Aujourd’hui, on avait décidé de prendre ça relax parce que Mylène a à la fois mal au genou et un rhume. Ok, j’avoue, je dois FRÉQUEMMENT lui rappeler de prendre ça relax parce qu’elle veut tout me faire voir de son coin! À chaque demi-heure, elle a une nouvelle idée et je dois la gronder « t’étais pas malade, toi? On devait pas être calmes? ». Et, POUR UNE FOIS, elle avoue que j’ai raison. Jour à marquer d’une pierre blanche!
Nous prenons donc le temps de traînasser un peu pour passer faire les courses (et à la pharmacie) en matinée (enfin, je traînasse… Mylène a lu 2 livres et écrit 4 chroniques) avant d’aller faire un tour au musée d’Éauze, où on expose les artefacts trouvés dans le coin. C’est que la région est habitée depuis 6 millions d’années. D’ailleurs, ça a longtemps été un endroit assez riche, on n’a qu’à regarder les maisons gasconnes aux alentours.
Le musée est intéressant, surtout la partie du trésor, installé dans le coffre-fort de l’ancienne banque où se trouve le musée. Les deux premiers étages sont surtout des outils préhistoriques (encore une fois, je lève mon chapeau à celui qui a réalisé que ce n’étaient pas des pierres normales) et sur l’histoire de la région, entre les gaulois, les romains, les wisigoths et les mérovingiens. Elusa, ancienne ville romaine importante (d’ailleurs fidèle à Rome), était tout près de l’ancienne ville d’Éauze, qui est en fait la ville médiévale. Elle semble avoir été habitée à partir du premier siècle mais a décliné à partir du 5e. Le fameux trésor a été enterré au 3e siècle et déterré il y a quelques décennies seulement. Il semblerait que les propriétaires aient dû quitter la région et aient enterré leurs biens dans le quartier des potiers. Sont exposés une importante quantité de pièces de monnaie illustrées d’empereurs mais aussi de vertus, d’animaux et de monuments. Le détail est impressionnant. Et je ne vous parle même pas des bijoux en émeraude, avec des nœuds d’Hercule. Ils sont fins, magnifiques et je les aurais bien portés encore aujourd’hui!
En après-midi, nous visitons la villa de Séviac, villa gallo-romaine découverte au milieu du 19e par un fermier en voulant construire sa maison, qui jouxte d’ailleurs le site . La villa fait 6500 mètres carrée et les thermes privées font 500 m2, sur un terrain de quelques centaines d’hectares, ce qui est d’ailleurs assez raisonnable pour l’endroit et l’époque. On suit la visite guidée hyper intéressante (elle vaut le coup) et on y apprend qu’il y a d’abord eu, au 1-2e siècle, des bâtiments fermiers sur le site mais que la villa que nous visitons date davantage du 4e siècle. C’est comme ce qu’on a appris à l’école. Une entrée monumentale qui ouvre sur une cour carrée, avec les pièces distribuées autour. En fait, comme il n’y avait qu’une porte et pas de fenêtres, la cour servait d’éclairage à la villa. À Séviac, il y a certes le dessin des pièces (souvent redessiné à l’époque mérovingienne, où elle a servi de village) mais surtout de magnifiques mosaïques de planchers, avec surtout des motifs floraux, végétaux et géométriques. Certaines sont hyper bien conservées et sont impressionnantes par leur taille et leur précision. La taille des pièces utilisées et la précision des motifs varient selon l’importance de la pièce et on tente souvent d’y insérer de la perspective. La guide nous mentionne que le motif est souvent associé à la fonction de la pièce. Certaines colonnes sont encore visibles et l’un des bains des thermes a gardé sa mosaïque à vaguelettes. C’est beau, mais c’est beau!
Une partie de l’entrée a été transformée en chapelle à un certain moment donné. La présence d’un baptistère intrigue les archéologues car à l’époque, seul l’évêque avait le droit de baptiser. Est-ce que ça voudrait dire que l’évêque y aurait vécu à un moment? Ils ont aussi découvert une toute petite salle et ont émis l’hypothèse que ce serait l’une des premières douches… mais bon, rien n’est certain.
Bref, magnifique visite. Comme il fait 35 degrés, nous décidons d’aller prendre une citronnade (pour moi) et un thé glacé – et une gaufre – (pour My) sur la place du village de Fourcès, avec lequel je tombe en amour. C’est une bastide ronde, avec des passages à arcades, autour d’une grande place centrale. Aujourd’hui, c’est la fête du village et on a droit à un accompagnement musical over kitsch (ce que j’adore… je connais toutes les chansons) à l’harmonica sur fond de bande sonore. Bon, j’avoue que j’aurais aimé que les deux supports soient dans la même tonalité, mais c’est un détail n’est-ce-pas! La dolce vita gersoise!
Un dernier petit stop dans le village de Montréal-sur-Gers (je pourrai dire que j’y suis allée) où il y a encore une fois une bien jolie place (mais carrée cette fois) mais beaucoup trop de voitures! On visite l’église gothique, on se balade un peu, on va voir la vue. Tranquillou. Il y a quand même pas mal moins de monde que dans « mon » Montréal. Il doit y avoir 1000 habitants!
Ce soir, c’est souper pizza et comme ils n’ont pas de Tariquet rosé, je peux goûter au Pellehaut, qui est aussi très bon, je dois l’avouer. IL y a des musiciens plus haut dans Éauze et nous en profitons davantage que ceux de la place principale car nous, on les entend, mais on s’entend aussi! Bref, chouette soirée!
Ah oui, j’oubliais… on est passées chercher du vin au Tariquet. Je pars à Londres dans quelques jours… et mettons qu’on va tenter d’éviter le vin anglais!
Et vous savez pas quoi? J’AI FINI UN LIVRE! Call me the reading queen!