Oh miracle, malgré mon 2h30 du matin, je n’ai pas émergé en après-midi. Genre, à 9h, j’étais non seulement réveillée, mais descendue en bas. Ok, le chat m’y a fortement aidée. Les chats m’adorent. Et celui-ci perd autant de poils que moi de cheveux. Du coup, les patounes sur le visage et les miaous désespérés de chat affamé (dont le bol était plein), ça réveille.
Le but de la matinée était de boire du thé, de lire un peu et de bavarder, avec un magnifique paysage devant les yeux. Ya pire. Ah oui, il fallait aussi planifier les repas pour le week-end (où on sera 18). Il faut savoir que Tina est une cham-pi-on-ne de la planification et qu’elle peut nous sortir la question qui tue, alors qu’on termine tout juste le repas du midi : « Combien de kilos de tomates faudra-t-il pour la salade de dimanche? On sera 16 dont deux enfants, et trois qui n’aiment pas vraiment les tomates, mais qui, parfois, acceptent d’en manger quand même, mais pas toujours. » Inutile de préciser ma contribution à ce genre de discussion!
On a donc décidé d’aller courir dans le bois. Laurence a tenu à venir, malgré son genou et nos avertissements et ça a plutôt bien été. Pas du mal jusqu’à la toute fin, et elle a arrêté dès les premiers signes. François et moi avons continué, j’ai fait mon premier 15 minutes en continu depuis des mois, sans trop de mal d’ailleurs mais comme je suis une bonne fille, j’ai arrêté, même si ça « courait tout seul », question de ne pas me blesser. Est-ce que je grandirais, par hasard?? Comme je fus lâchement abandonnée pour que monsieur puisse faire un autre tour (et revenir rouge et échevelé, épuisé, dû pour une sieste… juste assez longue pour mettre tout le monde en retard), j’ai rattrapé Laurence qui était sur le retour (et bien perdue aussi) et heureusement! Parce que les indications campagnardes données (tu passes le coq, et tu tournes à gauche aux longues herbes (en espérant que personne n’ait passé la tondeuse) et ensuite à droite à la route goudronnée) étaient ma foi fort incomplètes… et si je les avais suivies, je me serais retrouvée à St-Moucmouc des creux!
Après avoir mangé (à 15h30) et lutté pour avoir le plus de mozzarella possible dans la salade (Tina fait dire qu’elle s’est sacrifiée et qu’elle m’a donné le dernier morceau de mozza… et elle tenait à ce que je le précise), on se prépare à partir pour Angers. Direction musée Lurçat, que nous avions repéré et pour lequel nous avons réussi à convaincre la maisonnée de nous accompagner, du moins un bout. Certains ont en tête de nous faire aussi assister à un concert vers minuit (et utilisent des ruses de sioux, je dois l’avouer), mais c’est une autre histoire.
Le musée Lurçat est situé dans l’ancien hôpital St-Jean, un magnifique bâtiment dont le début de la construction date du 12e… très gothique, mais quand même très restauré. La salle des malades abrite Le chant du monde de Lurçat, qui fait écho à la tapisserie de l’Apocalypse, et une petite mini expo apothicairerie. Derrière, un très très joli cloître, avec un chat dedans. J’aime les cloîtres, je ne résiste jamais.
Lurçat est un peintre et créateur de tapisserie français né à la fin du 19e et mort en 1966. Ses tapisseries sont ce qui est le plus connu dans son œuvre et ses coloris éclatants sur fond noir sont caractéristiques (certaines ont d’ailleurs un traumatisme aux coqs de Lurçat… mais passons). Il a été fortement bouleversé par les deux guerres mondiales et particulièrement par la bombe atomique sur Hiroshima. Les trois premières tentures du Chant du monde sont très noires, très négatives et y font référence alors que les autres sont davantage tournés vers le renouveau. Personnellement, je trouve ça magnifique et je reste un peu scotchée devant. C’est super beau et tous ces détails sont hyper impressionnants, en fait.
Comme il est un peu tard (lentes nous sommes… c’est notre karma), on fait l’expo permanente un peu au pas de course et on n’a pas pu voir l’expo temporaire, qui avait l’air super particulière, avec ses origamis de tissus. Finalement, je n’aime pas tout tout… si j’ai trippé sur certaines tapisseries texturées (les tables de la loi), d’autres m’ont plutôt semblé avoir l’air de petites culottes tachées. Sans commentaire. Inkulte je suis. Les mini-sculptures sont aussi super choupi.
Nous sommes partis juste à la fermeture (Lau a dû soudoyer les gens pour pouvoir aller aux toilettes) et nous avons marché doucement vers le théâtre – en passant vers l’endroit du futur concert, question de s’acclimater – où nous avons monté sur la terrasse pour boire un verre avec une magnifique vue, avant d’aller nous balader autour du château et de nous diriger vers le restaurant.
Tina avait fort insisté (et aussi insisté pour que je précise que c’était son idée) pour aller manger dans un resto gastronomique appelé Kazumi, où le chef cuisine devant nous de la nourriture fusion japonaise et européenne, selon son inspiration. Et bon, quelle bonne idée! Nous nous sommes régalés des deux entrées, du plat principal et du dessert, avec les suppléments « pour goûter ». La glace aux haricots rouges et celle au sésame sont de vraies tueries , même si la dernière est… grise! C’était booooon! Nous recommandons!
Dernière petite balade dans Angers by night (fallait bien digérer) et on s’est tous endormis dans la voiture, malgré l’absence de clim. Je dis ça, je dis rien!