Dernier matin sur le caïque… on est un peu tristes de quitter ce petit paradis et la nuit a été très reposante, avec la mer qui nous berçait. On se lève encore plus en forme, me semble!
Dernier petit déjeuner, on se ramasse tant bien que mal (c’est qu’on se sentait chez nous et qu’on s’était pas mal étendus). On dit au revoir à la famille qui s’occupait du bateau et c’est le retour dans l’autobus pour un avant-midi de route pour se diriger vers la ville de Hiérapolis, qui était irriguée par la source d’eau calcaire de Pamukkale, avec ses bassins naturels. La Turquie tente de reblanchir la montagne à l’aide du calcaire. Selon les turcs, cette eau est bonne pour TOUT TOUT TOUT le corps. En fait, on s’en va dans la potion magique d’Astérix, version turque. Ou la fontaine de Jouvence.
Les bassins de sel sont étonnants. Nous tentons de marcher dedans mais mettons que ça fait un peu mal aux pieds… et que pour ne pas glisser, il faut avoir les papattes solides! Ceci dit, nous réussissons hein… avec parfois plus ou moins de grâce!
La légende raconte qu’à l’endroit où se situe Hiérapolis se situait un petit village où habitait une fille dont personne ne voulait. Elle était fort triste et est montée sur la colline pour se suicider mais est tombée dans le bassin d’eau. Un prince qui passait pas là sur son cheval blanc est tombé amoureux de cette fille, qu’il trouvait tellement, tellement belle. Croyant que c’était une blague, elle se regarde dans le miroir… et se trouve magnifique. Ils se sont donc mariés et ont fondé la ville de Hiérapolis. Jolie légende hein!
Le site est encore très visité par les Turcs pour soigner les maladies des os et de la peau. La ville – à la frontière de la Lycie, la Pamphilie et de la Carie) s’est agrandie suivant un plan pré-établi, ce qui est très rare. C’est un enchevêtrement carré de rues et de ruelles. La ville est dédiée à Hiéra, la femme de Téléphos, le fondateur mythologique du royaume de Pergame. La ville était importante pour le commerce vu sa situation et St-Philippe y aurait vécu et martyrisé. Du coup, il y une église qui y est dédiée et l’une des premières églises de l’Apocalypse est située tout près. Construite au 3e siècle avant JC, elle a connu son âge d’or du 2e au 7e siècle, après sa reconstruction par les romains et sa chute au sortir du 14e, avec l’arrivée des Turcs.
Nous passons par la ville de Denizli, connue pour le nuage de poussière qu’il y avait auparavant, pour ses belles filles (because la fontaine-qui-répare-tout) et ses coqs, celui qui chante le plus longtemps en Turquie. Une chance que nous n’en avons pas encore rencontré parce que mettons que nous avons pu avoir l’expérience que les coqs turcs ont de la voix… mais aucun repère temporel! Ils chantent n’importe quand. Ceci dit, il paraîtrait que les vieux coqs seraient plus wise que les jeunes coqs… pour comprendre, faut demander à Kadir!
La vallée est connue pour son textile (il y a d’ailleurs des champs de coton aux alentours) ainsi que pour sa culture de pomme grenade. Nous en goûtons d’ailleurs un délicieux jus sur l’heure du dîner… ce que c’est bon! Sans parler des pains chauds. Le repas est un buffet, avec de bonnes salades. Nous avons mangé à notre faim… quand arrive le plat principal d’agneau! Sérieux, on a failli tomber en bas de notre chaise! On a fini par partager une assiette avec Sabrina parce que sérieusement, c’était é-nor-me. Mais toutefois délicieux. Bizarrement, nous avons tous trouvé une petite place pour le dessert à la semoule et à la crème glacée.
Ensuite, direction Hiérapolis. Par 42 degrés. Sans ombre. Le site est magnifique, bien exploité… mais grand. Et il faisait une chaleur incroyable. Je pense que c’est la première visite depuis le début du voyage où, pendant les 15 dernières minutes, je vois limite des mirages en forme d’autobus climatisé et de bouteilles d’eau. On a les oasis qu’on peut hein! Autre temps, autre mœurs.
Les murailles de la ville datent de l’époque de Constantin, qui a ordonné que la ville soit entourée pour la protéger. Le système de canalisation d’eau et d’égouts était très bien développé et l’architecte du groupe s’en donne à cœur joie dans les vestiges. Pour l’eau potable, canalisations fermées. Pour l’eau calisations ouvertes, question qu’elles ne se bouchent pas tout le temps.
Nous commençons la visite par la montée jusqu’au nouveau théâtre, construit du 1e siècle jusqu’au règne de Septime sévère, vers l’an 200. Ils ont utilisé les pierres de l’ancien théâtre, qui était un peu excentré pour construire celui-ci, qui pouvait contenir 10 000 personnes. Pour déterminer la population approximative d’une ville antique, on prend la grandeur du théâtre et on multiplie par 10… du coup, 100 000 personnes devaient vivre ici. Le théâtre a plus de 100 pieds de haut et la façade avait un étage supplémentaire. Sur la scène, des portes de différentes grosseurs sont utilisées dépendant de l’importance du rôle des acteurs et des statues ornent l’arrière scène. D’en haut, c’est hyper à pic et très impressionnant. Je ne suis qu’admiration devant cette construction qui nous vient de si loin. En Anatolie, les théâtres étaient surtout utilisés pour les pièces de théâtre mais ici, c’est une exception. En effet, des tombeaux de gladiateurs y ont été découverts. Il n’y a pas eu que des acteurs (dans leur rôle) qui sont morts ici, on dirait.
Dans la ville, c’est l’un de ces moments où je me sens transportée dans le temps et où je m’imagine l’agitation autour et les gens qui s’animent. On voit bien les carrés de maisons, les boutiques, le temple d’Apollon et la fontaine principale. Au loin, le martyrium de St-Philippe, une ancienne cathédrale du 6e, en ruines mais dont nous devinons la forme, ainsi que les agoras, publiques et commerciales.
Sur les allées principales, deux portes. La plus près de la ville est la porte byzantine, car la ville a été rétrécie au 6e, laissant les bains et la fontaine à l’extérieur. Nous y voyons aussi des bains qui ont été transformés en cathédrale ainsi qu’une nécropole géante, avec des tombeaux en forme de tumulus, de maisons, de temples… ainsi que de simples sarcophages gravés d’écritures diverses et variées (romain, latin, grec, etc.). Certaines pierres sont restées exposées au soleil longtemps et ont pris une teinte grisée tandis que d’autres, enterrées, on gardé leur beige d’origine. Bon truc pour voir ce qui a été restauré ou non!
Puis, à la sortie, les latrines, qui étaient communes, où passait l’eau courante pour nettoyer les saletés et laver les fesses, vu que le papier de toilette n’était pas utilisé dans le coin et à l’époque. Les romains avaient un grand souci d’hygiène et hors de la ville, les marchands devaient se laver dans des bains, pour se nettoyer et éviter les maladies.
Juste avant de sortir, un panneau s’est brusquement dressé devant Mlle Z. qui se l’est pris en pleine tête et qui a vu quelques étoiles. Nous sommes bien entendu très inquiets et la suite de la visite est un peu plus calme, disons. Finalement, elle a une bonne bosse mais tout est bien qui finit bien. Soulagés nous sommes. Le thème de la journée sera « ça tape fort »! Bref, on est contents de voir arriver le bus, avec de l’eau… qui coûtait une blinde si on la voulait froide. Certains ont payé jusqu’à 20 lyras (5$ pour un bébé bouteille!) et dès l’arrivée à l’hôtel, c’est hop-piscine!
Le complexe est un genre de resort avec une piscine au cholore et un bassin d’eau thermale chaude. J’essaie les deux mais j’avoue que l’un des bains est tellement chaud que je n’arrive pas à dépasser les genoux. Monsieur M. est un peu plus brave et se rend jusqu’aux cuisses, pour en ressortir rouge homard! Sérieux, je ne sais pas comment on peut se baigner là-dedans sans se faire cuire à petit feu!
On est tous un peu amorphes au souper… et le thème de l’hôtel sera le personnel-confus! C’est qu’ils tenaient ABSOLUMENT à saouler Mlle S! Ils lui apportent la petite bouteille de vin commandée, puis, 10 minutes plus tard, une bouteille de rouge plus grande, avec deux verres. Nous nous regardons, surprises… et tentons de leur faire comprendre que non, nous n’avons pas commandé ça! Puis, encore 10 minutes après arrive une troisième bouteille… de blanc cette fois! Là, pus capable, j’effoire de rire. Mais genre, rire à en pleurer pour rien, là… c’était n’importe quoi. Mme J. part au buffet pour s’esclaffer à sa guise sans insulter personne… mais imaginez quand Mlle S. revient 5 minutes plus tard du buffet avec une bonne portion de magnifique salade de haricots… qui se révèlent être des piments! Elle a dû caler la bouteille de vin! Bref, fou rire!
La soirée se termine devant la piscine avec un spectacle de baladi. La danseuse était très bonne et nous faisait danser un peu. Pour ma part, je réalise que ma dissociation en a pris un c… de coup et qu’une robe lousse, ce n’est pas l’idéal pour danser (et je passe sur mon muscle du bye-bye) mais le clou du spectacle a été les hommes, dont Monsieur D. et Monsieur M. qui ont donné tout qu’un show. Je peux maintenant les faire chanter à volonté, vu j’ai des vidéos fort compromettantes! Oh my que c’était drôle! On avait une statue de marbre et un pantin désarticulé! Hilarant… et les gars s’en sont donné à cœur joie!
Bref, journée épuisante… mais fort agréable! Et demain, direction Éphèse! Vais-je résister au cuir?
4 Commentaires
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Quelles photos magnifiques!
Petite question complètement hors-sujet: est-ce qu’il y aura Québec en novembre cette année? Il paraît qu’on en parle sur Facebook, mais comme je n’y suis pas…
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Oui, il y aura Québec en novembre. Laurence s’en occupe plus mais je vais la voir lundi alors on va faire les annonces plus officielles… je suis un peu hors du temps1
Ok, super!
(Ça m’a fait de la peine d’apprendre la nouvelle pour le Papou…)
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On fait notre billet ajd!