Savez-vous quoi, j’ai réussi à me grouiller à temps pour être à St-Paul… à 15h. On dirait que je suis complètement décalée, c’est fou! En fait, mon but, c’est d’être en forme pour aller en Turquie. Ça donne une idée de mon état d’activité. Venant de moi, ça fait presque peur!
Le tour guidé était donné par Des mots et des arts et portait sur le marais Juif. Elle nous a raconté l’histoire des Juifs à Paris, leurs migrations et leurs installations dans les divers quartiers. Les lois antijuives ne datent pas d’hier et ils étaient relégués près des murs de Paris, qui était alors rue des Rosiers. De plus en plus, les petites boutiques du quartier ferment et laissent la place aux grandes marques (tout comme plusieurs bars gays dans le marais gay). Il devient de plus en plus difficile de trouver des traces tangibles de l’histoire dans le quartier.
Plusieurs boutiques ont été aryanisées et une partie de la population a été décimée lors de la 2de guerre mondiale. On y voit encore quelques boucheries, pâtisseries, des écoles et des centres communautaires. Il y a également des synagogues, souvent bien cachées (ce qui est sacré, c’est la Torah, pas le lieu) ainsi que des plaques nous expliquant l’histoire. On nous a entre autres raconté l’histoire d’une librairie juive dont les occupants ont été chassés pendant la guerre. On a bien tenté d’aryaniser le truc, mais tous les livres étaient en yiddish… et la population absente. Du coup, tout est resté dans l’état, limite par un miracle, et la famille a pu retrouver le commerce à son retour. Maintenant, c’est une boutique Nike… mais ils ont gardé l’enseigne librairie pour le souvenir.
Suite à la visite, j’ai poursuivi dans le thème en allant au Mémorial de la Shoah, qui était juste à côté. Je n’ai pas pris de photos à l’intérieur, mais c’est très émouvant de mettre des visages sur tous ces gens, ces vrais gens, qui ont vécu cette horreur. On ne se limite pas à la seconde guerre mondiale, maison y explique aussi la condition des juifs au Moyen-Âge, alors qu’ils étaient interdits de résidence en France (puis appelés quand on avait besoin d,argent… puis ré-exilés) et poursuivis comme hérétiques. On y explique aussi qu’ils ne pouvaient exercer que les métiers que les chrétiens ne voulaient pas exercer : ceux qui ont rapport à l’argent et au textile. On y parle aussi un peu des pogroms en Russie et de leur situation ailleurs, avant qu’ils n’arrivent en France. Bref, intéressant. Et les témoignages des survivants des camps sont terriblement émouvants.
Je n’ai pas résisté à l’appel de la glace (il faisait 38 degrés) et j’ai savouré une délicieuse glace au yuzu en me rendant chez Cécile, qui m’avait proposé de me faire visiter son quartier et son nouvel appartement. Le coin est très commerçant, très vivant et très chouette, habité par de vrais gens. Pas des figurants! Les cafés sont animés, il y a plein de commerces de proximité et de super restos. J’ai d’ailleurs pu manger de délicieuses pâtes dans un resto italien (ouais, je fais une orgie de pâtes)… Elle a d’ailleurs un appart vraiment chouette, dans une petite cour intérieure. J’aime les cours.
Nous faisons donc une balade dans le quartier et en profitons pour aller récupérer une lampe, beaucoup plus lourde que prévu. A l’aller, ça allait toujours, mais au retour… direction tram!! Déjà que j’ai explosé ma liseuse, on va éviter de péter une lampe aussi, n’est-ce pas! Comment rendre la chose facile : scrapper sa liseuse à 3 jours de partir en Turquie!! Nous finissons par de la bouffe italienne… et go au dodo pour moi. Mautadit que je manque d’énergie!
2 Commentaires
Je connais plutôt bien ce coin du Marais et suis très nostalgique de ce qu’il était il y a 40 ans. Quand j’y vais, j’ai toujours mal au coeur de sa transformation en quartier branché. Je ne vois pas ce que j’ai sous le nez, mais le souvenir que j’en ai. C’est ça aussi vieillir …
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I paraît en effet que ça a vraiment beaucoup changé… des copains me disaient que même les bars gays ne pouvaient plus payer leur loyer et que cc’était de plus en plus difficile.