Petit déjeuner avec vue sur la mer encore ce matin. Vraiment, ya pire, on ne fait pas vraiment pitié. Mettons que le café est fort fort bon, après la soirée d’hier, qui n’étais pas du tout arrosée mais tellement humide que c’était over fatigant quand même. On entre donc dans l’autobus… et pas de clim. Dehors, à 8h, il fait 37. Je ne vous dis même pas en dedans! On compare nos ventilateurs pour voir qui a un petit peu plus de vent… mais c’est pas mal tout pareil. On a donc un 90 minutes de route à faire et ensuite, notre fantastique chauffeur a un gros miracle à faire!
On traverse de très belles vallées pouvant avoir 2-3 récoltes par année et à la flore très variée pour arriver au Canyon de Saklikent, assurément un de mes coups de cœur de voyage. Nous arrivons donc près d’un pont, où, après quelques pas, nous arrivons au paradis. Au-dessus, un immense drapeau turc que le soleil traverse et autour de nous, d’énormes falaises. Je ne sais plus où regarder tellement je trouve ça beau. Puis, on arrive à la rivière, que nous devons traverser à pieds… et j’adore. Bon, c’est glacé, c’est glissant, mais c’est trippant… et ça fait un bien fou. Puis, la balade se poursuit, entre les hautes falaises et les pieds dans l’eau. J’avoue que là, on aurait bien continué un peu plus… on a failli être délinquants, on a tenté le coup, mais on s’est rapidement fait rattraper par les guides qui n’avaient aucunement l’intention de nous laisser avancer pour cause de passages plus étroits… je suis certaine qu’on aurait été capables. Comme l’a dit un voyageur : faut pas demander la permission, faut demander pardon! Je vais m’en souvenir!
On mange au bord de l’eau, on fait une petite pause les pieds dans l’eau et je me fais preeeeesque convaincre de m’inscrire à un site de rencontres. Presque. Puis nous prenons la route vers le village abandonné de Kayakok, où nous allons nous balader.
On l’appelle le village de pierres car toutes les boiseries ont été récupérées. Seule l’église a gardé son toit. En 1923, suite au traité de Lausanne, tous les grecs résidant en Turquie ont dû quitter le pays. Le village portait alors le nom de Karvilassos, et était habité à la fois des grecs et des turcs. À cet endroit, le départ a été très difficile et les turcs avaient beaucoup de peine de voir partir leurs voisins. Ce n’était pas le cas partout par contre… à quelques centaines de kilomètres, pour un autre village, ils les ont presque foutus dehors avec un gros party!
Dans le cas de ce village précis, les habitants ne croyaient pas à ça et étaient certains de revenir… du coup, ils avaient caché des sous et des biens précieux dans la maison car les routes n’étaient pas sûres. Par contre, ils n’ont jamais pu récupérer leurs biens et plusieurs fouilles ont eu lieu dans le village.
Les maisons étaient rectangulaires, séparées en deux par une boiserie (une pièce à vivre et une cuisine) et les hommes habitaient en haut et les animaux dessous. Il y avait quand même un système de canalisation et Kadir nous montre le fruit du caroubier, un carat, qui a déjà, paraît-il servi à peser les diamants… quant à savoir si c’est une légende ou la vérité… c’est bien mystérieux!
À la sortie du village, j’achète une jolie nappe à une nappe super gentille, qui a offert des bracelets à tout le monde et avec qui je n’ai pas le cœur de négocier. Mais je suis ravie, et on assiste à la confection de crêpes traditionnelles au sucre et au citron. C’est booooon! Mlle Z s’essaie à la cuisine traditionnelle turque et c’est plutôt réussi. Reste juste l’épaisseur à travailler un peu!
Et puis c’est le caïque. Nos bateaux sont différents de celui que mes parents avaient pris, un peu moins grands et sans suite au bout, mais tout est en tek, il y a de jolis espaces de vie à l’avant et à l’arrière et nos cabines sont mignonnes comme tout. Certes, le lit double occupe tout l’espace, mais on se sent vraiment des marins. On a même une salle de bains de marins où la douche mouille toute la salle de bain. J’adore. Bon, je suis un peu la seule à tripper comme une enfant à ce sujet, surtout quand on réalise qu’on ne peut pas prendre la douche debout parce que le fil n’est pas assez long et que les deux caïques sont assez différents à cet égard… Oui, je sais, il m’en faut peu!
Nous appareillons en fin d’après-midi vers une petite crique où nous allons manger, nous baigner et profiter de l’eau turquoise de façon générale. On se sent minuscule au milieu de la mer, on barbote agréablement et on flotte sans avoir à faire aucun effort. En fait, c’est de tenter d’aller sous l’eau qui demande un effort. Mettons que quand on fait du snorkeling, le plus dur, c’est d’éviter d’avoir les fesses qui remontent et qui nous sorte de l’eau. Les joies de l’eau salée. Et au bouillon que j’ai pris ainsi qu’à l’état de mes cheveux, aucun doute qu’elle est salée!
C’est sérieusement le paradis et j’adore me coucher dans la toute mini cabine. Entendons-nous, j’ai une plus grande fenêtre… et du vent. Je peux donc dormir malgré les nooombreux degrés, contrairement à plusieurs qui dorment sur le pont. Ça s’annonce bien, ces trois jours!