernant les traductions, que j’ai également trouvées lourdes !
L’Irrégulière: Je n’ai pas trouvé ton billet à la publication du mien. Je cherchais des avis positifs pour contrebalancer car je sais que mon « moi » a beaucoup joué dans mon appréciation du roman. Les traductions sont de l’auteur je crois hein?
Je n’ai pas aimé du tout et je me sentais bien seule.
Valérie : Un peu moi aussi quand j’ai lu tous ces avis très positifs. Mais ça prouve qu’il en faut pour tous les goûts et que les sensibilités sont différentes.
Du coup evidemment c’est moyen tentant voire pas 🙂
Yue: Ca a été un coup de coeur pour plusieurs… c’est juste qu’entre ce roman et moi, il y avait incompatibilité, je pense.
Entre ton avis et celui de Lou il est clair que je n’ai pas envie de le découvrir. Dommage parce que c’est vrai que le point de départ a l’air plutôt sympa. Surtout que je ne connais pas Boston ^^
Perséphone: L’idée était géniale. C’est le traitement qui m’a moins convaincue.
Il y a plus de 5-6 pages, j’avais compté (mais oublié depuis), je dirais qu’il y a environ 10 pages voire un tout petit peu plus de résumé exhaustif de « La Lettre Ecarlate » 🙂
Je partage assez ton avis sur ce roman, même si les passages sur le XIXe m’ont beaucoup intéressée.
Lou: Ce sont en effet les plus intéressants. LE résumé est limite grrr quand tu n’as pas lu le livre!