Résumé
« Non, je n’avais pas besoin de vivre ça. Pourtant, je l’ai vécu jusqu’au bout, jusqu’à me perdre complètement. Beaucoup m’ont dit que c’est de cetet manière qu’on apprend. Honnêtement, j’aurais préféré apprendre autrement. Je ne crois pas que ce soit toujours nécessaire de se caser la gueule pour avancer. »
« Se perdre dans l’amour, se perdre dans l’autre, se perdre aux confins de soi est un risque que l’on prend à chaque nouvelle rencontre. Prendant cinq ans, à travers la correspondance houleuse qu’il entretient avec Émile, Éric tentera de répondre aux questions qui le hantent. Pourquoi l’échec d’une histoire d’amour fait si mal? Est-ce que le fait d’être homosexuel peut en être la cause ou est-ce seulement une difficulté supplémentaire? Tous les états du désespoir amoureux, du questionnement identitaire profond à la déception rageuse, de la soumission pathétique à l’élan de reconstruction salutaire défilent dans ces lettres à Émile, aussi belles que douloureuses »
Commentaire
Quand j’ai acheté ce roman, lors de mon périple à la librairie Pantoute en fin de semaine, je savais que l’auteur possédait un blog – car je le visite à l’occasion – mais je savais aussi que je pourrais le lire de façon objective et que ma critique serait honnête. En effet, je ne « connais » pas Éric Simard, même virtuellement, et je ne crois pas qu’il vienne vagabonder par ici. J’étais toutefois curieuse – et en plus, c’était écrit « roman épistolaire » desus… et j’adore les romans épistolaires – et je suis bien contente d’avoir été curieuse!
Quand je suis entrée dans ce livre, j’ai eu l’impression de lire une réelle correspondance. Une correspondance à vif, sans censure, avec tout ce que ça implique de contradictions, d’emportement et de montées flamboyantes de sentiments. J’ai senti ça vrai parce que, justement, on sent l’évolution des sentiments, on voit le même évènement tel que ressenti « sur le coup », et tel que vu par la suite.. avec une distance et de la réflexion. Certains sentiments évoqués n’ont pas dû être faciles à admettre. Je me suis questionnée si c’était du fictif ou du réel (les lettres étant signées « Eric ») et j’ai fini par me dire que si les lettres n’étaient pas réelles, il fallait certainement que l’auteur ait ressenti ces émotions, sinon il n’aurait pas pu les décrire avec autant de force et de justesse. On peut tous se reconnaître dans l’un ou l’autre des questionnements, des réactions, des interprétations. Du moins, pour ma part, à certains endroits, moi, je me suis reconnue.
Certains passages, j’aurais pu les avoir écrits tellement ça me ressemblait (ok, s’entend que ça n’aurait certainement pas été si bien tourné mais bon… vous saisissez l’idée générale). J’ai reconnu certaines de mes réflexions, de mes craintes aussi. À d’autres endroits, au contraire, c’était tout l’opposé de moi. C’est toujours intéressant de réaliser comment certains aspects de deux personnalités peuvent se ressemblet et d’autres s’opposer. Dans la vie en général, pas seulement dans ce livre! C’est ce qui rend la nature humaine intéressante!!!
Je crois que les relations de couples, hétérosexuels ou homosexuels ont beaucoup de points communs et que nous pouvons nous y retrouver même si nous ne sommes pas homosexuels. Moi, en tout cas, j’ai pu y arriver. J’ai aussi admiré l’honnêteté avec laquelle l’auteur des lettres raconte ses aventures, ses réactions, ses motivations. Je n’aurais jamais été capable de faire ça. Jamais.
Une bien agréable lecture qui m’a beaucoup remuée. Je me suis même sentie un peu « voyeuse » à l’occasion tellement ça me semblait sincère. En tout cas, j’ai lu ces 127 pages d’une traite!
8,5/10
30 Commentaires
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Est-ce que tu lui as acheminé ton commentaire ? Moi, je le fais dans mon Passe-mot, cela fait un pont entre lecteurs et écrivains. J’avoue, pas toujours, quand j’ai peu aimé, c’est plus gênant … mais là, je trouve que tu fais une très belle critique, qui sonne aussi vraie que le roman d’Éric. Si tu es trop gênée de le faire, je peux le faire moi !
Venise: Hé non, je ne lui ai pas acheminé mon commentaire car je ne le connais pas du tout et… je sais pas! Si un jour le hasard amène l’auteur par ici, il le verra et sinon… ce sera comme tous mes autres billets! Ca m’intimiderait bien trop de faire ça, je sais pas pourquoi!
Quel enthousiasme pour ce livre! Tu le transmets avec tant de conviction, que je n’hésite pas une seconde à le noter. J’aime de toute façon, comme toi, les romans épistolaires. Mais aussi tout ceux qui parlent d’amour, tel qu’il soit…
Je voulais regarder son prix: sur Amazon, il est indisponible et sur la Fnac, il n’existe pas ;-((((
ouhhhh que tu me tentes, je note en gros et en rouge, j’adore les (ahah j’allais dire les « épistolations »!!!) bref, tu as compris!! Maintenant, pour mettre la main dessus ça ne va pas être simple, mais je ne me décourage pas!! Merci pour cette chouette découverte!
ah oui tu me tentes aussi, beaucoup ! j’ai vagabondé une fois ou deux il y a longtemps sur le blog de l’auteur, mais pas plus que ça. Tu devrais ne serait ce que lui laisser un commentaire, pour lui dire que tu as aimé, avec un lien vers ton billet. Ca ne peut faire que plaisir je pense, vu ta critique ! 🙂
Anne: J’ai en effet beaucoup aimé. J’en suis sortie un peu à l’envers et c’est étrange car bien que, comme plusieurs, j’ai eu des peines d’amour et des remises en question, je n’ai jamais vécu le genre de situations qui sont racontées dans le roman. C’est le côté « vrai » qui est venu me chercher. Pour le commander, je pense que tu peux le faire sur le site de l’éditeur – Septentrion – mais je ne suis pas certaine, faudrait vérifier. Gawou: Moi aussi j’aime les « épistolations »! J’espère que tu réussiras à mettre la main dessus… et que tu aimeras! Emeraude: Je ne suis allée que quelques fois sur le site de l’auteur moi aussi. Mais je crois que je vais laisser faire le hasard!! C’est bizarre, je n’avais pas d’attentes, je ne pensais pas aimer ça tant que ça!
Karine, tu as tout à fait raison, ton billet reflète très bien les sentiments amoureux que l’on retrouve dans « Cher Émile ». Tous les amoureux du monde qui lisent se roman épistolaire risquent de se reconnaître dans un passage ici et là. Un très beau roman.
Je sais où on peut le trouver! Sur le site de la Librairie du Québec à Paris. On peut aussi acheter en ligne. On vient de me la faire découvrir.
Carole: Bien d’accord! Il y a toujours une petite phrase, une petite réflexion qui peut nous accrocher. Hilde: Merci pour l’information!
j’adore également ce genre de roman que je m’empresse de noter !!
Florinette: J’espère que tu réussiras à trouver et que tu aimeras si c’est le cas!
tu as titillé ma curiosité ! je note!
j’ai déjà fait quelque petite lecture sur son blog et j’avais été tenté par son livre mais ton commentaire est très intéressant et tu me donnes le goût d’y aller m’y plonger. *je te fais un beau bonjour car ça fait un petit bout que je ne suis pas venue te rendre visite. ;))
Cathulu: J’espère que ta curiosité sera satisfaite!!! Mallory: Bonjour à toi aussi! :))) Si tu en avais déjà envie… voilà l’occasion rêvée de t’y plonger!!!
je l’ai lu d’une traite un vendredi soir et ce livre m’a bouleversée!!
On parle en bien dans mon dos à ce que je vois:-) C’était donc toi l’acheteuse vendredi dernier! Vraiment Karine, un immense merci. Que mon roman puisse encore se faire lire et être aimé après deux ans me rassure. Ton commentaire est très pertinent. Tu as reçu mon roman comme je souhaitais qu’on le reçoive. J’ai effectivement mélangé ma propre expérience à la fiction, et toutes les émotions contenues dans le livre sont les miennes. Tu as vu juste. À ceux qui ont envie de le lire, j’espère qu’il réussira à vous toucher aussi profondément. Merci de vous intéresser à ce que j’écris. Un auteur a besoin de gens comme vous.
Jules: Ça a pas mal ressemblé à ça pour moi aussi! 🙂 Eric: Je sens qu’il y a un petit oiseau qui es allé t’avertir de l’existence de ce billet!!! :)) Eh bien oui, c’est moi l’acheteuse de vendredi, qui ai été amenée à la librairie Pantoute par Miss Jules! J’ai passé un très bon moment de lecture en compagnie de « Cher Émile » et je serai certainement partante pour le prochain!
Tu me tentes beaucoup là !!! Et tu as tout à fait raison : peu importe que les relations soient hétéro ou non, le point commun, le seul qui importe au final, c’est l’amour et c’est universel !
Ton commentaire tout en retenue atteint son objectif : celui de nous donner envie de le lire à notre tour!
Je m’accuse d’être l’oiseau jacasseur, et je ne le regrette pas ! J’espère que tu as été lire le blogue d’Éric où ton commentaire reçoit tous les honneurs.
Joelle: En plein ça! Oui il y a aussi des réflexions sur l’homosexualité… mais bon, ce qui ressort avant tout, c’est l’amour et le désamour qui ressort! Arlette: En effet! J’espère que d’autres le liront et apprécieront! Venise: Je m’en doutais un peu, que c’était toi le petit oiseau! 😉 Et non, je n’ai pas eu le temps d’aller voir sur le blog d’Eric… mais j’y passerai ce soir!
Voilà qui est vraiment très tentant (moi aussi le genre épistolaire c’est mon truc et l’amour donc) je me le note donc avec enthousiasme ;-))
Yueyin: J’espère que tu aimeras, alors! Ce livre m’a vraiment surprise par son honnêteté dans les sentiments exprimés!!
Je viens de lire le billet d’Anne et maintenant le tien et je note ce livre…
Anjelica: Ce fut pour moi un très beau moment de lecture et je suis heureuse qu’il ait plu à Anne autant qu’à moi!! Je ne peux que t’encourager à noter! :))
Je viens de lire le billet d’Anne sur ce livre et vos 2 avis enthousiastes me font noter et « stabiloter » (étape ultime !!) ce titre
Flo: C’est un roman très émouvant et criant de vérité. J’ai vraiment beaucoup aimé! Stabilote donc! 😉
Décidément, j’aime beaucoup le caractère intimiste de la collrection Hamac. Ce qui m’a frappée lors de ma lecture, c’est le fait que les partenaires d’Eric semblent accepter leur homosexualité à des degrés divers, ce qui compliquent les relations. Je suis atteinte d’un handicap physique et j’ai vécu un peu la même lorsque je suis entrée en contact avec d’autres personnes handicapées. Certaines cherchent à le cacher, à l’utiliser comme excuse pour ne pas faire certaines choses et finalement, il y en a comme moi qui désirent vivre une vie le plus normale possible malgré les limitations physiques.
Amiedeplume: En effet, l’acceptation de soi – quelque soit le « soi » en question, joue énormément sur les relations… je suis allée en relire des bouts suite à ton commentaire et c’est vrai que dans ce cas précis, il semble y avoir une influence. C’est intéressant, je n’avais pas vu ça de cette façon à ma première lecture.