Résumé
« Je suis bordeline. J’ai un problème de limites. Je ne fais pas de différence entre l’extérieur et l’intérieur. C’est à cause de ma peau qui est à l’envers. C’est à cause de mes nerfs qui sont à fleur de peau. Tout le monde peut voir à l’intérieur de moi, j’ai l’impression. Je suis transparente. D’ailleurs, tellement transparente qu’il faut que je crie pour qu’on me voie »
Commentaire
J’ai lu ce livre dans le cadre de mon challenge 2008 et j’aibeaucoup de difficulté à en parler parce que je suis encore sous le choc, je pense. Je ne sais pas si j’ai vraiment aimé ça, mais une chose est certaine, c’est un véritable coup de poing qu’on reçoit à travers ces quelque 160 pages.
Dans cette auto-fiction, nous retrouvons Sissi à différentes époques de sa vie, à travers lesquelles nous nous baladons le temps des neuf chapitres. On y raconte la jeune femme qui veut à tout pris être aimée, regardée, qui veut être la princesse qu’on adore et qu’on admire… et qui fait n’importe quoi pour ça. Boire et s’envoyer en l’air surtout. Pour qu’on l’aime. Et on rencontre aussi l’enfant. L’enfant de 5, 7 et 11 ans qui grandit à l’ombre d’une mère schizophrène et d’une grand-mère manipulatrice qui ne sait plus trop où donner de la tête et qui voudrait que tous les hommes soient des salauds.
J’ai eu de la peine pour l’enfant qui tente de faire entendre sa voix à travers cette histoire d’horreur quotidienne ainsi que pour l’adulte qu’elle est devenue, pleine des cicatrices de son enfance. Je me suis retrouvée, à un moment donné en larmes, sans trop savoir pourquoi. Cette confusion des émotions, des sentiments… J’aurais voulu donner une baguette magique à la petite Sissi… ou encore lui envoyer une fée marraine pour l’aider un peu. Dans tout le roman, on sent la démesure, le décousu, le bouillonnement.
Ce que j’ai trouvé plus difficile, ce sont les mots parfois très crus, vulgaires, mis dans la bouche d’une très jeune enfant, qui appelle sa grand-mère « vieille câlisse » qui dit « rien que des niaiseries », par exemple. On lit des réflexions bien enfantines pour soudain, voir ça. Souvent. L’enfant de sept ans qui a « des sacs d’histoires dans sa tête » et qui veut une Barbie Hawaïenne nous sort soudainement que sa mère a l’air d’une junkie qui vient d’avoir son fix et que sa grand mère est une vieille bitche. Méchante différence! Je comprends que ça fait partie du personnage, du contexte mais parfois, le langage vulgaire, ça m’énerve. C’est ce qui a été le cas ici mais ça, c’est moi!
Anecdote pour finir… J’étais dans mon livre hier soir et, je ne sais trop pourquoi, je me décide à ouvrir la télé… Et je vois l’auteure à « Tout le monde en parle »! Méchant adon! Il paraît que ce livre a été adapté au cinéma! J’ai un bon « timing », n’est-ce pas! De plus, l’auteure est bien sympathique et elle parle presque aussi vite que Louis-José Houde!
8/10
23 Commentaires
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Je l’ai vue à Tout le monde en parle moi aussi… Spéciale!! Je n’ai pas vraiment eu le goût de lire le livre, je crois que ce n’est pas mon genre…
tu me laisses sceptiques, je ne sais pas si j’ai envie de le lire ou pas!
brrr il fait peur ton livre, je n’ai pas trop envie de pleurer ces temps-ci 😉
je me demande bien ce que tu penses de « la pianiste » ! vu l’effet que ça me fait pour le moment, je passe sur ton borderline !!
Moi je l’ai lu ce livre, voici mon billet après ma lecture : http://livresdemalice.blogspot.com/2006/10/marie-sissi-labreche.html Ce livre c’est sur on accroche ou pas mais il ne laisse pas indifférent c’est pas si mal je crois déjà.
pas très envie de me plonger dans cet unviers-là…
Grominou: En effet… elle est spéciale spatiale! Ce n’est pas un genre pour tout le monde, en tout cas! Stéphanie: Et moi, je ne sais pas si j’ai aimé ou pas! J’ai mis 8/10 parce que ça m’est rentré dedans et que, tout de même, il y a quelque chose là… mais c’est spécial. Yueyin: Il faut être dans un mood pour ça, je pense. Vraiment pas facile comme univers. Emeraude: Je devrais me remettre à « La pianiste » ce soir… je me suis plongée dans les sketches de Louis-José Houde pour changer d’atmosphère un p’tit peu. C’était une nécessité! Alice: Je suis d’accord avec toi. Je suis allée lire ton commentaire et il y a plusieurs points communs dans notre ressenti. Tu as parfaitement raison, il ne laisse pas indifférent! Goelen: Ca se lit très bien, par contre. Mais je comprends que ça ne tente pas à tout le monde!
Moi aussi je l’ai vu à la télé. Hou! Je n’ai jamais eu envie de lire ses romans, les résumés ne m’attiraient pas et là, c’est pire. N’empêche, un 8, ça m’intrigue mais… je sais pas. Je trouve la littérature québécoise pleine de bibittes! 😛 J’ai du mal à m’expliquer, mais (exception faite des sous-genres SFFF et des polars peut-être), je trouve nos héros tellement rongés de l’intérieur, tellement lourd. Je les referme et je me sens mal. Je suis peut-être plein de bibittes moi-même! 😛 Mais bon, pour faire une histoire courte, j’ai tendance à les éviter… :S
Euh. je me relis et j’ai l’impression qu’on pourrait penser que je n’aime pas la littérature québécoise et que je généralise. :S C’est pas ça, mais dans tous les romans québécois que j’ai lu… très peu figurent dans mes coups de coeur. Mais je suis bien ouverte, hein! J’aimerais en lire plus et l’apprécier davantage… 🙂
Je passe mon tour… Ses livres ne m’ont jamais attirée…
Charlie Bobine: Je te comprends ce que tu veux dire. Je me suis remise depuis peu à la littérature québécoise, que j’avais presque abandonnée pendant un temps. J’ai quelques coups de coeur: de mémoire je pourrais citer Voleurs de sucre, Cher Émile, Soutien-gorge rose et veston noir (very chick lit… mais j’ai adoré) et quelques livres que j’ai beaucoup aimés (Échecs amoureux, l’avaleur de sable, les livres de Félix Leclerc en général. Mais, sans généraliser, je vois ce que tu dis. Ca ne peut pas convenir à tout le monde! Allie: Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, en fait. J’ai vraiment eu de la difficulté à le « noter » (mes notes demeurent très subjectives) mais le moins qu’on puisse dire, c’est que ça ne laisse pas indifférent!
Je pense que dans certains contextes la vulgarité est omniprésente mais je suis comme toi,j’ai bcp de mal à la supporter !
Anjelica: Dans certains contextes, ça ne me dérange pas du tout. Mais dans d’autres, comme dans la bouche d’une enfant, je trouve ça plus difficile à lire et même à entendre.. parce que j’en entends parfois de toutes les couleurs au boulot. Ceci dit, l’histoire le roman m’a laissé une forte impression!
Entonnament, il était déjà dans ma LAL ! Je me demande où j’en ai entendu parler avant ???
Joelle: Aucune idée! Je me demande même où j’avais pris cette idée pour mon challenge 2008!
Plusieurs des titres que tu as retenus sont aussi dans ceux que j’ai appréciés. 🙂 J’ajoute «L’odeur de café» de Dany Laferrière et sa suite «Le charme des après-midi sans fin». 🙂 Ces deux-là, oui, figurent dans mes coups de coeur. Tiens, ça aurait été super d’envoyer le premier à ma swappée!!!!! Je n’y ai pas pensé (c’est pas un polar, mais elle m’aurait pardonné). Une prochaine fois! 😛 Bref, je passe sur Labrèche. 😛
Charlie Bobine: Je note tes coups de coeur québécois! J’ai besoin d’idées pour mon défi « lire au moins un livre québécois par mois »!!!
Est-ce que c’est le livre qui a inspiré le film Bordeline, dis moi ?
GeishaNellie: D’après ce que j’ai pu lire après coup, je crois que le film Borderline a été inspiré de ce livre et d’un autre de l’auteure, intitulé « La brèche »… et sachant ce qu’est « La brèche » pour elle, je ne suis pas certaine que je vais le lire! Je vais attendre de voir ce que mes copains ont pensé du film avant d’aller le voir!
Spécial comme roman. Certaines réflexions m’ont aussi dérangée… les mêmes que toi. J’ai aimé le fait qu’on entre dans la peau de la petite fille et de l’adulte à tour de rôle. Le film est basé sur les deux livres. Il est moyen. As-tu vu?
Amiedeplume: Non, je n’ai pas vu le film… après le livre, je crois que j’avais un peu peur… J’ai bien aimé aussi l’alternance des points de vue!
Intéressant, je découvre .Et en écoute sur la TSR:La librairie francophone
Pascal: merci