« Vous avez raté votre vie? Avec nous, vous réussirez votre mort!
Imaginez un magasin où l’on vend depuis 10 générations tous les ingrédients possibles pour se suicider. Cette petite entreprise familiale prospère dans la tristesse et l’humeur sombre jusqu’au jour abominable où surgie un adversaire impitoyable: la joie de vivre… »
Commentaire
Je ressentais à la fois de la hâte et de la crainte à l’ouverture de ce roman. Hâte parce que j’avais lu de bons commentaires et crainte parce que j’avais en mémoire «
J’ai beaucoup apprécié la première partie de roman, avec son humour noir et cynique. La famille Tuvache – dirigée par Mishima, le père et Lucrèce – la mère) se complait dans son humeur morose et sont tous aussi déprimés et cinglés les uns que les autres. Ils sont très fiers de leur magasin, très inventifs pour trouver différentes manières de se suicider de façon originale et adaptée aux besoins de chacun! Tout y est, des cordes de chanvre faites maison aux kimonos marqués d’une croix (pour entrer l’épée au bon endroit, voyez-vous) et au « poison du jour ». C’est complètement décalé, complètement fou… et très normal dans leur manière de penser! La joie de vivre intense de leur plus jeune, Alan (baptisé en l’honneur d’Alan Turing, décodeur d’Enigma pendant la guerre et suicidé par pomme empoisonnée) les décourage au plus haut point et ils veulent tout faire pour y remédier.
J’ai moins aimé la seconde partie du roman où j’ai retrouvé beaucoup moins de cet humour que j’ai apprécié au début. C’est moins mordant et décalé, plus « cute »… le ton s’essoufle. On nous dit de plutôt voir la vie en rose, quoi… Quant à la fin, je crois que j’ai manqué quelque chose de crucial en quelque part parce que je ne suis pas certaine de comprendre. Un truc en rapport avec les croyances, religions et sauveurs? Éclairez mes lanternes!!
Autre petit point hautement personnel qui m’a agacée… la façon de s’exprimer d’Alan. D’abord étonnante étant donné son âge (11 ans, tout de même) et ensuite inconstante. J’ai même cherché si les quelques mots qui auraient dû être transformés et qui ne l’étaient pas n’auraient pas, par hasard, une signification particulière… et non! Déformation professionnelle, vous dites? Bien d’accord avec vous!!! 😉 Je sais, je suis bizarre!!!
Finalement, un roman bien sympathique, qui ne fait pas hurler de rire mais dans lequel j’ai tout de même passé un bon moment. J’ai toutefois préféré la plume de Jean Teulé dans sa bio romancée de François Villon.
7/10
43 Commentaires
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Comment fais-tu ? Tu fermes le couvercle d’un livre et tu ouvres l’autre ? Tes mystères à toi, se sont les mots d’Alan, moi, c’est ta vitesse de lecture. J’avoue, je n’y comprends rien ! J’en perds mon latin et même mon français !!!
je n’ai rien à dire sur la manière de s’exprimer d’Alan, ça ne m’a pas choquée du tout! Mais comme toi, j’ai adoré cet humour noir… et comme toi, je n’ai pas aimé la fin (mais la toute fin, la dernière phrase quoi). Pour moi, c’est comme un conte de fée en fait… et c’est dommage, parce qu’en décalage avec tout le reste du livre! Ceci dit, je n’ai encore rien lu d’autre de Jean Teulé…
Nous avons exactement le même ressenti sur ce roman : le début est férocement drôle, la deuxième partie s’enlise, quant à la fin, j’y ai vu une expèce de réécriture christique (le messie qui se sacrifie pour le bonheur de l’humanité) et ça m’a dérangée car ça vient comme une cheveu sur la soupe… C’est dommage parce que l’idée de départ est bonne mais on dirait qu’il n’a pas su quoi en faire une fois explorées toutes les variantes du suicide…
Je ne sais pas quoi penser de ce roman et curieusement, je ne sais pas si j’ai envie de le lire ou pas … C’est bizarre comme sentiment. Bref, je vais encore attendre un peu pour me décider.
j’ai bien aimé sa précision du détail, c’est très drole.
Bon, il ne fait peut-être pas que dans le morbide alors, parce que Darling m’a traumatisée, plus que Je, françois Villon.
Jean Teulé est vraiment un auteur atypique. Je n’ai lu que le « je François Villon » mais je me suis promise de lire autre chose. Il parait que son tout dernier est très bien.
J’ai déjà noté ce livre ailleurs et ce que tu en écris m’intrigue. J’ai envie de le lire car j’aime bien l’humour noir, alors je vais essayer
Aucune des critiques lues ici ou là sur les blogs ne m’a donné envie de lire ce roman. Je passe donc. Ce n’est pas comme si je n’avais rien à lire, non plus !
Venise: En fait, je ne ferme jamais un livre pour passer directement dans un autre… c’est assez rare que je lise deux livres différents dans la même journée! Mais oui, je lis vite 😉 Emeraude: Quand je parle de la manière de s’exprimer d’Alan, je fais référence au fait qu’il transforme se « ch » en « s » et ses « j » en « z »… mais pas tout le temps! Méga déformation professionnelle!! Fashion: Entièrement d’accord. Cette fin n’a pas été suffisament « préparée » selon moi… et il restait pas mal de job à faire!!! Manu: C’est tout de même spécial et comme le livre est très court, on ne prend pas beaucoup de risques à le lire! Pom’: Dans la première partie, j’ai beaucoup apprécié les petits détails, les « délicatesses » pour les futurs suicidés… vraiment drôle! Monbricabrac: Darling est plus morbide que « Je François Villon »??? Conclusion: je ne le lirai pas!!!! Sylire: Oui, très atypique. C’est quoi son dernier livre? Je ne suis vraiment pas au parfum côté nouveautés!!! Ys: Si tu aimes l’humour noir, tu devrais apprécier! Fantômette: En effet, c’est pas comme si on n’avait rien à lire!!! ;)) Faut sélectionner!
Ma sœur en a pensé exactement la même chose que toi : elle a été déçue de la seconde partie. Je pense que je vais tout de même faire la tentative, pour le cynisme des premiers chapitres !
j’ai aimé +++ … j’aime les livres qui arrivent à me surprendre …..
Mais ze ne comprends pas pourquoi tu n’as pas zaimé Alan?! Je pense que je suis moins sévère que toi dans mes lectures, mais c’est vrai que la deuxième partie est totalement différente… je n’en ai pas parlé dans ma critique.
celui-là m’attends bien sagement mais je vais finir par être la dernière à le lire si ça continue. J’ai donc bien fait au vu de ton avis d’attendre sa sortie poche.
Comme toi, j’ai adoré le début, mais j’ai ressenti assez vite l’essouflement. Ce type d’humour ne convient pas à des textes longs.
Aelys: Pour le cynisme de départ, ça vaut la peine en effet. Cet humour noir me plaît beaucoup! Beat: C’est vrai que c’est spécial comme livre! Jules: J’ai tendance à me trouver bon public mais c’est vrai que je suis « critiqueuse » ces jours-ci (j’en connais qui pourraient élaborer longtemps là-dessus!!!). Mais le zézaiement « pas toujours mais presque » m’a énervée, je n’y peux rien, je n’ai pas pu m’empêcher de m’attarder dessus! La liseuse: J’ai hâte de voir ce que tu vas en penser! Emmyne: Peut-être as-tu raison… c’est difficile de rester noir, caustique et surprenant pendant tout plein de pages!
Ce livre est dans ma LAL mais loin d’être dans mes priorités. je pense que j’ai peur d’être déçue…
http://yspaddadenpenkawr.over-blog.com/article-17688814-6.html#anchorComment Voici le lien vers le premier billet que j’ai lu sur ce livre. Le titre du roman c’est « le montespan ».
J’ai acheté ce roman sur mon lieu de vacances et je pense qu’il va faire partie de mes prochaines lectures du mois … Affaire à suivre donc ! Merci pour ton billet. Bises
Je ne connais de J.Teulé que le film adapté de son roman « Darling », complètement perturbant!
Carine: C’est quand même bien, comme livre… mais j’avais beaucoup d’attentes, je crois! Sylire: Oui, je me souviens maintenant!!! Je ne savais pas que c’était son dernier mais le billet d’Ys m’avais beaucoup tentée!!! Nath: J’espère que tu as passé de belles vacances! 😉 Quant au livre, j’ai hâte de voir ce que tu vas en penser! Anne: Ce fameux « Darling » commence à me faire drôlement peur… je pense que je vais passer tout droit, livre ou film!!!
C’est le premier roman que j’ai lu de teulé et j’ai eu exactement le même avis que toi, une première partie réjouissante et une deuxième dont on ne sait trop ce qu’il a voulu en faire et finalement décevante… j’en garde un plutôt bon souvenir mais il est loin de la qualité de son « Villon » et de son « verlaine » 🙂
Yueyin: Étrangement, même si je suis certaine que je garderai un bon souvenir de ce roman et que je lui ai mis une meilleure note qu’à celui sur Villon (côté plaisir de lecture), je suis parfaitement d’accord que ce dernier est bien plus marquant. J’y ai d’ailleurs préféré sa plume.
On est d’accord sur la 2ème partie du livre et sur la qualité d’écriture nettement supérieure dans « Je, François Villon ». Je dois être une des seules lectrices à avoir voulu mettre des baffes à Alan tellement il m’énervait … on aurait dit que tout le monde avait été atteint par un virus détruisant les neurones ! Je suppose que l’auteur a voulu montrer les deux extrêmes en les amplifiant chaque côté de la médaille mais j’ai trouvé que cela frisait le ridicule dans la 2ème partie.
Joelle: Je n’aurais pas été aussi loin que toi pour Alan 😉 J’admets que l’auteur va dans l’exagération dans les deux sens et que normalement, c’est une personne négative qui pourrit l’esprit d’un groupe comme un virus.
Ce que tu en dis me fait hésiter…
Lune de Pluie: C’est quand même intéressant comme roman. C’est spécial et durant la première partie, l’humour noir est vraiment bien!
Je partage entièrement ton avis ! Et bien que je n’ai pu aller au bout, j’ai également trouvé bien meilleure la plume de Teulé dans la biographie de Villon.
Bladelor: Ca arrive tout de même souvent, que nous partagions le même avis! 🙂
j’avais beaucoup aimé ce livre à l’humour vraiment décapant et déjanté… J’y ai retrouvé un peu la famille Adams et ce petit coté décalé qui me plait en général dans les livres (et dans la vie !)
Liliba: Tu as tout à fait raison, ça rappelle la famille Adams!!! Tiens, d’ailleurs, il faudrait que je réécoute ça, un de ces jours!!!
ça m’embête un peu de mettre 5 euros dans un roman qui se lit sans doute en quelques heures, du coup je ne l’ai pas encore acheté. Mais l’auteur me fait de l’oeil avec ses trois derniers romans, donc je vais très certainement bientôt céder !
Lou: En effet, ça se lit très vite mais c’est quand même bien comme roman, si on aime les trucs un peu bizarre! Et à moi aussi, le tout dernier me fait de l’oeil (à attendre en poche, par contre!!)
Je viens de terminer ce roman et comme toi, j’y ai apprécié l’humour décalé. Je m’attendais à un roman plus provocateur, j’ai donc été légèrement déçue.
Thracinee: Je pense que moi aussi j’attendais plus de mordant et moins de bons sentiments à la fin… de là ma déception pour la deuxième moitié…
Agréable, original mais la plume de Teulé m’a laissé un petit goût amer, certaines tournures de phrases sont plus qu’approximatives…
Mlle Swan: J’ai préféré sa plume dans « Je, François Villon ». Ici, c’est un peu ordinaire, en effet!! À mon goût, en tout cas.
Une amie m’en a parlé avec enthousiasme mais ça me semblait un peu raccoleur (pas mal de trucs de la littérature contemporaine me semblent uber raccoleurs c’est très irritant ^^’ même si on peut passer des bons moments parfois…)
Je ne le lirai pas même si ton avis est constructif ^^
Lau’: Mon avis est mitigé, en fait… J’ai aimé le début mais j’aurais aimé que l’auteur aille plus loin!
je n’ai pas apprécié ce livre L’écriture n’est pas époustouflante et je crois que l’histoire aurait été plus adaptée à une BD d’humour noir
Bénédicte: D’accord pour l’écriture… j’avais préféré l’écriture de Teulé dans sa bio de Villon, en fait. Je n’ai pas détesté par contre… juste été déçue par la fin. Par contre, en BD, c’est vrai que ça le ferait très bien!
J’ai bien aimé au contraire l’écriture désinvolte, pleine de clins d’oeil littéraires (des vers de Baudelaire, inclus mine de rien dans le récit). Et j’ai été très surprise et ravie de la toute fin, qui détruit l’apparent happy end et renvoie au questionnement fondamental du motif du suicide, ainsi qu’à celui de l’influence que gardent sur nous les gènes et l’éducation, malgré tout ce qu’on a pu construire comme valeurs et comme route personnellles.
Lisout: Ah, je n’avais pas du tout interprété ça comme ça et j’aime beaucoup cette façon de voir les choses, en effet. J’avais plus vu le côté « je vais mourir pour vous sauver »…