Stupeur et tremblements – Amélie Nothomb

Stupeurs.jpg Résumé

  « Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant. 
 
D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. »
 
Commentaire
 
J’ai passé un très bon moment en compagnie de ce petit roman. J’ai eu le sourire à de nombreux endroits et j’ai beaucoup aimé l’humour un peu sarcastique d’Amélie Nothomb. 
 
Certaines personnes m’avaient dit que c’était d’un racisme épouvantable. J’y ai plutôt vu un tableau sur les différences culturelles et ça m’a amenée à me pencher sur les différentes interprétations que nos gestes peuvent avoir en fonction de ce bagage de valeurs et de coutumes.   La réflexion par rapport au pouvoir est également intéressante. Oui, c’est exagéré, oui, le Japon y est presque caricatural, mais, à mon avis, il s’agit possiblement de « son » Japon, un peu irréel. La perspective de l’auteur (qui en rit, qui aspire toujours à moins, qui semble entrer dans le jeu et dont le cerveau semble s’adapter en fonction des tâches qui lui sont données) m’a fait sourire… et réfléchir!
 
8,5/10

36 Commentaires

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  1. Un racisme épouvantable?! Je n’ai jamais eu cette impression à ma lecture… C’est d’ailleurs mon Nothomb préféré 🙂 Avec Métaphysique des tubes. J’aime beaucoup ses romans qui se passent au Japon!

  2. Moi non plus, je n’ai pas eu cette impression… c’est ce qu’on m’en avait dit!!! Quelques personnes me suggèrent « les Catilinaires », du même auteur…tu as lu?

  3. Oui je l’ai lu, mais ça fait tellement longtemps que… je n’en ai pas gardé de souvenir bien précis!

  4. Oups… normalement, ce n’est pas bon signe, quand on ne se souvient pas trop!!! Je vais quand même tenter le coup!!! 🙂

  5. Je découvre ton blog et pas mal de goûts communs. J’aime beaucoup Nothomb, une personnalité et comme toute personnalité, aimée ou détestée…Les Catinilaires sont le premier livre que j’ai lu et j’ai a-do-ré! A bientôt

  6. Bienvenue ici, Lune de Pluie! Le moins que l’on puisse dire concernant Amélie Nothomb, c’est qu’en bien ou en mal, on en parle!!! J’ai hâte de lire les Catilinaires!

  7. C’est le premier Amélie Nothomb que je lisais et pour cela; je remercie mon prof de lettre au lycée, car ensuite j’ai lu tous ses autres ouvrages et à chaque fois c’est la même plaisir qui me submerge.

  8. Malorie: Je n’ai pas tout lu Amélie Nothomb, j’en découvre un de temps en temps. Je ne suis pas une « addict » de cette auteure mais j’aime bien!

  9. Je ne sais pas si tu as toujours un intérêt à lire du Nothomb, mais j’ai adoré presque tous ses romans 🙂 Antéchrista, Le Robert des noms propres et Cosmétique de l’ennemi (où, comme dans  »mercure », tout le plaisir de la lecture est basé sur la fin) sont ceux que j’ai préféré!

  10. Maya: J’ai « Les Catilinaires » chez moi et je crois bien que je lirai d’autres Nothomb un jour. Pour le moment, je fais diminuer mon énorme PAL mais je ne mets jamais une croix sur rien!!! :)) Merci de tes suggestions.

  11. Excellent!

  12. Laurence: C’est en effet un commentaire que j’ai souvent entendu à propos de ce livre!

  13. J’aime beaucoup son écriture à Amélie Nothomb, j’ai bien aimé l’hsitoire, beaucoup de personnes n’aime pas parce qu’ils trouvent ça trop étrange, moi je trouve que c’est justement ce qui fait l’attrait des livres d’Amélie Nothomb. Mais dans ces livres autobiographiques, toujours sur le Japon je te conseille Ni d’Eve ni d’Adam, c’est mon préféré, je l’ai dévoré. C’est toujours au Japon à peu près à la même période que Stupeurs et tremblements mais elle raconte sa vie de couple avec un japonais, je le trouve plutôt drôle, chacun apprend de la culture de l’autre petit à petit. Et j’aime toujours autant son écriture =D

  14. Déborah: Ni d’Eve ni d’Adam est noté.. mais je vais attendre qu’il sorte en poche. Les livres d’Amélie Nothomb sortent toujours en poche, de toute façon!

  15. un très bon livre! Ni d’eve, ni d’adam est très bien, mais tu as raison d’attendre le poche car ça se lit très vite.

  16. Il faut lire Mercure, qui est un superbe roman. Et celui-ci est bien également… En revance la présence médiatique et le cynisme de l’auteur commence à me fatiguer. 😉

  17. Roxane: J’ai lu Mercure, que j’ai beaucoup aimé aussi. Quant à la présence médiatique, vu que je suis loin, je ne la ressens presque pas ici. En fait, les auteur sont très – trop – peu médiatisés au Québec… dommage…

  18. Raciste ? Non, je ne pense pas que ce livre soit raciste. L’autodérision d’Amélie Nothomb est génial…
    J’ai fait aussi un article sur ce livre… Tu peux aller le voir si tu veux

  19. Livremania: Je ne crois pas non plus que ce livre sont raciste… j’ai juste entendu dire ça par quelques personnes!

  20. C’est le premier que j’ai lu, et qui m’a définitivement attachée à cet auteur, depuis je suis accro (pas aussi enthousiaste pour tous ses livres, mais accro!)

  21. Akialam: J’ai lu plusieurs livres de Nothomb il y a un moment mais on dirait que j’accroche de moins en moins… Celui-ci est celui que j’ai préféré, toutefois!

  22. nothomb… très particulier, j’ai beaucoup de difficultés a exprimer mes lectures de cet auteur
    lorsque j’ouvre un de ses livres, je le dévore, mais j’ai toujours un malaise au cours de ma lecture
    pourtant, je ne peux pas le fermer… aller au bout de l’histoire, en finir…
    étrange et décalée, originale et rebelle….
    pas de mots

  23. Nat: C’est particulier, en effet… il y a toujours un genre de malaise.  Pour celui-ci, je l’ai moins ressenti et j’ai davantage apprécié.  Pour d’autres, par contre, le malaise a neeeettement dépassé mon plaisir de lecture.  Bizarre bizarre!

  24. tu dois faire référence à « acide sulfurique » pour le malaise
    j’ai toujours été très sensible aux évènements dans les camps de concentrations, je me suis d’ailleurs rendue a auswitch, avec la classe de mon fils il y a quelques années
    vu la polémique sur ce livre, je l’ai bien sur acheté et lu, tristesse, souffrance du coeur, mais là encore !!! je suis allée jusqu’au bout… je ne me l’explique pas.
    son style particulier, sa cruaté parfois, m’interpelle en me dérangeant
    et dire que je disais que j’avais du mal a trouver des mots la concernant…

  25. m’interpellent (oups)

  26. Nat: En effet, tu en parles plutôt bien, je trouve!!!  Beaucoup mieux que moi, en fait!!

    • Uamiedeplume sur 27/05/2010 à 04:05
    • Répondre

    J’ai beaucoup aimé ce livre.

    1. Amiedeplume: Je pense que c’est celui de Nothomb que je préfère.

  27. Je n’ai pas changé de pseudo simplement une erreur de frappe…

    1. Amiedeplume : :))

  28. Surtout que taxer les ouvrages d’Amélie Nothomb de racisme envers les Japonais, c’est quand même tout-à-fait hors de propos :  c’est la plus Japonaise des Belges ! Elle entretient un véritable amour pour le Japon et les Japonais, et ils lui rendent bien !

    Elle est certes très cynique et n’a pas sa langue dans sa poche quand il s’agit de pointer du doigt les défauts des uns, des autres, mais raciste, non vraiment pas.

    1. Snow Fairy: je trouve aussi que c’est franchement hors propos!  Ce n’Est pas le but de ce livre, selon moi!

  29. « Stupeur et tremblements » est un des meilleurs romans d’Amélie Nothomb.

    C’est le premier de ses romans que j’ai lu. J’ai ensuite vu le film où Amélie est interprétée par la « blonde » Sylvie Testud.

    Chronologiquement, l’histoire se situe entre « Métaphysique des tubes » (la petite enfance plus ou moins romancée d’Amélie dans le Kansai) et « Ni d’Eve, ni d’Adam » (sa vie à Tokyo parallèlement à son emploi chez Yumimoto).

    Le film d’Alain Cornaud montre de façon plus saisissante encore que le livre le contraste entre l’occidentale Amélie (blonde dans le film) qui revient dans le pays où elle est née après plusieurs années d’absence et la réalité du Japon contemporain.

    Amélie rêvait de retrouver la vie idyllique de son enfance, jusqu’à l’âge de cinq ans, dans la région de Kyoto, entourée de sa famille et de sa gouvernante. Elle a découvert la dure réalité de la vie de salarié d’une multinationale de Tokyo, une des villes les plus peuplées au monde.

    Je comprends que les propos ironiques et sarcastiques d’Amélie puissent être mal perçus. Mais c’est sans doute la conséquence de ses rêves brisés. Elle explique elle-même dans « Biographie de la faim » (autobiographie plus ou moins romancée aussi. On ne peut jamais être vraiment sûr avec elle!) que son retour au Japon après plusieurs années était une erreur: elle ne pouvait être que déçue.

    1. Laurent: C’est mon préféré de l’auteure, je crois. J’ai beaucoup aimé l’humour et l’autodérision dans cette descente aux enfers mais je dois avouer que je suis loin d’avoir lu toute l’oeuvre de Nothomb.  On sent bien la distinction entre l’orient et l’occident mais aussi cette désillusion dont vous parlez.  Je n’ai pas pour ma part été dérangée par les propos… sa façon de présenter les choses m’a au contraire interpellée. 

  30. C’est en effet un jugement bien surprenant : raciste ? Envers le Japon ? Elle ne cesse de clamer son amour (déçu) pour ce pays qu’elle a rêvé, sans doute fantasmé, pour son malheur, toute la fin de son enfance !

    Elle fait effectivement ressortir de façon saisissante des différences culturelles assez inconciliables, mais qui ne font à priori pas le bonheur de tous les Japonais eux-même, si on prend la peine de les entendre… De plus, j’ai entendu de la bouche d’un Suisse « adopté » depuis plusieurs années par ce pays qu’il adore les étrangers tant qu’ils restent dans leur peau de « Gaïjin ». C’est quand on essaie d’être Japonais qu’ils se sentent envahis, et risquent de vous le faire payer, cher. Amélie se croyait Japonaise, et c’est sans doute pour ça qu’elle a tant souffert.

    Ni d’Eve ni d’Adam, de sa propre bouche, n’est pas la suite mais l’avers de « Stupeur et tremblements », la face lumineuse de son séjour, qui prouve que même adulte, ce pays avait encore à lui offrir. Et je n’aurais certainement pas fait le même choix qu’elle ; il est vrai que sa conception de l’amour, telle qu’énoncée, est aussi intéressante que déstabilisante.

    J’ai lu quelque part que, sans être totalement opposée à la télé-réalité — moi, je ne suis simplement pas capable : c’est plus fort que moi — tu te posais la question des limites : Acide Sulfurique y répond magistralement — par la négative. Parallèle osé, comme dans Fahrenheit 451, l’anti-héroïne par excellence devient la solution, mais une solution très partielle. Si tu es « off » Nothomb, je ne suis pas sûre que ça te réconcilierait avec elle, c’est terriblement désespéré sur la nature humaine.

    Enfin, quelqu’un la qualifie de cynique : franchement, je ne crois pas. Au contraire, je pense qu’elle est d’une innocence peu commune, qui passe pour du cynisme parce que l’époque l’est. Elle est comme une enfant : l’innocence, la leur, la vraie, n’est pas douceur et gentillesse mais ignorance du mal, et des convenances. Mais elle est animée d’une curiosité sincère et bienveillante envers ses frères humains, qu’elle ne comprend pas toujours.

    1. Dryade: Oui, ça m’avait surpris, en fait.  Je ne pense pas du tout qu’il soit question de racisme mais de différences culturelles.  Je ne connaissais pas l’historique de Nothomb alors c’est forcément intéressant comme réflexion, quant à son identité « japonaise ».  Je ne l’ai pas remise de côté pour toujours mais là, je suis moins rejointe par les thèmes qu’elle semble aborder et oui j’ai tendance à la considérer comme cynique, du moins en partie.  Mais bon, comme je te dis, je suis très peu familière avec l’auteure et ses croyances et ce n’est que ma perception, bien extérieure!

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