Commentaire
J’ai terminé d’explorer ce livre depuis quelques semaines et j’ai déjà plusieurs ébauches de billets à mon actif, sans en être jamais satisfaite. Ça se transformait toujours en un espèce de délire orthophonico-pédagogique (déformation professionnelle… difficile de s’en sortir!) qui n’aurait intéressé personne d’autre que moi!! En effet, quand on me parle d’une méthode de lecture, alors que j’ai grandi avec une maman prof et première année et que je travaille avec des enfants en difficulté de langage et d’apprentissage, difficile de faire autrement!
Je vais donc essayer de rester loin des technicalités pour vous parler de ce conte qu’est « La planète des Alphas ». Première précision, je n’ai pas connaissance de toute la « méthode » et je considèrerai ce que j’ai sous les yeux (et dans les oreilles) comme un outil d’apprentissage de la lecture. Vu que je crois fermement que chaque enfant apprend différemment et qu’il faut adapter nos stratégies à chacun, dépendant de ses difficultés spécifiques, j’ai du mal avec la notion de méthode universelle pour les troubles d’apprentissage. Et je ne pense pas non plus que ce soit ce que les auteurs aient voulu proposer.
Nous avons donc ici un conte illustré (et raconté sur CD) où Olibrius s’ennuie dans sa chambre. Il est soudain transporté par un personnage, Cosmopolux, sur la planète des Alphas, planète habitée par de drôles de petits personnages qui ont la forme d’une lettre et en font le bruit. Sauf que oups, problème!! Certains personnages ont été kidnappés par leur méchants voisins les bêtas et il faut les secourir!
On nous présente donc toutes les lettres à travers ce conte qui a un thème bien choisi, en particulier pour nos garçons (sans généraliser, hein, certaines filles aimeront aussi), qui aimeront les caractéristiques de batailleurs et l’idée de l’espace. Les petits personnages sont vraiment mignons et très représentatifs (je veux la version « petits bonhommes » comme déco dans ma biblio d’ailleurs!!!) Bon, le gulu ou le zibulus passent moins bien en langage québécois mais c’est un peu normal, vu la provenance!
Est-ce que les enfants sauront lire – ou connaîtront toutes les lettres – après une écoute de ce conte?? Je ne pense pas, à moins qu’ils aient une mémoire d’éléphant et une attention incroyable (le conte est assez long… à surveiller avec les enfants ayant des difficultés attentionnelles, du moins, s’ils ressemblent à ceux que je côtoie pour qui 3 minutes à écouter, c’est l’épreuve olympique!). Par contre, le conte précise qu’il s’agit plutôt de donner le « déclic lecture » et ça, je pense que ça peut fonctionner (du moins pour certains… les enfants nous jouent de drôles de tours, parfois!). En effet, le conte rend concret l’alphabet et le place au niveau de l’imaginaire des enfants. Ils auront ainsi des référents connus lorsque viendra le temps d’apprendre à lire et l’abstraction demandée pourra être moindre.
Bon, je vais éviter ici les grands étalages « de recherche » concernant l’apprentissage de la lecture. Je considère ce conte comme un moyen attrayant d’intéresser les enfants mais pas une solution « tout-inclus »! En effet, il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en ligne de compte dans l’apprentissage de la lecture! Mais bon, je n’ai pas toute la méthode, je ne peux donc pas en parler.
Je vous envoie donc vers le site du livre associé à l’association « Le droit de lire », à laquelle appartient Marjorie, qui m’a envoyé ce livre.
Pour les gens au Québec qui voudraient voir ce qui s’est fait par chez nous en termes d’outils dans la même lignée (mais c’est quand même différent!! Il ne s’agit pas de personnages avec des caractéristiques mais de dessins, et de différentes petites histoires, pour chacun des sons/lettres), vous pouvez allez voir la trousse Raconte-moi les sons (pour la première année +) et Raconte-moi l’alphabet (pour la maternelle).
Merci donc à Marjorie!
25 Commentaires
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bonjour et bienvenur sur mon blog créé pour la promotion de mon 4me livre…
bien cordialement
Chantal
Laretiste27: Bonjour et bienvenue ici aussi!
ton article est très intéressant et je le trouve d’autant plus, que tu as une certaine idée de la méthode, en comparaison avec les enfants que tu côtoie, il n’en est que plus convaincant!!
Lael: Je n’ai pas essayé la méthode complète et je ne peux donc pas vraiment avoir un avis super éclairé mais quand même, le conte peut donner une bonne idée!!!
Ton regard « plus professionnel » que le mien est intéressant. J’avais trouvé cette méthode ludique et bien faite, sans bien sûr avoir pu tester ses résultats sur Bébé Books (à 15 mois, c’est encore un peu tôt pour apprendre à lire, ou bien ?! ) 😉
Tamara: En effet, 15 mois, c’est un peu jeune pour lire tout seul!! Va falloir que maman patiente un peu et continue à lui lire des histoires encore un bout!!! Je trouve l’idée très bonne pour mettre les lettres au niveau des enfants, leur donner de l’expérience avec elles. Mais je n’ai pas tout vu alors me prononcer sur le reste, c’est pas évident!!!
J’avais moi aussi reçu cette proposition, mais malheureusement cette méthode (ou plutôt celle qui ressemble à cette méthode et qui a été appliquée dans les écoles françaises) a fait pas mal de dégâts (selon moi) dans l’apprentissage de la lecture. J’ai donc répondu que je déclinais cette offre, avec cet argument-là. 😉
Leiloona: Et quelle est cette méthode qui est utilisée en France??? Je suis juste curieuse!! En fait, selon moi, toutes les voies et stratégies de lecture doivent être enseignées aux jeunes et pas un n’apprend de la même façon. Vive l’adaptation et la personnalisation et non pas l’application « by the book » d’une méthode, quelle qu’elle soit!!
Je trouve ça tout à fait intéressant… justement ma petite loute de nièce est entrée à l’école à montréal cette année, ça pourrait être drole de lui trouver :-))
juste dans l’idée de s’amuser avec les lettres bien sûr, ses professeur ont suremetn leur propre expérience 🙂
Yueyin: Pour s’amuser, ça peut être intéressant! Ils sont cute, les personnages et s’ils deviennent ses copains, pourquoi pas! 🙂
Est-ce que ce livre est disponible par chez nous? J’aimerais beaucoup le consulter. J’étudie en orthophonie, je suis curieuse…
Amiedeplume: Sérieux, tu étudies en orthophonie?? Bon, depuis le temps, tu as dû deviner que c’est ce que je fais comme métier! ;)) Ravie de discuter avec une future collègue!! Je ne sais pas s’il est dispo chez nous… c’est l’association qui me l’a envoyé directement alors difficile à dire… Peut-être que si tu les contactais… sait-on jamais!
Elle fleurit partout cette méthode…
Alex: C’est qu’on nous l’a envoyée! Et comme j’aimais les personnages et que j’étais curieuse, j’ai accepté!
C’est réussi, tu as franchement éviter complètement le délire orthophonico pédagogique … ça devient un billet pour un livre de lecture un peu plus particulier. Mais malgré tout ce déclic lecture peut arriver n’importe quand sans crier gare. Mais si c’est une méthode, c’est autre chose.
Venise: D’accord, le déclic, ça peut arriver n’importe quand!!! Avec n’importe quoi (dans mon cas, ça a été le livre « la soupe au bouton » de Disney!!!) Je n’ai pas considéré le livre comme une « méthode » vu que je n’ai pas tout. J’ai préféré me concentrer sur l’aspect conte!
Je n’ai pas lu ni vu ce livre mais ma fille de 4 ans 1/2 l’a en classe et elle aime beaucoup. Par contre, je ne suis pas certaine qu’elle fasse le rapport avec la lecture (elle connait déjà les lettres de l’alphabet, c’est une passion chez elle depuis qu’elle a 2 ans ) mais les personnages lui plaisent beaucoup !
Restling: Ils sont tout mignons les personnages!! La version 3D doit être encore mieux!!
Bonjour.
Nous tenons à vous informer que nous sommes le distributeur exclusif de la Planète des Alphas en Amérique du Nord.
Nous tenons aussi à vous rappeler que « La Planète des Alphas » est complètement différente de « Raconte-Moi » qui s’inspire de l’approche Whole Language et qui a plusieurs différences. Raconte-Moi exige beaucoup de personnalisation afin de convenir aux enfants ayant des difficultés d’apprentissage. C’est donc l’enseignant qui fait la différence. Cela n’est pas du tout le cas des Alphas.
Merci pour votre article.
Pascal Tessier (Président et co-fondateur d’Éducathèque)
Pascal Tessier: Avant toute chose, je voudrais vous mentionner que ce billet a 4 ans… je ne sais pas si vous étiez distributeur à ce moment-là mais j’ai indiqué la source qui m’avait fait parvenir l’album.
Quant à la méthode, je ne la connais pas et je l’ai mentionné dans mon billet, je n’ai eu accès qu’au livre d’histoires. Ce que je dis, c’est qu’utilisé seul (je ne peux pas parler du reste vu que je ne l’ai pas vu), je ne vois pas comment un enfant en difficulté d’apprentissage peut retenir tout ça avec UNIQUEMENT cet outil. Par contre, je ne saurais dire avec le programme complet si l’enseignant a une importance ou non.
Quant à Raconte-moi, je l’utilise surtout pour apprendre la correspondance graphème-phonème et pour aller chercher différents types d’associations pour convenir aux différents types de mémoire et de styles d’apprentissage. Ancrages visuels, par histoires, par mouvements… bref, je ne vais pas réellement plus loin, étant avec les petits. Je ne sais donc pas jusqu’où va l’approche avec les plus grands. Mais pour moi, le Whole Language, c’est beaucoup plus que ça… ça fait référence à différents modes de lecture (décodage, lecture globale de mots, indices sémantiques, syntaxiques, et j’en passe…)
Pour moi, la ressemblance venait du fait qu’on « personnifiait » les lettres et qu’on les mettait en images… je parlais de l’outil que j’avais entre les mains, pas de l’approche!
Merci pour votre réponse. En effet, nous sommes distributeur depuis mars 2013. Ce que vous avez eu n’est définitivement pas la méthode mais l’équivalent du coffret actuel. Cela couvre une partie de la méthode des Alphas. Les Alphas ont été conçus pour les élèves en très grave difficulté d’apprentissage et fonctionne à merveille dans des classes d’enfants en difficultés, preuves à l’appui.
L’approche whole language a clairement démontré ses limites et ne permet pas de développer des lecteurs autonomes, intelligents et flexibles. Notre système alphabétique n’est pas le système idéographique (ex: chinois) : l’apprentissage de la lecture passe par le décodage et par une séquence très précise (voir les plus récentes recherches autant en anglais qu’en français). Les méthodes actuellement en place dans les écoles sont un vrai désastre. Heureusement que les enseignants adaptent leur apprentissage, mais on s’entend pour dire que ce n’est pas aux enseignants de créer une méthode de lecture, mais bien d’enseigner et de transmettre leur savoir.
Merci encore et au plaisir !
Pascal Tessier: L’orthophoniste ressort ici… avez-vous des liens pour les articles pour l’approche des Alphas? Ça m’intéresse réellement. Quant à l’approche Whole language, selon la dernière revue de littérature scientifique que j’ai lue, il y avait des pour et des contres, dépendant des populations, des recherches et des comparatifs. Mais ça date d’il y a au moins 1-2 ans… je serais curieuse d’avoir des liens pour les recherches récentes dont vous me parlez.
Quant au rôle des enseignants, je crois profondément que chaque enfant est différente et que personne n’apprend de la même façon. L’enseignement doit donc être adapté et c’est pour ça que les méthodes qui sont juste appliquées ont toujours des limites. Par contre, je suis d’accord. Ce n’est pas à eux de créer du matériel et de potasser les recherches pour monter du matériel de lecture pour les enfants. Ya des chercheurs pour ça! Et des spécialistes du terrain aussi!
Bonjour Karine,
Merci pour votre réponse. En fait, je vous invite à lire ce blogue anglais sur l’approche Whole Language et l’approche phonétique. Très intéressant car il relate les plus récentes recherches en neurosciences : http://simplysweetteaching.blogspot.ca/2013/02/phonics-vs-whole-language-what-brain.html
L’approche Whole Language est parfaite dans des langues qui utilisent des idéogrammes (symboles) mais pas dans le système alphabétique comme le français ou l’anglais. Les anglais ont abandonné cette approche depuis des lunes, mais les francophones fondent encore de l’espoir dans cette méthode… Au Québec, nous avons désormais une quantité de personnes analphabètes inquiétante (1/4 de la population ne sait pas lire ou bien ne comprend pas ce qu’ils lisent !). Cela a également un impact sur le taux de décrochage car la lecture est la base de notre système d’enseignement.
Donc, laissons les professionnels, spécialistes et scientifiques former les nouvelles générations d’enseignants afin de se mettre à jour sur des concepts plus proches du fonctionnement naturel d’apprentissage chez l’enfant : approche multi-sensorielle, par le décodage, par les sons, par l’augmentation du champ lexical et le travail de la voie orthographique. Ça parait compliqué, mais toutes les méthodes actuelles ont la facheuse tendance de transmettre la lecture avec des concepts d’adultes qui sont souvent trop abstraits et illogiques pour un enfant de 4-7 ans. Voilà 😉
Pascal Tessier: Oui, je connais ce blog. J’ai lu d’autres avis ailleurs mais je ne saurais plus dire où, il faudrait que je fouine dans mes papiers pro en lecture. Un professeur à l’université, du temps que j’y enseignais (je n’enseignais pas l’apprentissage de la lecture, plutôt le langage et les bases langagières) m’avait mentionné qu’il ne référait qu’un côté de la médaille et qu’il y avait autre chose qui soutenait l’autre thèse. Par contre, je ne suis pas allée vérifier récemment vu que qu’en tant qu’orthophoniste, je suis surtout en conscience phono et dans la boucle grapho-phonétique. C’est davantage mon bag. Comme vous dites, enrichir le lexique, Donc non, pour moi, c’est tout sauf compliqué!