Honni soit qui mal y pense – Henriette Walter

Honni-soit-qui-mal-y-pense-copie-1.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand on aime, on donne sans compter… et quand on sait que plus des deux tiers du vocabulaire anglais viennent du français et du latin, que le mushroom anglais est en fait le mousseron français assaisonné à la mode anglaise et que le bol français est à l’origine le bowl anglais prononcé à la française, on comprend alors qu’entre ces deux langues, c’est une véritable histoire d’amour qui a commencé il y a plusieurs siècles… et qui dure.

 

C’est l’histoire peu commune de deux langus voisines et néanmoins amies qu’Henriette Walter conte ici en parallèle.  Et le lecteur découvre avec surprise que l’érudition n’est pas forcément ennuyeuse!  Honni soit qui mal y pense… »

 

Commentaire

L’histoire et l’évolution des langues me fascine.  Bon, en même temps, vu le travail que je fais, c’est encore une chance.  De Henriette Walter, j’avais déjà lu « L’aventure des langues en occident », que j’avais adoré.   J’ai donc été ravie de me pencher sur ce livre (oui, c’est de la non-fiction et en plus, c’est de la linguistique), qui se lit comme un roman.  C’est que cette histoire est passionnante.  Le français et l’anglais sont deux langues que je connais et que j’aime.  Du coup, j’ai pu y trouver tout plein de repères.  Et en plus, je trouve que l’auteure réussit à ne pas prendre trop parti pour une langue ou pour l’autre (j’ai juste été un peu perplexe vers la fin) et elle précise clairement ses sources ainsi que ses incertitudes et hypothèses.  Ça rassure.

 

Le français et l’anglais, donc.  Deux langues qui, de par leur histoire, se sont beaucoup mélangées, à des époques souvent différentes.   En effet, de par l’arrivée de Guillaume le Conquérant en Angleterre, la langue de celui-ci a beaucoup influencé l’anglais de l’époque.  Et l’anglais a eu des répercussions sur le français par la suite.  L’ouvrage ne se contente pas de nous donner de la théorie.  Il regorge d’anecdotes et d’exemples concrets que j’adore.  En fait, c’est ce qui me plaît le plus dans ça.  Ces mots qui ont été empruntés par une langue, oubliés dans la langue source, puis réempruntés par la suite, avec un nouveau sens et des modifications.  Ca me fait sourire et me fascine à chaque fois.  Et dans le cas du français et de l’anglais, c’est vraiment particulier.

 

Les premiers chapitres m’ont semblé un peu redondants vu que j’ai lu L’aventure des langues en occident il y a relativement peu de temps.  En effet, Henriette Walter commence par situer son sujet le contexte global pour que le lecteur puisse mieux comprendre ce que veut dire « descendre de telle langue » et comment les différents mouvements des peuples ont influencé les langues.   Des frontières, ça bouge, n’est-ce pas!  Par contre, dès qu’elle a plongé plus directement dans le sujet de cet essai précis, j’ai été à nouveau très très intéressée.  On part du vieux-français, du moyen-anglais, de tout ce qui a mené à l’anglais actuel, avec un accent sur les échanges entre les deux langues.   Bien entendu, l’histoire commence en Europe mais il y a également une partie sur l’Amérique (un jour, je trouverai un truc encore plus pointu là-dessus parce que j’aimerais en savoir encore davantage) et le français à l’extérieur de la France. 

 

Bien entendu, on parle surtout de lexique, de mots précis.  Il y a quelques petites anecdotes phonologiques, morphologiques et syntaxiques mais pas tant que ça, en fait.  Et j’aimerais en savoir plus sur l’évolution de la syntaxe… il me semble que les essais se concentrent généralement sur le vocabulaire.  Il y a aussi des incursions du côté de l’évolution des graphies et des dictionnaires qui m’ont beaucoup plu.  Bref, je suis vendue d’avance, je sais!

 

Donc, à lire si vous vous intéressez à l’histoire des langues et que vous voulez rester dans le domaine du connu.  Ça se lit tout seul, c’est simple sans être simpliste et ça m’étonnerait que vous vous y sentiez perdus!

29 Commentaires

Passer au formulaire de commentaire

  1. Pourquoi pas, après tout, c’est ma formation initiale.

    1. Alex: Ah oui?  Intéressant comme formation!  J’aurais bien aimé aller plus loin que mes cours de base en ce domaine.

  2. Cet auteur a du talent pour présenter les choses, je le sais!

    1. Keisha: Tout à fait.  j’en ai lu un autre, d’un autre auteur, beaucoup plus technique et moins accessible, quand même.  Bon, j’ai aimé hein, mais je ne le conseillerais pas à tout le monde.  Tandis que celui-ci, oui!

  3. Je l’adore aussi et j’aime retrouver les origines de certains mots. Heureusement maintenant Internet nous évite des recherches longues et souvent infructueuses. Longtemps je me suis demandé pourquoi les Cajuns appelaient chevrettes, les crevettes. Maintenant, je sais.

    Le Papou

    1. Le Papou: Oui, les crevettes et les chevrettes… c’est tout un poème 😉  Vive internet… et les livres de linguistique faciles à lire!

  4. Je l’ai beaucoup aimé aussi 🙂

  5. J’ai beaucoup aimé aussi (en fait j’adore cette auteure)

    1. Yue: Non, ne me dis pas!  Ce n’est surtout pas toi qui me l’a mis entre les mains!

  6. Il m’a beaucoup plu également! Mme Walter est très intéressante.

    1. Maribel: Je trouve qu’elle la le don pour que la liguistique se lise comme un roman!

  7. J’ai dû lire le titre à voix haute pour être certaine d’avoir bien lu… Ce n’est pas une formulation courante^^

    1. Selena: Nope… c’était la devise de l’ordre de la jaretière en Angleterre.  En français.

  8. Je ne connaissais pas mais ça pourrait bien me plaire.

    1. Valérie: Je trouve qu’elle vulgarise très bien!  Et bon, le sujet me passionne, ça aide!

  9. Je l’ai vu l’autre jour en librairie et me demandais de quoi il retournait exactement. J’y vois plus clair avec ton billet et je suis assez tentée 😉

    1. Lewerentz: Ravie de t’avoir tentée, donc!  J’espère que ça te plaira autant qu’à moi. 

  10. Je n’avais pas particulièrement l’idée de me tourner vers ce sujet et ce livre, mais tel que tu les présentes, c’est bien tentant ! je note !

    1. Géraldine: J’adore la linguistique… du coup, c’était pour moi!

  11. j’ai toujours été fascinée par l’aventure des langues mais je n’ai jamais rien lu sur le sujet ! je m’y mettrai un jour…

    1. Emeraude: Oui, il faut!  Je suis certaine que ça te plairait, en plus. 

    • Minou sur 20/12/2012 à 08:37

    Evidemment, je suis vendue d’avance aussi. ^^ Ca m’intéresserait d’apprendre quelques exemples concrets de ces échanges interlinguistiques et voir l’évolution de ces échanges (plutôt dans quel sens à quelle époque). C’est donc noté !

    1. Minou: Je pense que ça peut te plaire, alors!  Et ces échanges vont dans les deux sens, selon les époques.  C’est vraiment super intéressant!

  12. C’est le genre de livre sur lequel je ne me serais pas arrêtée de moi-même mais ton article m’y pousse ! Il doit être intéressant et agréable à lire par petites doses. Et pratique pour fixer des mots dans sa mémoire.

    1. Kroustik: Je trouve que ça se lit comme un roman, en fait.  Mais j’adore la langue et les mots.  Ça aide!

    • Stefania sur 27/03/2013 à 07:24

    Je suis une étudiante italienne. Je suis en train de réaliser mon mémoire de licence. J’ai choisi de parler du franglais et du rapport et l’influence historique entre les deux langues . À ce propos j’ai pensé au texte d’Henriette Walter « Honni soit qui mal y pense » . Vous avez d’autres textes à me conseiller? En outre pouvez-vous m’envoyer la bibliographie qu’on trouve dans ce livre d’Henriette Walter? Car j’ai commandé  le livre et dans l’attente je voudrais consulter d’autres livres et la bibliograohie du livre peut m’offrir des autres ideés. Merci beaucoup!!

    1. Stefania: Je vous ai répondu sur la page du blog :)) 

    • amiedeplume sur 14/10/2013 à 06:33

    Un essai fort intéressant. Une auteure que je veux relire!

    1. Amiedeplume: J’ai aussi lu « L’aventure des langues en occident » que j’ai beaucoup aimé.  Tu en connais d’autres?  J’ai aussi lu un essai de Mireille Huchon, un peu plus précis, mais qui m’a beaucoup plu aussi!

Les commentaires sont désactivés.