Résumé
« Le Petit Poucet – Parfois je rêve à une histoire où les enfants qui en ont marre des loups, des ogres et des princesses, des Rapunzel aux longues tresses, des fées des fois, des trois cochons, des pauv’ enfants du pauv’ bûcheron, pourraient enfin, oh! quelle chance, user de leur intelligence. »
Commentaire
J’ai déjà vu cette comédie musicale il y a plusieurs années, montée par des amis. J’étais certaine de l’avoir déjà lue aussi mais je réalise, après mon achat impulsif du salon du livre que non, je ne l’avais pas fait. J’avais gardé un excellent souvenir de la pièce, où les personnages s’expriment avec l’accent français mais dans un langage truffé d’expressions d’ici. Les chansons m’avaient souvent fait mourir de rire!
Bon, je dois avouer toutefois que le passage en version papier a plus ou moins fonctionné pour moi. Quant on ne connaît pas nécessairement les mélodies des chansons, les lire, c’est moins bien. Et il m’a manqué un petit quelque chose, on aurait dit que j’avais du mal à imaginer la mise en scène, ce que je n’ai aucun problème à faire normalement. Bref, un peu mitigée malgré le thème qui me plaît normalement beaucoup.
En fait, nous avons ici plusieurs personnages de contes de fées qui en ont assez de leur conte et qui veulent s’affranchir. La mise en scène? Le Petit Poucet arrive déguisé en petit chaperon rouge… et veut nous dire pourquoi! Mais à chaque fois qu’il veut parler, un nouveau personnage arrive et nous ne le sauront qu’à la fin de la pièce. Nous avons donc droit à un Petit Poucet mal engueulé et faussement vertueux qui veut tuer tout le monde et qui finit par découvrir le « vrai sens de la vie » soit s’envoyer tout le monde pour les rendre heureux. À une fée carabosse vraiment vilaine… mais en mal d’amour. À un prince charmant qui rêve, lui aussi, de son Prince et qui n’en a assez de n’apparaître que quelques secondes à la fin du récit. À une Belle qui cruise le méchant loup et qui ne pense qu’à dormir… C’est totalement délirant, tout le monde se chicane, s’obstine et s’envoie allègrement promener.
Michel Tremblay écorche joyeusement les contes de fées, tout en soulevant un questionnement sur leur pertinence, leur côté convenu qui guide tout le monde vers un même modèle. Les personnages en ont assez et veulent autre chose. Pour moi, qui adore les contes de fées et qui les prend rarement de façon littérale (plusieurs traitent selon moi des perceptions et non pas de la réalité), parfois ça passe bien, des fois un peu moins bien (juste un petit froncement des yeux, là… pas plus que ça!). Mais ça, c’est moi et mes petits caprices!
Finalement, j’ai nettement préféré la version chantée au livre, qui m’a même parfois un peu ennuyée alors que la comédie musicale ne m’a pas du tout fait cet effet là!
6,5/10
7 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
C’est en effet considéré comme une oeuvre mineure de Tremblay, mais elle avait été montée par la troupe de ma polyvalente et j’en garde un excellent souvenir!!!
J’aime beaucoup les comédies musicales, mais je ne pense pas que j’en aimerais la lecture…
J’ai joué cette pièce… J’avais le petit rôle de Peau d’âne. Personne ne le voulait… Nous l’avions montée à l’école mais le préfet ne voulait qu’on la joue car il la trouvait trop vulgaire et provocante. Alors, nous l’avons jouée à l’extérieur avec moins de public. Mais ce fut une très bonne expérience. J’ai adoré cette pièce. On a beaucoup ri en la répétant.
Catherine: J’ai gardé un très bon souvenir de l’avoir vue en comédie musicale… mais disons qu’en lecture, ça a moins passé!! Florinette: C’est un peu particulier, en effet… il manque quelque chose! J’ai lu la comédie musicale Nelligan de Tremblay et j’ai adoré mais comme je le sais pas coeur, c’est pas pareil!! Lau(renceV): J’avoue que c’est un peu crû (orthographe??) à l’occasion!!! Mais en effet, ça doit être quelque chose de la jouer! Certainement bien des fous rires!!!
J’aimerais bien lire cet auteur un jour mais je ne sais pas par quel titre commencer !
Manu: En fait, pour débuter, je te suggères les chroniques du plateau Mont Royal, qui commence par « La grosse femme d’à côté est enceinte ». J’adore généralement son théâtre mais lire du théâtre, ça ne plait pas à tous!
J’avoue, pour avoir monté cette pièce, et l’avoir vue à plusieurs reprises (elle est montée très souvent dans le théâtre amateur, cause plusieurs rôles consistants), c’est une pièce en 3 dimensions. Il faut l’entendre, que les personnages sortent du papier. Tu voulais la revivre dans ta tête, j’imagine, c’est ça les bons souvenirs, on se laisse facilement guider par eux.