Quand ce roman est sorti, on m’avait dit de passer mon chemin, qu’il était moins bien que la trilogie d’origine. Puis, 4 ans après, on m’a dit le contraire. Je l’ai donc lu. Et j’ai bien fait.
De quoi ça parle
Nous sommes 64 ans avant la trilogie originale et les Hunger Games en sont à leur 10e éditions. Le Capitole a décidé d’impliquer les élèves dans les Jeux en les nommant mentors. Coriolanus Snow, issu d’une noble famille désargentée, est du nombre. Il sera donc jumelé à Lucy Gray, la fille du district 12, sur laquelle personne n’aurait parié. Bienvenue dans l’histoire d’un grand méchant!
Mon avis
J’aime beaucoup les « villain origin story ». J’aurais dû savoir que je passerais un très bon moment, surtout que The Hunger Games fait partie de mes dystopies préférées. Nous passerons quelques mois avec Coriolanus Snow, ceux qui seront déterminants dans son parcours. De quoi est fait un vilain? De son passé? De ses choix? De lui-même? Ici, Suzanne Collins ne se contente pas de nous dire « il a eu une dure vie donc maintenant, il tue des gens ». Nous avons droit à une vraie évolution en terrain fertile. Si nous rencontrons un jeune homme crédule, qui tente de faire la bonne chose au début du roman, il est loin d’être un humain parfait. Arrogant, persuadé de sa propre importance, il souhaite récupérer l’honneur perdu de sa famille, il veut briller, avoir le pouvoir. Dès le départ. Toutefois, dans les jeux, il agit certes pour lui-même mais n’est pas non plus un être méprisable. Pas vraiment, il y a pire que lui. C’est petit à petit qu’il va faire des choix, qu’il va déterminer lesquelles des personnes influentes de sa vie il va croire.
Et c’est ce que j’ai vraiment apprécié. Certes, la spirale le prend assez rapidement, mais c’est une modification profonde de sa façon de voir le monde, de considérer les gens, qui va le transformer et lui apprendre à ne plus jamais être vulnérable. Car il l’est devant Lucy Gray, son tribut, de qui il va tomber amoureux. J’adore ce personnage, droite dans ses bottes malgré ses failles et les décisions difficiles qu’elle a dû prendre. Tous les personnages secondaires sont intéressants et l’évolution de leurs relations l’est tout autant. Ils sont pris dans leurs croyances et leurs perceptions et ils vont se confronter sans toujours réussir à s’influencer suffisamment. C’est selon moi hyper bien fait.
Bref, une réflexion sur la nature humaine, une histoire qui nous transporte de l’arène au district 12, beaucoup d’action et de moments déchirants. Être dans la tête de Snow devient de plus en plus difficile au fil des pages, alors qu’il est encore persuadé d’être le bon de l’histoire et de ne pas avoir eu le choix. Impossible de ne pas apprécier les liens avec la trilogie originale et de s’imaginer la colère et le désarroi du Président Snow quand Katniss est apparue. J’aime beaucoup la finale ambigue.
Bref, une lecture qui me donne envie de relire la trilogie originale… et d’écouter le film. Maintenant, je chante The hanging Tree!