Le thème de la non-maternité me parle. Depuis toujours mais surtout depuis que j’ai admis la fameuse phrase sur la couverture. Et que, surtout, je n’en voulais pas.
De quoi ça parle
Il s’agit ici d’un très beau roman graphique qui parle du rapport à la maternité mais surtout à la non-maternité, de sa perception sans la société mais aussi de la façon que les femmes qui la choisissent (ou pas) la vivent.
Mon avis
Nous suivons donc une femme fin trentaine qui réalise, presque à sa propre surprise, qu’elle croit qu’elle n’aura pas d’enfant. Cette, femme, c’est moi il y a 10 ans. Tout ce qui est dit, exprimé, c’est EXACTEMENT ce que j’ai ressenti, ce que j’ai pensé. Pareil pareil. Je vais donc, encore, raconter ma vie.
En 2012, je n’allais pas si bien. Pour moi, le boulot avait toujours été la partie « facile », celle qui ne crashait jamais. Mais là, c’était la débandade. J’avais l’impression de tout rater. Et c’est quand j’ai dû m’arrêter et que j’ai été obligée de réfléchir, j’ai compris que ce que je devais régler, admettre, c’était ça.
Des enfants, je n’allais pas en avoir.
Et ce n’était pas un échec. Parce qu’en fait, sans le réaliser, j’avais TOUT fait pour ne pas en avoir. Tout boycotté. Je me disais toujours « bon, dans 2 ans… je ne veux pas que ma vie soit finie tout de suite ». Parce que dans ma tête de fille de la génération X, le contraire n’était pas vraiment une option. C’était synomyme de gros, gros ratage. Dans mon planning, j’allais me marier à 24 ans et avoir des enfants à 28. Comme mes parents. Ouais, je sais, ce n’est pas malsain pas pantoute. Mais plus je m’éloignais de cet âge, plus je me disais que j’étais clairement en train de rater ma vie. Pour quelque chose que je ne désirais pas vraiment.
Ceci dit, j’ai tout entendu. Que j’allais manquer quelque chose, que j’allais mourir seule, que je ne pouvais pas comprendre, que j’allais changer d’idée, que j’allais m’aigrir, que je ne serais jamais une femme (comme si ce statut se limitait à un utérus rempli)… Bref, tout. Et parfois, même, de façon fort bienveillante. Pour bien faire.
Bref, ce roman graphique a mis des mots et des images, sur mon vécu. Et j’ai aimé.
Les dessins sont hyper réalistes (comme la couverture), au crayon, et c’est un style qui me plait énormément. On aborde plusieurs aspects, on ne diabolise personne, c’est bien fait… bref, une belle réussite. Je conseille.
14 Commentaires
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C’est vrai qu’on ne se rend pas compte à quel point la maternité est considérée comme un passage « obligatoire » pour une femme…
Et quelle pression subisse celles qui n’en veulent pas !
J’ai un enfant (et je le voulais !) mais je lirai cet album.
Merci pour la découverte et pour la tranche de vie que tu partages.
Auteur
Je le trouve surtout très bien fait. Pas vindicatif, juste… représentatif.
J’ai une nièce dans ton cas (et trois enfants qui n’en ont pas) et avant qu’elle ne me parle de la pression qu’elle subit, je ne pensais pas que c’était à ce point, que la pression était si forte. Comment et pourquoi les gens peuvent-ils se mêler de la vie des autres… comme s’il n’ avait pas déjà bien trop d’humains sur terre…
Auteur
C’est vrai… mais le pire, c’est qu’on est super efficaces pour se mettre la pression nous-mêmes. Tout est fait pour les familles. Tout. Ceci dit, il y a d’autres contraintes quand on a des enfants.
Je ne comprends pas non plus pourquoi les gens se permettent de faire des remarques aux femmes qui ne veulent pas avoir d’enfants… C’est très intrusif ! Et même stupide comme lorsqu’on lie maternité et accomplissement de soi ! Mes filles ont des enfants, mais jamais je ne leur aurais mis la pression si elle avaient fait un autre choix.
Auteur
Mes parents ne m’ont pas mis de pression… je pense que je me la suis mise toute seule. Mais les commentaires… c’est fou.
Je suis dans le même cas que toi, je ne veux pas d’enfant (alors que je remplissais depuis peu toutes les cases, mariée etc…) mais ce projet-là n’a jamais fait partie de ma vie!
J’avais repéré cette BD , je vais voir si je peux me la procurer en Belgique.
Auteur
Ah, j’espère que Tulitu l’a. Parce que si en plus tu cochais les cases, j’imagine les commentaires que tu as pu recevoir.
Je l’ai entendue aussi celle-là, que « je ne serais pas une femme complète », ce à quoi j’ai répondu que je ne serai pas une mère, mais une femme ce n’était pas contestable 😉 Je n’en ai pas et je n’ai pas de regrets non plus. Maintenant à mon âge on me fiche la paix, mais c’est vrai que la pression est insupportable par moment, tellement tu dois rentrer dans une norme. Bref, la BD m’intéresse, c’est bien que l’on écrive sur le sujet.
Auteur
Ah, miantenant, à mon âge, on me fiche la paix aussi. Une chance! Moi aussi je suis contente que l’on écrive à ce sujet. Ça manquait.
Ca a l’air très intéressant. Et j’ai aussi fait partie longtemps de ces femmes qui veulent des enfants mais ne peuvent pas ou ne veulent pas d’enfants – et je n’étais pas la seule, au boulot on était au moins 3! Mais les commentaires sont à la fois intrusifs et blessants! Merci pour cette recommandation, je note et j’essaie de trouver 😉
Auteur
C’est hyper intéressant et ça ne descend pas non plus les femmes avec enfants. C’est ce que j’ai aimé.
je n’entends vraiment jamais des gens qui font des remarques aux femmes qui ne veulent pas d’enfants mai sje n’ouvre peut-être pas mes oreilles au bon moment !
Auteur
Quand c’est notre situation, disons que c’est… au quotidien. Du moins, quand j’étais plus jeune.