Présentation de l’éditeur
« Quand le jeune et naïf artiste Samuel Godwin accepte l’emploi de professeur de dessin pour les deux filles du riche Ernest Farrow, il ne soupçonne pas ce qui l’attend. Samuel sera bientôt entraîné dans les vies de trois jeunes femmes: Charlotte Agnew, la gouvernante; la timide Juliana, l’aînée; ainsi que la jeune soeur passionnée de Juliana, Marianne, qui attire Samuel à un point proche de l’obsession.
Mais ce ne sont pas que les gens qui ensorcellent Samuel. La maison, Fourwinds, recèle ses propres mystère et bientôt, Samuel et Charlotte commencent à percer à jour de terribles et dangereux secrets. »
Commentaire
Voici un roman d’atmosphère qui nous amène à la fin du 19e siècle, dans une campagne anglaise qui apparaît idyllique mais qui cache de bien mystérieux secrets. Bon, pour moi les secrets n’ont pas été bien mystérieux mais je commence à accepter de mieux en mieux la malédiction qui est la mienne; celle de toujours deviner où les romans s’en vont, même si je n’essaie pas. C’est probablement une vilaine fée qui s’est penchée sur mon berceau!
Au début de ce roman, impossible de ne pas penser à « La dame en blanc » de Wilkie Collins. En effet, il s’agit d’un jeune peintre, Samuel Godwin qui vient enseigner à deux jeunes filles, dans une campagne anglaise. Sur sa route, il ne croise pas une dame en blanc mais une jeune fille sauvage, qui semble perdue et qui recherche éperdument le Vent d’Ouest. Cette jeune fille se trouve à être Marianne, l’une des deux jeunes filles dont il doit s’occuper, et celle-ci le fascine aussitôt.
La narration est assumée alternativement par Samuel et par Charlotte Agnew, la gouvernante des deux jeunes filles, auxquelles elle est très attachée. Ces deux personnages découvriront chacun de leur côté ce qui se cachent derrière les murs parfaits et harmonieux de la demeure. Pourquoi cette obsession de Marianne pour le Vent d’Ouest? Quelle est la relation entre la très réservée Juliana et son ancienne gouvernante, qui a été renvoyée par Mr. Farrow, qui règne sur son fascinant domaine? Que s’est-il réellement passé avec Gideon Waring, sculpteur talentueux ayant travaillé sur les fameux Quatre Vents du domaine?
L’atmosphère gothique et victorienne du roman est à mon avis très réussie. On s’y croirait, dans cette demeure et à cette époque où les femmes étaient sous l’emprise des hommes et où il fallait être « correct » à tout prix. Le regard de Samuel, teinté de ses connaissances artistiques, nous donne parfois l’impression d’observer un tableau préraphaélite (la scène de Marianne dans une barque, plus particulièrement, m’a beaucoup plu à cet égard) tandis que celui de Charlotte est plus pragmatique. J’ai aussi beaucoup apprécié les personnages de femmes, qui ne sont pas si stéréotypées qu’elle peuvent le sembler au début du roman. Tous gagnent en profondeur au cours des pages et si j’avais prévu plusieurs événements, l’évolution et certains aspects des personnalités sont parvenues à me surprendre. J’ai apprécié l’ambiguité qui se pointe à l’occasion.
Je soulignerai quand même – parce que sans ça, ce ne serait pas drôle – quelques descriptions maladroites (Charlotte qui décrit des lieux qu’elle connaît super bien, au début du livre) et certains éléments qui me sont parfois apparus « plaqués » pour mettre en évidence des éléments de l’histoire ou ajouter à l’atmosphère- je ne citerai pas quoi pour ne rien spoiler, surtout que c’est peut-être moi qui en ai manqué un bout.
Toutefois, si je n’ai pas été passionnée, l’élément de surprise n’ayant pas été présent, j’ai au final beaucoup aimé ce livre, avec ses références plus ou moins lointaines à Wilkie Collins ou encore à Charlotte Brontë, ses réflexion sur l’art en général, sur le statut de l’artiste et sa perception, ainsi que l’ouverture sur la condition de la femme de l’époque. Le tout dans une atmosphère très efficacement dépeinte.
Les avis des autres participantes de la lecture commune: Manu, Miss Alfie, Hélène, Lael, George, Céline, Syl et Vilvirt.
54 Commentaires
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La couverture est très belle! Ça me donne presque envie de tenter une lecture en anglais depuis le temps que j’y songe!
Pimprenelle: J’aime souvent beaucoup les couvertures en anglais, en fait. Elles ont un genre souvent très différent de celles en français. Il n’y a qu’à regarder ma biblio anglaise et ma biblio française pourvoir la différence!
Salut, Moi aussi j’aime beaucoup la couverture du livre !
Heureuse que tu ais aimé ce livre. J’ai été absorbée par ma lecture et très surprise du final.
Syl: Bon, si je n’ai pas été surprise, j’ai quand même beaucoup aimé. L’atmosphère est ma foi très réussie.
je note, je note !!
Sandy: Je pense que ça peut te plaire, en fait!
je viens de lire l’avis de georgesand – je veux le lire, mais quand ? zat iz ze question
(mais pourquoi j’ai décidé de vider ma pal moi !)
Niki: Je ne sais pas pourquoi nous prenons de telles décisions hein (j’ai quand même pris la même. Ce livre était dans le pile depuis 2-3 ans)!
J’adore aussi la couverture ! Si je l’avais croisé en anglais lors de ma dernière virée en librairie, j’aurais pu me laisser tenter ! Mais ce n’est que partie remise…
Kathel: Elle est belle, hein! Je ne sais pas si je me souviendrai de ce livre pendant des années mais j’ai passé un très bon moment de lecture. Un hommage réussi.
Apparemment, George a aussi trouvé certains éléments cousus de fils blancs, mais ça ne m’empêche pas d penser qu’il faut que je lise à tout prix ce livre !
Maggie: Je pense que ça peut te plaire. Il y a un côté « La dame en blanc » qui nous rappelle les classiques et qui a fait que j’ai beaucoup aimé, malgré que bon, c’était assez clair dès le début selon moi. Bien entendu, ça diffère totalement ensuite mais quand même!
la couverture du livre de poche est moins belle, snif snif
mais j’ai quand même envie de lire ce livre
Mango: J’ai quand même trouvé bizarre le type de peinture choisie pour l’édition française… j’aurais davantage vu autre chose, en fait. Mais elle est jolie quand même!
C’est un livre que j’ai beaucoup aimé et tout comme toi j’avais fait le rapprochement avec « La dame en blanc ». En tout cas, j’en garde un très bon souvenir.
Belledenuit: Avec un tel début, impossible de ne pas y penser, n’est-ce pas! J’ai bien aimé ma lecture, en tout cas.
Une lecture agréable somme toute mais je n’ai aps encore lu la dame en blanc :-)))
Yueyin: Ah mais ce n’est pas grave tu sais! Tu ne te feras rien spoiler du tout!
C’est étrange car en le lisant, j’ai été à peu près convaincue, et plus j’y réfléchis, plus je lui trouve des défauts… retenons donc le plaisir de lecture…
Hélène: Oui, c’est ce qu’il y a de mieux à faire. J’ai aimé m’immerger dans cette atmosphère, je trouve qu’il y a du très bien et quelque chose qui nous donne envie de continuer à le lire. Bon, j’ai certaines réserves, tout de même. (En fait, j’ai du mal à faire le lien entre le comportement de M au début et ce qu’elle est réellement). L’art de tenter de dire quelque chose sans spoiler hein!
Alors là tu parles à l’addict de campagnes et landes anglaises embrumées !
Définitivement à lire !
Aphea: Si tu es fan de ces atmosphères, il y a de grandes chances que ça te plaise!
Cela fait des mois qu’il est noté … comme résister à un roman à l’ambiance gothique et victorienne 😉 Tiens, cela pourrait être mon prochain emprunt à la biblio, mêm si ce n’est pas raisonnable vu que j’ai déjà trop de choses à lire !!!
Joelle: Dur dur, hein! Et depuis quand on est raisonnables, dis-moi? 😉
J’ai beaucoup aimé moi aussi ! Effecgtivement, il y a de toutes petites faiblesses au niveau du récit, mais d’un point de vue général, je peux dire que j’ai adoré ! Surtout grâce à l’ambiance.
Vilvirt: Tu as raison, l’ambiance est vraiment très réussie. Je me suis attachée à ces personnages, en fait!
Oui je suis d’accord avec toi : l’atmosphère victorienne est vraiment très réussie!! loin d’avoir la carure des Hauts du Hurlevent, ma référence en la matière, j’ai tout de même été emportée par l’intrigue et même si je devinais au fur et à mesure de ma lecture de la tournure des évènements, je ne m’attendais pas à un tel scandale! j’aurais dû venir voir le coup, moi qui adore Heathcliff!! un roman réussi, j’en garderai un bon souvenir mais pas un coup de coeur!
Lael: Ah non, ce n’est pas les Hauts de Hurlevent, loin de là. Il n’y a pas ce désespoir, cette noirceur… Et je t’avoue que j’avais vu venir vraiment très tôt ce qui s’était passé. Comme toi, je garderai un bon souvenir!
J’aime ce genre d’atmopshère, noté pour une prochaine virée en bibli (voire en librairie).
Freude: Si tu es friande de ce type de roman, ça peut te plaire, je pense!
La couverture de l’édition anglaise est très belle mais je l’ai lu en français et j’avais adoré ! Contente que ça t’ait plus malgré l’effet de surprise un peu foiré, c’est vrai que l’atmosphère est vraiment très bien réussie
Mivava: En fait j’ai l’habitude des effets de surprise foirés. C’est mon quotidien alors ça me dérange moins qu’avant. J’ai aimé malgré quelques petites réserves et j’en garderai un bon souvenir.
Un véritable hommahe à la Dame en blanc et aux écrits victoriens! Je suis contente que tu aies aimé! J’avais aussi trouvé cette lecture très plaisante!
Pimpi: Oui, tout à fait d’accord. Cet aspect hommage m’a interpellée, comme tu le sais. Et tu avais raison, j’avais trouvé ;))
Visiblement nous sommes partagés sur cette lecture ! je reconnais que certaines points auraient pu être plus léchés pour faire moins « calqué » comme tu le dis si bien !
George: Oui, les avis sont très diversifiés et d’autant plus intéressants à lire.
Ah oui, zut, c’est une vraie malédiction de deviner la fin à chaque fois. Moi aussi, j’aime cette couverture.
Valérie: Yep, totale malédiction! Mais bon, je commence à avoir l’habitude, hein!
Non, non, ce n’est pas ta malédiction dans ce cas, mais un roman qui cache bien mal les mystères qu’il recèle.
J’ai trouvé que ce roman était beaucoup trop caricatural et convenu, une pâle copie de certains romans victoriens… Dommage car le thème de la peinture me plaisait beaucoup – et est globalement bien traité dans le roman.
PS : le titre est bien meilleur en anglais !
Céline: Je viens de lire ton billet et c’est vrai que pour toi, ça n’a pas du tout fonctionné. J’ai beaucoup aimé l’atmosphère et l’évolution des personnages par contre. ET le regard du peintre sur la nature m’a aussi plu. Et oui, je me posais sérieusement la question. Que vient faire la cendre dans la traduction française? (Discussion avec copines suf FB… je réalise que je n’ai pas posé la question ici). Le titre anglais est beaucoup plus évocateur et approprié, je trouve.
Dis, je serais curieuse de savoir combien tu as déjà lu de livres en janvier, pleaaase =)
Eva: Hmmmm, en janvier. Pas beaucoup, je pense, je me suis tapé 3 saisons de séries télé. Mais j’ai lu ce roman-ci, un dérivé d’Austen, le Fédorovski, les deux Tchekhov… je pense que c’est pas mal ça, en fait! Ca fait 5, dont deux pièces très courtes.
Je crois que je voudrais aimer cet roman.
J’ai un prix pour vous sur mon blog:
http://bibliosue.blogspot.com/2011/01/im-stylish-blogger.html
Suzanne; Oh, merci beaucoup beaucoup! Ca me fait vraiment plaisir. Je ne sais pas si je vais suivre (ça me met toujours un peu mal à l’aise de nommer des blogs) mais j’en parle dans mon blog-it! Thanks!
2ème avis positif sur ce livre… C’est noté.
Cécile: J’ai bien aimé, malgré quelques petits trucs qui me chicotaient. L’atmosphère est très bien, selon moi!
Petite déception pour moi, trop calqué sur des classiques du genre. Comme je le disais chez une autre de nos compagnes de lecture, je n’aime guère les auteurs contemporains qui copient les classiques… Mais somme toute, cela me redonne envie de lire des classiques du genre !
Miss Alfie: Oui, tu n’es pas la seule à ne pas aimer ça. Pour ma part, j’aime bien ces « néo-victoriens », je vois ça comme un hommage et ça me plaît beaucoup. Mais ça me donne comme toi le goût de me replonger dans les classiques!
Complètement noyée dans « La conspiration des ténèbres », je n’ai pas eu le temps de lire ce roman à temps 🙁 mais au vu de tous les avis, je le lirai bientôt, c’est sûr !
Manu: J’ai bien hâte de voir ce que tu en penseras. J’étais certaine que c’était toi qui organisais la lecture commune, au départ!
Je l’ai également lu…mon avis est mitigé !!! 😉
Melleaurel: Moi j’ai aimé. Bon, j’ai quelques bémols mais en gros, l’atmosphère a fait le travail. J’ai trouvé les ficelles un peu grosses, par contre. Le côté « hommage à la littérature victorienne » a fait beaucoup, en fait.
OK je t’ai lu ou plutôt relu parce que tous ceux qui en parlent nomment Wilkie Collins illustre inconnu ou ue du Béotien, et je voulais voir si toi aussi….
Je n’ai plus qu’à trouver un de ses ou son livre …encore du travail de recherches pffft et le mot travail me fatigue maintenant que je ne pratique plus.
Le Papou: Ah tu sais, même quand on travaille, le mot nous fatigue aussi! Et oui, je parle de Wilkie Collins… c’est un hommage, je crois. Je n’ai lu que « La dame en blanc » de lui, toutefois.