Présentation de l’éditeur
Imaginez que les dieux de l’Olympe vivent.
Ils se déplacent librement dans le temps et l’espace grâce à leurs pouvoirs quantiques. Leur plus grand plaisir, c’est la guerre de Troie qui se joue sous leurs yeux. Pour y mettre un peu plus de piment, ils envoient des érudits terriens modifier les évènements à leur gré, en gardant toutefois le récit d’Homère comme référence. Mais en orbite, de petits observateurs surveillent les jeux divins.
Batailles grandioses, intrigues politiques et amoureuses, dialogues savoureux, une fresque passionnante qui mêle space opera et mythologie avec grand brio !
Commentaire
Je commencerai donc mon billet par un grand cri d’amour… Fashion, je t’aime! En effet, j’avais un peu peur de lire les romans SF de Dan Simmons et je ne sais pas si j’aurais osé y plonger si la demoiselle en question ne m’avait pas envoyé ce roman pour notre swap « Intertextualité et Palimpseste » l’an dernier. Non mais pensez-y, sans elle, je serais passée à côté d’un réel coup de coeur littéraire, d’un voyage extraordinaire… Bref, je suis conquise, passionnée. Quel tourbillon littéraire! Quelle richesse dans les idées!
Ce n’est plus un secret pour personne, j’adore tout ce qui est réécriture et je bats des mains à la moindre petite référence. J’aime aussi quand l’auteur a des idées complètement tordues (en anglais, je dirais « twisted »… ça n’a pas tout à fait la même connotation, je trouve). Dans ce cas-ci, j’ai été servie. Dan Simmons a réussi à rendre vivants et réels les héros de l’Iliade dans un contexte résolument SF, et s’il garde la trame, il se permet quelques petites pointes totalement politically incorrect qui m’ont fait mourir de rire. Mais bon, tentons d’expliquer un peu ce qu’est-ce roman, qui ne se limite pas du tout, mais alors pas du tout à une réécriture de l’Iliade.
Il y a énormément de fils, énormément d’histoires qui finissent par se rejoindre… mais pas tout de suite, ce qui demande donc toute l’attention du lecteur, surtout au début. D’un côté, nous avons les dieux de l’Olympe, dans toute leur grandeur et leur « humanité », qui s’amusent à employer des scholiastes (des humains décédés à qui on rend la vie pour une certaine période) et à les envoyer dans le temps, à l’époque de la guerre de Troie, pour observer – et/ou intervenir – dans les événements décrits par Homère. Spécialistes d’Homère, ils savent d’avance tout ce qui va arriver, mais pas les dieux. Hockenberry est l’un de ces scholiastes, à qui Aphrodite a donné une mission particulière. Ailleurs, dans une autre époque, des « humains à l’ancienne », des êtres oisifs qui vivent sur une terre remplie de portails fax, de serviteurs et de protecteurs. Ils ne font somme toute pas grand chose, ne tombent pas malade, ne vieillissent que très peu. Un humain dans sa quatre-vingt dix-neuvième année (c’est connu, à cinq-vingt, on va rejoindre les posthumains dans les anneaux et on vit heureux pour toujours) commence à se poser des questions et décide de partir à la recherche des réponses. Et il y a aussi les Moravecs (ceux qui m’ont le plus touchée, paradoxalement), êtres conscients mais de création posthumaine, qui sont en mission et qui passent le temps en discutant des sonnets de Shakespeare ou de la Recherche de Proust. Et là, je sens que je ne suis pas claire… c’est que j’ai perdu l’habitude d’écrire des billets!
L’histoire est complexe mais une fois que les personnages sont en place, le tout m’a passionnée. Bon, j’ai lu ce livre en Grèce, entourée par des vestiges de ces histoires et de ces légendes, ce qui a sans doute contribué à mon exaltation, n’est-ce pas. C’était comme si j’y étais. Il faut dire que dans tous les sites où j’allais, on me parlait de Zeus, d’Appolon, d’Athéna ou des héros de Troie. J’ai donc aimé voyager dans cet univers dont nous ne possédons pas toutes les clés, même à la fin du roman (je compte d’ailleurs lire la suite, vu l’état où j’étais quand j’ai lu les dernières lignes) et j’ai parfois vraiment ri à lire la « réalité » telle qu’imaginé par Simmons derrière les discours et récits d’Homère ou encore sa version de Prospero et de Caliban. Bien entendu, j’ai dû manquer des références… mais j’ai pleinement apprécié (et cité, au grand désespoir de ma compagne de voyage qui ne comprenait rien à mon charabia) celles que j’ai pu voir.
Toutefois, le roman ne se limite pas à une histoire où l’auteur s’amuse à faire du name-dropping de personnages réels ou fictifs. Il y a de réels questionnements qui y sont soulevés, autant sur le plan de la manipulation génétique, des avancées scientifiques trop rapides qui ont parfois des résultats disons… légèrement désagréables, que sur celui de l’acceptation sans révolte et de l’indolence à l’extrême, où l’histoire et l’écriture sont oubliées. Entre l’Iliade et les « humains à l’ancienne », le contraste est frappant. Quant à Thomas Hockenberry, le scholiaste, son cynisme et sa façon de tenter le tout pour le tout alors qu’il n’a plus rien à perdre.
Bref, c’était palpitant, passionnant… et il me faut la suite, qui est un aussi gros pavé (celui-ci faisait dans les 900 quelques pages). Et vite, à part de ça!
Merci encore Fashion!
42 Commentaires
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J’ai beaucoup aimé Ilium et Olympos, réécriture passionante et abracadabrante du célèbre mythe ! C’est fait avec beaucoup d’intelligence.
Si tu te sens de poursuivre dans les romans SF de Simmons – après Olympos ! – je te conseille vivement « L’échiquier du mal » !
Adalana: Ah oui, je sens que je vais poursuivre, hein. Je ne parviens pas à trouver Olympos pour le moment (mes librairies sont weird… tout – et je dis bien TOUT – doit être commandé) et j’ai failli prendre Hyperion du même auteur. Je note l’échiquer, j’ai vu le pitch et ça semble génial!
Dan Simmons est un auteur que j’adore et j’ai dévoré Ilium et Olympos, je ne peux donc que t’encourager à te procurer la suite de cette saga géniallissime !
Et si, tu veux poursuivre avec cet auteur, je ne peux que te conseiller son excellentissime « L’équiquier du mal ».
Lounima: J’adore cette SF, en tout cas. C’est complexe, c’est riche, c’est imaginatif. Génial, vraiment! Et j’ai bien noté l’échiquier!
Je viens de lire le commentaire d’Andalana : promis, je n’ai pas copié !! 😉 😀
Lounima: :)) C’est que vous vous y mettez en gang!
J’ai lu et beaucoup aimé Ilium, pour toutes les raisons que tu évoques (et je suis totalement d’accord avec toi pour les moravecs !) ! Mais j’ai été prise dans un autre livre et j’ai laissé traîner Olympos depuis quelques mois, il faut que je m’y remette !
Ilium: Je suis à la recherche d’Olympos, en fait… mais je vais trouver, je ne veux pas attendre des années pour le lire. Quel roman, quelle richesse!
Aaah j’adore Dan Simmons! Sa saga Hyperion m’avait déjà décoiffée à l’époque et il est pour moi une valeur sûre côté SF. Il faudra donc que je fasse un tour du côté de Ilium! Ça tombe bien car je compte me replonger un peu plus dans la SF prochainement.
A girl from earth: Je m’étais dit que je lirais Hyperion dans l’année aussi… il faudrait hein! Je pnse que c’est une très bonne idée d’essayer ce roman pour continuer. C’est tellement, tellement bien! (oui j’ai aimé… j’ai du mal à modérer mon enthousiasme, dans ce temps-là!)!
Erff, j’ai acheté les deux premiers tomes en broché, et ils prennent la poussière depuis plus de 5 ans.
Je suis un peu comme toi, du coup : peur de m’y attaquer.
Leiloona: J’avais peur, mais vraiment ça vaut le coup. Il faut juste avoir le goût d’être transporté complètement ailleurs et de perdre nos repères. Quant aux brochés qui attendent depuis des années… disons que je connais le principe… shame on me!
il est dans ma PAL depuis plus de 5 ans et je n’arrive pas à m’y mettre vu les briques que sont Ilium & Olympos
Niki: C’est certain qu’il faut avoir le temps de s’y mettre. Pour moi, en voyage, c’était parfait pour ça. Bon, je ne te dis pas dans quel état est le roman… mais vraiment j’ai adoré!
En fait, je dois lire « Hypérion » bientôt (et j’ai un peu peur de me lancer dedans), mais du coup, j’ai envie de me mettre aussi à « Illium » (juste que je ne l’ai pas celui-là…).
Cachou: Moi zôssi je veux lire Hyperion. J’ai d’ailleurs failli l’acheter cette semaine. En fait, je veux tout lire de Simmons, je crois!
Je pense que je vais le prendre avec moi pour aller en Angleterre, car ça promet vu ton billet d’être une bonne lecture et je suis curieuse de voir ce qui va être modifié.
The Bursar: Toi qui connaît vraiment bien les classiques, j’ai hâte de voir ce que tu vas en penser. Mais pour ma part, j’ai trouvé ça génial génial. Il y a des idées là-dedans, c’est incroyable!
Tu m’as convaincue ! Je veux le lire, je veux le lire ! Tout comme toi, cet auteur m’impressionne un peu. Ce sera une de mes lectures de mes vacances en août ! Ahhhh vivement le mois d’août…
Marie: Si tu as du temps devant toi, c’est génial! Parce que bon, c’est quand même complexe, il faut avoir un moment pour s’y plonger complètement.
Ahhhh tu donnes envie vraiment ! Mais je suis pas très SF alors bon je crois que je commencerai d’abord par GOT dans le genre pavé…
Cess: GoT, c’est de la SF? Je pensais que c’était plutôt Fantasy mais bon, je ne l’a ipas lu hein… alors je ne peux pas dire! Je veux le lire bientôt aussi d’ailleurs, je devrais le commander bientôt. Ce roman-ci est vraiment très SF. Vraiment. Mais j’ai a-do-ré. Je ne conseillerais peut-être pas de découvrir la SF avec ça, par contre… même si c’est super génial. Mais vu que tu lis beaucoup, peut-être, quand même!
Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii!!!! Je suis tellement contente que tu aies autant aimé! C’est un monument de la littérature, ce roman! Il faut absolument le lire!!! 🙂
Y’a plus qu’à lire Olympos maintenant! La question qui se pose… en anglais ou en français?? 🙂
Pimpi: Hmmm.. j’ai lu le premier en français alors je dirais que je lirai la suite en français aussi. La traduction m’a beaucoup plu en fait… du coup, aucun problème pour poursuivre en traduction! Et oui, j’ai adoré!
Je tourne autour chaque fois que je vais en librairie…Il est vrai que j’ai lu beaucoup de bonnes critiques à son sujet…Il va falloir que je procède à cette lecture un jour ou l’autre !
Turquoise: Celle-là, je la conseille vraiment. Quelle découverte, quelle richesse!
Il est dans ma bibliothèque depuis un moment. j’hésite à me lancer dans cet énorme pavé, mais j’adore l’auteur et ce que tu en dis me motive! 🙂
Phooka: C’est énorme, ça prend un moment pour qu’on comprenne où ça s’en va… mais ce que c’est bon! Motivation, motivation!
C’est que là je sui sdéjà plongée dans un monstrueux pavé (Elamia chez Bragelonne, 1000 pages écrites minuscules!) alors je vais devoir m’en remettre en lisant quelques lectures « légères et faciles » et ensuite je pense ressortir Illium! :))
Phooka: Ah, je ne connais pas du tout ce roman. J’attendrai ton avis, alors. Mais oui, bonne idée d’alterner les trucs plus légers entre les pavés!
Le traducteur de Dan Simmons (enfin, celui d’Ilium, ce n’est plus le même maintenant) est un excellent traducteur, qui fait son travail très correctement et avec acharnement je dirais…. quand on voit la quantité de références en tout genre dont le roman est bourré à chaque page, on se dit qu’il a dû passer des heures à chercher tout ça! Et il faut déjà les identifier… Je suis vraiment impressionnée par la somme de travail que ça représente! C’est vraiment du beau travail, tant au niveau de l’écriture qu’au niveau de la traduction (waow, la belle phrase, suis épuisée là!)
Pimpi: En effet, c’est ma foi assez incroyable, le nombre de références. Je me disais que ça me tannerait de lire des références à Shakespeare en français mais non, pas du tout… surtout que j’ai lu les sonnets dans les deux langues déjà. Et bon, comme je suis certaine que même en traduction, j’ai dû manquer des références… je n’irai pas me plaindre. Quelle richesse dans ce roman, c’est incroyable. Et oui, quel travail pour le traducteur qui m’a vraiment impressionnée. J’aurais d’ailleurs dû en parler dans le billet… ça m’est sorti de la tête.
Si tu n’as pas pensé à parler de la traduction, c’est que le traducteur a fait son travail!!! Son premier mandat, c’est d’être totalement transparent (surtout en traduction littéraire)…
Je reste bluffée par les connaissances de Dan Simmons, n’empêche! Et tu verras que quand tu auras lu aussi la saga Hypérion, tu verras qu’il est réellement bon dans tous les genres! Déjà, avec Drood, tu avais eu un bon aperçu de son talent….
Je te conseille aussi Les Fils des Ténèbres, une histoire de vampire. J’ai beaucoup aimé sa vision de la nature du vampire et le roman m’a passionnée! J’ai aussi L’Échiquier du mal dans ma PAL…
Pimpi: Oui, je suis d’accord. C’est fou ce qu’il connaît de choses et comment il réussit à les entrer dans ses livres sans que ça ait l’air plaqué là. Incroyable, tout simplement. Et oui, le traducteur au dû bien faire son boulot, alors. Je vais lire la suite en français pour rester dans la même atmosphère (si je change langue, je change de mood, rien à faire)
Tout me tente, c’est malin!
Hum si je crois bien en effet que GOT c’est de la Fantasy, tu as raison…
L’un comme l’autre ne sont de loin pas mes genres de prédilection mais bon autant retenter avec des bons livres 🙂
Cess: En fait, je ne sais pas trop hein… je ne l’ai pas lu! C’était juste une idée comme ça! Et oui, tant qu’à tenter le coup autant predre ce qui a fait ses preuves, tu as raison! j’aurais pensé que tu aurais aimé la fantasy, pourtant…
Quand je vois le nom de Dan Simmons, je tourne la tête et je passe. Peut-être que je ne devrais pas ?
Le Papou
Le Papou: Je le trouve pour ma part assez génial. Et si vous essayiez une toute petite fois?
ça me plairait bien !!!!
Lystig: C’est complexe mais j’ai adoré.
Gloups! je viens juste de le terminer, c’est franchement un truc improbable mais super. Difficile d’en parler, je vais essayer… Comme toi j’ai été émue par les deux moravecs!
Keisha: C’est fou hein, comment c’est difficile d’en parler. Il faut que je lise la suite mais je crains d’avoir attendu trop longtemps, j’ai peur d’être mêlée. Et oui, on les adore, ces moravecs!