La lettre à Helga – Bergsveinn Birgisson

LaSolutionEsquimauAWJ’avais noté ce roman à sa sortie, attirée par des premiers avis, dithyrambiques.  Puis d’autres sont arrivés, beaucoup moins enthousiastes… et j’ai changé d’idée, pour finir par oublier complètement le roman.  Il est revenu à moi sous la forme d’un audiobook… et voilà, ma découverte est faite.  Comment dire, comment dire, comment dire…

 

La lettre à Helga est un titre littéral.  Le narrateur, Bjarni Gíslason, âgé de 90 ans et se sentant arriver à la fin, décide d’écrire à Helga, une femme qui a marqué sa vie et qu’il considère comme son grand amour.  Il va lui raconter leur histoire, expliquer ses choix et lui parler de sa vie, celle qu’il ne croit possible que dans cette campagne islandaise qui a vu naître et mourir 9 générations de ses ancêtres.

 

Une longue lettre, où il divague et parle d’amour, de désir.  D’amour à Helga, certes, mais surtout d’amour à l’Islande, à la vie campagnarde qu’il connaît et qu’il voit disparaître.  Que ceci soit dit d’emblée, on passe par toutes les étapes avec ce personnages.  On a parfois de la peine pour lui, on l’envie d’avoir vécu un grand amour, mais on veut surtout le secouer.   Ou le suspendre par les pieds, au choix.

 

J’ai passé par toutes les émotions dans cette lecture.  J’ai été émue par le vieil homme dont la femme est décédée en plein hiver (ouais, encore un autre épisode de yeux rouges au boulot de bon matin), j’ai rêvé aux paysages islandais, j’ai réfléchi sur le travail, sur l’amour, le désir et sur les raisons qui nous poussent parfois à agir comme nous le faisons.  J’ai aussi ragé contre la mauvaise foi du personnage, été horrifiée de certains actes, et peinée du sort de ces vieilles fermes auto-suffisantes, qui n’existent presque plus.  J’ai aimé la plume, les envolées poétiques, l’amour des bêtes.  On s’imagine passer nos mains dans la laine des moutons, limite qu’on sent les odeurs.   Et on devient aussi un peu triste.

 

Par contre, certaines scènes ont été un peu too much pour moi.  Je n’ai pas beaucoup de limites en littérature mais on en touche une ici (ceux qui ont lu comprendront de quoi je parle.    Malgré la nostalgie, malgré les illusions que se fait cet homme, ce n’est qu’à ce moment précis que les répétitions par rapport au désir, à sa vision sensuelle d’Helga ont commencé à me peser.

 

Une lecture que je ne regrette pas d’avoir faite, et un auteur que je relirai s’il est à nouveau traduit.

 

19 Commentaires

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  1. J’ai eu du mal avec ce roman, le personnage m’a profondément déplu, l’histoire m’a laissé sur ma faim et le côté étable bof quoi… Du coup ça m’a gâché la poésie du truc 🙁

    1. Je trouve ça plate parce qu’il y avait de bonnes idées là-dedans et que la plume est super jolie et parfois poétique. Mais bon, sérieux… j’ai eu du mal avec certains aspects.

  2. Ce qui me reste encore aujourd’hui de cette lecture c’est que Bjarni refuse de faire un choix et que ça le ronge. Ce que j’ai du mal à comprendre vu mon caractère. Mais je me souviens aussi d’un texte poétique qui m’avait plutôt plu, malgré le gros défaut du personnage central.

    1. Le personnage est tellement antipathique… mais bon, j’ai trouvé l’idée d’explorer un tel personnage intéressante. Quelqu’un qui est passé à côté de sa vie.

  3. Ça me fait plaisir de me replonger dans cette lecture grâce à ton post

    1. Toi tu as aimé! Je relirai l’auteur, c’est certain. J’attendais juste… plus.

  4. Ton billet n’arrange pas mes hésitations.
    Le Papou

    1. Je pense que le type va te taper, en fait… connaissant ce que tu aimes.

  5. J’ai suivi la même trajectoire que toi, attirée d’abord, repoussée ensuite .. et je l’ai oublié. Pas sûr que ton billet me fasse changer d’avis.

    1. Je pense que certains côtés pourraient te faire un peu brrrr… genre, comme moi. Pourtant, l’idée est intéressante hein… c’est chouette de voir des anti-héros.

  6. J’aurais voulu, pour plein de raisons, adorer ce roman… Malheureusement la rencontre n’a pas eu lieu…

    1. Oui, moi aussi. Tout pareil.

  7. Beaucoup de mal moi aussi avec ce roman… ennuyant même que je dirais!

    1. Je ne me suis pas ennuyée… j’ai été davantage exaspérée quant à moi!

  8. Une lecture qui m’avait déçue.

    1. J’avoue l’avoir été aussi. Attentes trop hautes, peut-être.

  9. J’avais beaucoup aimé !

  10. Je n’avais pas réussi à me plonger dans ce livre qui avait été une vraie déception après les avis dithyrambiques lus sur la blogosphère. Mon gros coup de cœur islandais est Stefansson, dont il faut que je poursuive la découverte.

    1. Comme je l’ai lu après tout le monde (et après bien des avis comme le tien), je suis moins déçue. Mais je ne suis pas transportée non plus.

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