Attention… avalanche de photos un peu toutes pareilles à suivre. On s’est baladées pas mal et on l’éclairage changeait chaque fois. Du coup, je ne sais pas lesquelles choisir. Vous allez donc toutes vous les taper!
Nous nous réveillons à Gdansk sous un ciel à moitié bleu et à moitié fâché. J’ai ressorti ma veste pour la première fois depuis 3 mois, mais j’avoue que je n’en étais pas vraiment fâchée. C’est un peu frisquet, mais ça fait de très belles photos.
Nous nous dirigeons en premier lieu vers la cathédrale d’Oliwa pour assister à un concert d’orgue. L’endroit était auparavant une abbaye cistercienne et elle l’a été jusqu’au 19e. Les cisterciens s’étaient établis un peu hors de la ville dès le 12e siècle. La cathédrale est connu pour ses magnifiques orgues du 19e ornés d’étoiles et du soleil, ainsi que d’anges musiciens animés. Même moi, dont ce n’est pas le style préféré, je ne peux m’empêcher de les trouver grandioses. On nous joue du Bach, l’ave Maria ainsi que la musique de « La Mission » mais un de nos voisins a eu la drôle d’idée d’offrir des… tic tac à toute la rangée. En secouant la boîte pour attirer leur attention. Comment dire… sans commentaire.
Dans le chœur, des portraits représentant des moines agenouillés devant la vierge, ainsi qu’une étrange sculpture de nuages avec le christ d’un côté et Moïse de l’autre, avec les 10 commandements. Tout autour, des représentations des princes de la Poméranie.
Le déambulatoire représente des scènes de la vie du Christ et tranche avec le chemin de croix très moderne (qui m’a beaucoup plu) de la nef principale. On y trouve encore les accessoires pour la fête dieu, encore très célébrée ici.
Dans toutes les églises polonaises ou presque, nous retrouvons un portrait du Christ avec 2 rayons de lumière, tableau peint selon les indications données par celui-ci à Ste-Faustine, une sœur canonisée par Jean-Paul II. Elle est d’ailleurs très célébrée en Pologne et à certains autres endroits du monde. J’avoue pour ma part, que je n’en avais jamais entendu parler. Oups.
Notre route nous emmène ensuite vers Sopot, célèbre station balnéaire de la Baltique. Elle est célèbre depuis l’époque napoléonnienne car un médecin alsacien était venu ici et avait vanté l’eau et le vent iodés. C’est un endroit prestigieux, avec des spas et des hôtels de luxe face à la mer. Fidel Castro et Marlene Dietrich y ont d’ailleurs déjà séjourné.
L’endroit était aussi le théâtre de l’ancien festival de la chanson polonaise, très suivi, pour les artistes du bloc communiste. Ce festival durait 3 jours et présentais aussi une vedette occidentale. Charles Aznavour et Whitney Houston y ont joué. Comme il n’y avait que 2 chaînes à la télé, disons qu’ils les ont vus, ces concerts!
C’est tellement agréable de se balader sur la longue jetée qui plonge dans la mer et à la merci des vagues. Ce bruit, ce bruit! Nous flânons un peu, puis allons nous promener dans la ville, avec ses palais reconstruits et ses édifices colorés. Tout es mignon par ici.
Nous allons manger à Gdynia, le nouveau port de la Tri-cité, datant des années 20. Suite à la renaissance de la Pologne, après la première guerre mondiale, les allemands ne voulaient pas laisser Gdansk, où était le port principal, aux Polonais. Elle a donc été ville libre pendant quelques années et les polonais ont décidé de ne plus dépendre de Gdansk… et d’avoir un nouveau port, à Gdynia, quelques kilomètres au nord-est. Avant ce moment, c’était un tout petit village de pêcheurs et maintenant, il y a 200 000 habitants. L’architecture est moderne, très simple, avec quelques façades rondes. La côte est très belle et souvent escarpée. Nous mangeons d’ailleurs tout près de l’eau, avec vue sur les bateaux école où certains élèves travaillaient leur grimpette dans le mât, ainsi que sur un ancien destroyer de guerre, qui était absent lors de l’attaque de 39 et qui a combattu aux côtés des alliés. Maintenant, c’est un musée et il se visite, tout comme l’ancien bateau école, qui est à la retraite.
Sur la place, deux monuments, l’un dédié aux marins du monde entier et l’autre à Joseph Conrad, qui est né en Pologne. Je n’en avais aucune espèce d’idée. On en apprend tous les jours!
La visite de Gdansk est actuellement mon coup de cœur du voyage. On avait un guide génial, Sebastian, super intéressant et drôle, ce qui aide énormément. Nous commençons par aller voir le Centre Européen de solidarité, situé sur la place de Solidarnosc, le fameux mouvement de Lech Walesa. Celui-ci a d’ailleurs son bureau au 2e étage du fameux bâtiment bâti en 2014, rempli de références à l’ancien chantier naval qui s’y trouvait, dont sa couleur en acier qui imite la rouille. Quel bâtiment! À l’intérieur, des salles d’exposition, une grande bibliothèque, beaucoup de verdures et de références au bateau. C’est étrangement plus lumineux qu’on ne le croirait de l’extérieur.
L’endroit était un très grand chantier naval. 18 000 ouvriers y travaillaient, entourés de murailles, sous le régime communiste. Cet endroit a été le siège de plusieurs contestations ouvrières, dont celle qui a rendu célèbre l’endroit.
À l’extérieur, une petite exposition dédiée à Anna Walentinovisc, travailleuse de chantiers et chef d’équipe dans les années 50 sous Staline, qui a travaillé fort pour les droits des ouvriers. Elle est décédée il y a 9 ans, dans l’accident d’avion qui a décimé le gouvernement polonais. D’ailleurs, c’est son licenciement, quelques mois avant sa retraite, qui a été l’un des éléments déclencheurs de la grande révolte de 80. En 1970, un premier soulèvement avait eu lieu, quand le gouvernement, à l’approche de Noël, a subitement augmenté le prix des choses, dont les denrées alimentaires, de 20%. L’armée a tiré sur les gens dans les manifestations et le premier mort est décédé à cet endroit précis. Trois hommes sont décédés. Le monument des ouvriers morts en 70 leur rend d’ailleurs hommage. Encore aujourd’hui, le 31 août, on célèbre la fin de la grève de 80, où les syndicalistes ont fait des avancées sociales importantes.
Nous avons un peu de temps pour les boutiques et visiter. Notre ami fugueur se balade un peu partout et avec son épouse, nous sommes presque certaines qu’il est allé tenter de piquer une jasette à Lech Walesa! Selon elle, il en est bien capable!
Nous poursuivons notre visite à pieds, dans la vieille ville. Gdansk a été une ville riche et importante en raison du commence et de l’ouverture sur la Baltique. Elle est baignée par la rivière Motlawa, qui se jette dans la Vistule, et enfin, dans la mer. Nous passons devant une ancienne centrale électrique devenue siège de l’orchestre philarmonique, puis nous arrivons sur le bord de la rivière, en face de deux îles. Les anciens greniers et l’île de plomb.
Il est important de noter que la ville a été détruite en 1945, lors de la libération par les Russes. Tout a été reconstruit, de façon magnifique, mais la plupart du temps, les bâtiments sont contemporains. La rue de l’ambre (ou rue Ste-Marie) a d’ailleurs été reconstruite comme elle était au 17e, avec les grands balcons de pierre. On est allé rechercher des éléments originaux d’ailleurs dans la ville pour avoir le plus de matériel d’époque possible. En effet, cette époque était l’âge d’or de Gdansk et les fameux balcons avaient disparu depuis un moment, pour élargir les rues.
Le long de la rivière, l’ancienne grue portuaire, symbole de la ville. Il s’agit d’un monte charge médiéval, en bois et en brique, modèle datant du 15e siècle. On mettait des marchandises dans un filet et on le posait sur le quai en le faisant balancer. Un autre crocher, tout en haut, servait à remonter les mats des bateaux. La grue a été détruite, comme le reste, en fait, mais on l’a reconstruite pour en faire un musée.
Sur les îles, en face, il y a eu beaucoup de changements depuis les derniers mois. Sur l’île du grenier, de nombreux hôtels modernes sont apparus, mais ils ont repris les façades étroites pour faire référence à l’architecture originale de la ville. Étrangement, je trouve que c’est super réussi, ce mélange de modernité et de tradition. Franchement, la reconstruction est impressionnante. Le style ressemble un peu à Bruges ou au Pays bas en raison des échanges commerciaux avec ces endroits.
On nous présente aussi le Goldwasser, liqueur à base de 20 plantes médicinales… avec de l’or à l’intérieur. C’est produit ici depuis le 16e siècle. Je me demande bien à quoi l’or peut servir… mais bon, ça doit faire riche!
La rue Ste-Marie, dont j’ai parlé plus haut, mène du port à l’église du même nom. Sérieusement, l’endroit est presque magique et vaut le détour. Ok, le fait qu’il y ait plein de petites boutiques d’ambre, dont des artisans, ajoute au charme! Tout était détruit ici, sauf une tour. Les photos font mal au cœur. Rien de moins. Avant étaient ici des orfèvres, des cordonniers et des artistes. Maintenant ben… ce sont des bijoux. On se fait un plaisir d’explorer et Delphine déniche pour moi la petite note de musique la plus cutissime du monde, en ambre blanc, celui qui me tentait le plus. Il y a vraiment de très belles pièces, dont quelques unes associées à de la turquoise… malheureusement un peu hors de mon budget!
Une petite expo sur l’ambre, cette fameuse résine fossilisée, m’aurait bien donné envie d’aller voir le musée! Ici, on le trouve sur la plage, en creusant un peu, et il est ensuite poli. J’adore cette pierre.
L’église Ste-Marie, dont la construction a débuté en 1343, est hyper particulière. Elle abrite l’horloge astronomique, maintenant en rénovation, mais qui semblait vraiment belle. On a au moins une photo en grand. À l’intérieur, tout est blanc, avec, ça et là, des éléments originaux qui avaient été évacués et ensuite récupérés. Le toit et la voûte ont été brûlés en 45 mais le reste est d’origine.
D’abord une église catholique, elle est devenue protestante et l’est restée jusqu’en 1945, date à laquelle les allemands ont été expulsés et où l’église est redevenue catholique. Les protestants avaient recouvert les fresques de chaux, et c’est ce qui reste encore aujourd’hui. L’église comportant 512 pierres tombales, qui ont disparu avec la guerre et l’orgue provient quant à lui d’une autre église.
À l’intérieur, l’autel en bois recouvert de feuilles d’or, ainsi qu’une statue de Marie avec la pomme, pour illustrer le sacrifice de son fils pour effacer le péché originel. La famille Ferber, très riche et importante dans le pays, a marqué l’église et son nom est même inscrit sur le presbytère, juste en face.
Nous continuons 1 route vers la cour d’Artus, club ViP créé en 1350 pour les chevaliers et les membres de leurs familles. On y socialisait, on y mangeait et les différentes confréries étaient responsables de décorer « leur » coin. Vous pouvez vous imaginer le concours de luxe! Ceci a mené à un espace qui ressemblait à un musée. L’endroit a été reconstruit et est maintenant un musée et une salle de réception pour les politiciens. La longue cheminée abritait un poêle en faïence de 12m de haut. On rit pus!
Au coin de la rue, la route royale, celle que nos amis ont cherché hier, sans la trouver. Mais ils ont abouti au bord de l’eau, c’est toujours ça! Tout de suite, la statue de neptune datant de 1633, autre symbole de la ville (voir la photo en haut), juste devant la cour d’Artus. Dans la rue, boutiques et microbrasseries, le tout menant à la porte dorée, du 17e, aménagée en forme d’arc de triomphe. Au-dessus, côté ville, les vertus des citoyens : prudence, religion, justice et concorde. De l’autre, les caractéristiques de la ville : paix, indépendance, abondance et gloire. ,
Juste à côté, un bâtiment avec St-Georges au-dessus, la confrérie de St-Georges (ouais, original), faite de membres de la cour d’Artus qui n’appréciaient pas la venue et l’acceptation de tous les riches et notables de la ville dans leur club. Comme ils voulaient garder la tradition chevaleresque, ils sont partis ici.
Pendant que le reste du groupe retourne à l’hôtel pour se rafraîchir, nous décidons de traîner en ville pour mieux observer les façades et les reconstructions. En effet, comme cet endroit était le plus riche, près de l’hôtel de ville (le bâtiment avec l’horloge), il est le mieux documenté et la restauration est plus précise. Delphine a un petit faible pour les dragons et moi pour les fresques. Les enseignes sont super belles. C’est chouette de pouvoir se balader tranquillement, à notre rythme, en observant chaque détaillounet!
On en profite aussi pour traverser le pont et observer le symbole de la ville, mais d’en face. Vous savez, la vue qu’on voit partout. C’est vraiment beau et agréable comme balade.
En plus, on est over à l’heure au restaurant, situé près du centre ville, où en mange très bien, et où on goûte les pirogis, des gros raviolis farcis hyper hyper bons. Le resto est très chargé, plein de bateaux et de références à l’histoire de la ville, mais c’est bon et c’est ce qui compte.
Ensuite, on a repéré une microbrasserie que notre guide nous a conseillée, où on prend un plateau de dégustation… polonais! Six fois 150 mL. On a l’air de vraies soulonnes, mais à part un petit hoquet, aucun souci. Même que la route était fort fort droite et qu’elle ne bougeait même pas!
Une autre très belle journée! À date, c’est vraiment bien!
Flou artistique… perdon!
2 Commentaires
Super balade ! Et sympa la double rangée de bières 🙂 Et effectivement, les constructions modernes sur l’île grenier (ou un nom comme ça) s’intègrent très bien.
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Oui, me semble que c’est ce nom là… ça passe bizarrement super bien.