Réveillée de bon matin à l’auberge jeunesse car l’une des filles (la même qui s’est fait un très long – et très odorant – traitement d’inhalo à minuit) s’est préparée pendant UNE HEURE à partir de 7h du matin. Mais toute une préparation, là, qui impliquant des claquages de portes constants (alors qu’il y avait moyen de la fermer doucement). Les. Gens. J’ai attendu qu’elle parte pour me lever, boire du thé en discutant, et me diriger vers l’accueil de la Bodleian Library pour tenter d’avoir la visite guidée. Il faut réserver à l’avance et seulement la moitié des billets sont dispo sur internet… qu’on se le dise!
Dans la bibliothèque, pas de photos et même pas de cellulaire, car ça crée des interférences avec les micros. Du coup, pas de notes et moins de détails. La bibliothèque a une histoire qui date du 14e et était connue comme la « Duke Humfrey’s Library » pour abriter les livres qu’il avait donnés à la bibliothèque. Toutefois, avec les changements religieux, tout a été vendu, même les meubles et à la fin du 16e siècle, il ne restait que 20 livres en tout. La bibliothèque a commencé à renaître après le don de Thomas Bodley, fellow de Merton College. On voit d’ailleurs ses initiales un peu partout… sur les gouttières. Les statues, par contre, ne le représentent pas. Oups! La bibliothèque reçoit une copie de chaque livre publié en Angleterre. Ils ont donc… beaucoup de livres à Oxford et dans un entrepôt près de Swindon, qui va bientôt manquer de place. 5000 livres arrivent chaque SEMAINE! Et oui, paraît qu’il y a vraiment des tunnels pour amener les livres que les gens appellent. On ne peut rien emprunter ici, seulement consulter. Même le roi n’a pas pu sortir de livre mais quand même, pour lui, on a créé des salles privées, que l’on peut voir dans la salle de lecture de la première bibliothèque.
L’entrée est monumentale et tout autour sont les salles de lectures et des portes rappellent les premières matières de l’université. Devant, la tour des 5 ordres, avec un étage toscan, un dorique, un ionique, un corinthien et un composite.
À l’intérieur, la fameuse Divinity School, dont j’ai parlé hier, et qui a le plafond le plus extraordinaire du monde. Il comprend les armes et les initiales des donateurs, mais aussi plusieurs belles sculptures religieuses. Bref, on pourrait le regarder longtemps.
À l’étage, les liiiiiivres. Orgasme littéraire pour moi. Plein de livres de cuir, de vieux livres de cuir, dans de vieilles étagères, sur deux étages. La guide nous mentionne qu’au début, les gens devaient lire debout et les livres étaient enchaînés, pour éviter les vols. Imaginez le bruit!! Fait intéressant, les livres étaient rangés à l’envers, pour en protéger le dos. Évidemment, ça causait quelques problèmes pour lire les titres. Du coup, ils indiquaient un numéro sur la tranche, avec un index sur l’étagère. Ils ÉCRIVAIENT sur les livres, vous réalisez? Ceci dit, j’ai retenu un fou rire car un livre est toujours enchaîné pour montrer aux gens… et ils ont dû préciser que ce n’était pas un guest book… et please don’t write in it! Il y a aussi un système d’alarme. C’est du sérieux ici! Bien entendu, j’aurais beaucoup aimé voir les salles de lecture, mais ce n’est pas possible… dommage. Et je ne pense pas que j’aie les qualifications pour pouvoir y faire un peu de recherche!
La montée dans le clocher de St-Mary’s church vaut vraiment le coup. La vue coupe le souffle et sérieusement, j’ai vu vraiment vu pire côté escaliers! Conseil : allez-y à l’ouverture. J’étais toute seule, ce qui valait aussi le coup. On a donc une magnifique vue sur All’s Soul’s college et sur Radcliffe Camera, de même que sur cette « ville château » qu’est Oxford. Je vous jure, en photo, ça ne donne rien comparé à en vrai!
L’église elle-même est l’église universitaire et son histoire remonte au 11e siècle mais je crois que l’église actuelle date du 13-14e. La tour, en tout cas, date de cette époque. Elle a été le théâtre du procès des martyrs d’Oxford et de derrière le portail bien baroque, il reste tout de même beaucoup de trucs plus gothiques. Il contient aussi une plaque à Amy Robsart, épouse de Robert Dudley, favori d’Élizabeth 1e. Restée à Oxford, elle a été retrouvée morte chez elle d’un « accident » suite à une chute dans un escalier. En fait, on ne sait pas vraiment hein… Elle a été enterrée à St-Mary, de là la plaque.
Je continue ma balade en me rendant à Christ Church College dès l’ouverture. C’est cher. Je sais. Mais j’ai adoré cette visite et je suis ravie de l’avoir faite et la cathédrale a vraiment été un moment fort de ma visite. Et bon, c’est quand même l’école de Lewis Carroll!
Nous entrons donc par un édifice du 19e, qui servait de logement aux undergraduates. Puis, l’escalier du 17e , avec un très beau plafond et que nous avons déjà vu, encore une fois, dans Harry. Le hall principal, celui qui a inspiré le hall de Poudlard, est juste en haut et est aussi très beau et toujours en utilisation. Au fond, les tables des profs et les longues tables en bois sont alignées. Ceci dit, il y a des pancartes « ne pas s’asseoir » partout partout! Dans un vitrail, le portrait d’Alice Liddell, la fille du Doyen d’alors, bien connu de Dodgson, qui a été prof pendant 47 ans.
Dans la cathédrale, de très très beaux vitraux très compatibles avec le soleil du jour! C’est tellement beau. Je reste émerveillée devant le monument à Ste-Frideswide illuminé et par l’endroit en général. Le plafond du chœur est aussi super beau, on dirait que des lanternes pendent du plafond!
Je me balade un peu dans le marché couvert d’Oxford, je mange des biscuits et je pars jeter un coup d’œil dans les musées de la ville avant mon train à 15h. Le bâtiment du musée d’histoire naturelle est très beau mais si j’ai bien aimé les dinosaures et les fossiles, des animaux empaillés, c’est moins mon truc. Les enfants trippaient par contre et les explications sur l’évolution des images populaires des dinosaures au fil du temps sont bien. Et bon, ya des dodos! Enna, j’ai pensé à ton fils en voyant les insectes!
Le musée des sciences comporte beaucoup de sextants et d’instruments de navigation plus beaux les uns que les autres, dont celui de la reine Elizabeth 1e. J’adore ces trucs. Il y a aussi un tableau où Einstein a écrit des équations lors d’un cours à Oxford. Ils se sont dit « ya un truc là ».. et on décidé de le conserver sous verre!
J’ai passé en coup de vent à Exeter (on ne peut visiter que la chapelle et le terrain principal). La chapelle vaut le coup par contre, et c’est gratuit… quand on réussit trouver l’endroit! J’ai dû demander
Finalement, juste avant le train, un petit cidre avec l’un des pensionnaires de l’auberge de jeunesse, dans The White Horse, un autre pub historique d’Oxford, situé en plein milieu de la librairie Blackwell, dont le fondateur était fort croyant, et fort « contre » l’alcool! Le pub n’a jamais bougé!
Retour en train après cette journée fort chargée, et petite marche d’une gare à l’autre, où j’ai pu découvrir Daunt Books et des anciennes écuries transformées en petites rues super charmantes, que j’ai pris le temps d’explorer avant d’entrer dans mon Eurostar – à l’heure cette fois – et de rentrer tranquillement à Paris, et de réveiller Delphine qui n’en demandait pas tant!! Bref, un super agréable séjour en Angleterre. Encore une fois!