Journée de route aujourd’hui, alors que nous quittons Ankara pour la Cappadoce, région située au sud-est de notre point de départ. Nous avons plusieurs heures de route à faire et le guide en profite pour continuer l’histoire de la Turquie et pour répondre à nos questions. Je vous avertis d’avance, tous les noms sont approximatifs parce que ce soir, le réseau est assez… aléatoire, disons. Je ne peux pas aller vérifier!
La Turquie, ce n’est pas un pays simple à appréhender. IL y a eu tellement de populations différentes sur tellement longtemps qu’il est difficile de parler d’un « type » turc. L’actuelle Turquie est surtout constituée de l’Anatolie, endroit où nous sommes. Suite à toutes l’occupation du territoire à la préhistoire (voir le billet d’hier, je ne vais pas me répéter), la première population dont le nom est connu sont les Hatti, où chaque ville était souveraine et avait son roi. De nouveaux peuples sont arrivés et au lieu de tout détruire, ils ont fait alliance avec les Hatti pour devenir les Hittites, empire qui a duré 600-700 ans. Bon, le guide a nommé leur capitale… et je ne devais pas avoir bien compris parce que dans mes notes, j’ai écrit « Hatti-machin ». Je suis parfois d’une précision mirobolante!
L’empire s’est étendu pour se rapprocher des égyptiens, avec qui ils ont fait la guerre qui s’est terminée avec le premier traité écrit de l’histoire. Bon, le problème, c’est que le gagnant varie selon le pays qui raconte l’histoire, mais c’est un détail, hein!
Par la suite, les Phrygiens ont chassé les Hittites vers le sud et ont étendu leur empire. Suite à celui-ci est survenue la période noire de la Turquie. En fait, personne ne sait trop ce qui s’est passé pendant cette période de 150 à 200 ans, même si on s’imagine bien qu’il a dû se passer quelque chose. Les Persans sont ensuite arrivés sur le territoire et ont tout détruit parce que bon… pourquoi pas, n’est-ce pas. Une première victoire contre les perses (en 350 avant JC) a été commémorée par la fonte de toutes les armes pour en faire un vase orné de trois serpents (et non pas un trône, comme dans d’autres contrées bien connues des geeks et geekettes) dont les vestiges sont aujourd’hui au musée à Istambul.
Vint ensuite Alexandre le Grand, le lion de Macédoine, qui a repoussé les persans en Iran. La légende raconte qu’il a tenté de contourner le problème du nœud gordien (le fameux nœud fait par les phrygiens à Gordia, leur capitale) en coupant la corde sans la dénouer. Une solution simple et rapide… pour une vite courte. Le territoire est ensuite passé aux mains de ses commandants qui n’ont pas fait long feu… et le territoire est passé aux mains es romans jusqu’au 11e siècle. Au 4e siècle après JC, Constantin, qui vivait à Istambul (Constantinople), a choisi de déménager la capitale de Rome à cet endroit, ce qui a amené la division et le début de la chute de l’empire roman, selon certains historiens, qui appellent cette partie de l’empire « Byzance ».
Au 11e siècle, les turcs arrivent de l’est de la Turquie et les arabes tentent des percées assez violentes pour faire avancer l’Islam. Puis, au 12e survient l’empire CELTUKIDE qui sera aussi chassé par les Mongols, qui ne laissent que ruine et désolation sur leur passage. Vers 1300, le chef Ossman a rattaché à Bursa d’autres familles pour former l’empire Ottoman, qui durera jusqu’en 1923. L’empire s’est étendu jusqu’à Vienne, qu’ils n’ont jamais réussi à conquérir. Pour se moquer de l’ennemi, ils mettaient les têtes des turcs et jouaiet avec… De là l’expression « tête de turc ». On a aussi créé le croissant car le symbole était relié à l’Islam. Eux, l’Islam ils le bouffaient. Rien de moins.
Actuellement, Erdogan est à la tête du pays mais dans les villes, d’autres partis commencent à être élus. Les droits de l’homme sont à travailler car la Turquie est le pays européen où il y a le plus de journalistes emprisonnés… bien entendu, personne n’est emprisonné pour avoir critiqué le système… on a trouvé une autre raison. Le sénat a moins de poids et le président prend beaucoup de décisions seul. C’est un homme avec énormément de charisme, qui parle le langage du peuple et sait citer le Coran. Toutefois, il a privatisé beaucoup de choses avec garanties (hôpitaux, ponts) et l’agriculture et les usines se portent fort mal. L’école est gratuite mais il existe un système privé très performant qui peut recruter d’excellents profs et offrir des bourses aux meilleurs élèves. Il y a aussi beaucoup d’universités étrangères. Bref, il y a du travail à faire. La population turque est aussi très divisée par rapport au sujet des réfugiés syriens… c’est tout un poème, comme dans plusieurs pays…
Après quelques heures de route, nous nous arrêtons au grand lac salé, qui est presque à sec à ce temps-ci de l’année. C’est hyper impressionnant, cette immense étendue blanche! Il produit une grande partie du sel de la Turquie encore aujourd’hui. Il a été formé il y a 50 millions d’années lorsque la chaîne de montagne au sud du pays est apparue, emprisonnant de l’eau salée dans les terres. On se balade, on se fait un petit peeling des pieds sur le sel et des séances de pose. Au retour, petite séance lokums (que je n’arrive toujours pas à apprécier à leur juste valeur) et on se dirige vers le restaurant, dans la vallée … dont je ne me rappelle plus le nom. J’ai écrit I-machin… ça ne doit pas être ça hein! (après recherches… Ihlara!)
Le resto est vraiment beau, sur le bord de l’eau, avec des petits compartiments et des petits ponts pour traverser l’eau. La pause est bienvenue et le cadre, le cadre. Des fois, on a du mal à croire qu’on est vraiment dans un tel endroit. En plus, le groupe est vraiment agréable et la chimie s’installe tranquillement.
La suite de la journée est consacrée à une randonnée dans la vallée de l’Ilhara pour observer les cheminées des fées, formées par l’érosion. C’est spectaculaire. Il y a des habitations troglodytiques partout, partout où l’on regarde. Chaque village a sa « vieille ville » troglodytique, c’est fascinant. La vallée est fascinante. Nous pouvons voir les caves naturelles où sont conservées les aliments à température constante. Nous nous arrêtons dans une église du 9e siècle. Il s’agit d’une église chrétienne, datant d’avant le schisme ayant divisé les chrétiens. Elle date de la fin de la période iconoclaste (il fallait prier Dieu et personne d’autre). Pourtant pour les populations ne sachant pas lire, les images étaient une bonne façon de raconter l’histoire sainte. Vers 830, on a pu à nouveau peindre des personnages, mais sans les yeux (ou le visage, selon les coutumes) pour ne pas emprisonner d’âme dans les images). Les peintures sont faites au pastel et sont originales. Elles sont très bien conservées et c’est à la foi émouvant et magnifique. Je sens que je sur-utilise ces mots hein… vous n’avez pas fini!
Ensuite, direction l’hôtel, très typique, dans la ville de Mustafapasa, autrefois grecque mais laissée au départ de ceux-ci en 1923. Chaque chambre est différente, certaines sont voûtées, c’est hyper joli. Nos chambres, les « single » sont un peu moins « typiques » mais grandes. Je sens qu’il va faire chaud. Dans la cour intérieure, c’est génial. On peut y socialiser le soir et il y a aussi un petit pavillon avec un poêle pour discuter. ON se sent vraiment ailleurs! Demain, direction découverte de la Cappadoce!
6 Commentaires
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Merci pour toutes ces photos, je ne connais pas du tout la Turquie, et je ne pensais pas que les paysages y étaient aussi variés.
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La Turquie a été un super coup de coeur. Sérieusement, j’y retournerai!
Franchement c’est superbe ! Certaines photos me font penser au Sud de la Tunisie et ça donne envie d’y aller faire un tour (en Turquie, pas en Tunisie :))
Auteur
Et moi, si tu dis que ça ressemble, j’ai envie d’aller dans le sud de la Tunisie!
Bah oui, Matmata, Douz, Tozeur, et les environs, c’est à voir !
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Faut pas me dire des choss pareilles!!