Présentation de l’éditeur
« Fuyant le monde moderne, une petite communauté mennonite s’est installée, il y a plus d’un siècle, au nord du Mexique, en plein désert.
Est-il vraiment possible de vivre protégé du bruit et de la fureur, dans ce coin de pays où la lumière est si violente et qui est le théâtre des plus sombres trafics? Surtout quand débarque de la capitale une équipe de cinéma venue construire un projet artistique d’avant-garde à partir du silence qui baigne la vie de ces gens paisibles – en apparence.
Pour la jeune Irma Voth, âgée de dix-neuf ans, c’est l’occasion tant attendue de larguer les amarres. Mais le monde extérieur regorge également d’énigmes et de barrières apparemment infranchissables. Et, surtout, il s’avère qu’Irma n’est pas la seule à vouloir quitter le troupeau des enfants de Menno. »
Commentaire
Ce roman, je l’ai attrapé vite fait chez mon libraire, parce que je me trouvais beaucoup, beaucoup trop raisonnable. Il a conseillé, j’ai été obéissante, et voilà. Précisons tout d’abord que Miriam Toews est une auteure canadienne qui a grandi dans une communauté mennonite. Il n’est donc pas étonnant de retrouver cet élément dans ses romans. Ici, toutefois, même si l’heroïne habite un camp mennonite au Mexique, toute l’histoire ne tourne pas simplement autour de la religion. De leur style de vie, soit, mais pas nécessairement de leurs croyances.
Irma Voth a donc 19 ans. Mariée à un non-mennonite qui a un peu foutu le camp, ce que son père n’a jamais accepté (le mariage, pas le fait qu’il soit parti), l’arrivée d’une équipe de tournage dans la ferme voisine va lui permettre d’entrevoir le monde qui existe au-delà de sa petite communauté soit-disant protégée. Le livre se divise en deux parties distinctes. Très distinctes même. Je me suis parfois un peu demandé où ça s’en allait tout ça.
Ce que j’ai surtout aimé dans ce roman, c’est la voix d’Irma. Irma qui n’a jamais rien vu et qui deviendra de plus en plus responsable à travers les pages. Parce qu’elle n’a pas le choix, elle se découvrira des ressources, du courage. Son discours est décousu, il nous laisse parfois à bout de souffle tellement il y a de « et » et de « mais ». Elle se leurre à propos de beaucoup de choses, se cache à elle-même encore davantage, parfois même ses propres sentiments. Elle est en fuite et pas seulement de sa communauté. Ses souvenirs la hantent et elle jette sur le monde un regard naïf, sans trop comprendre les gens qui l’entourent, surtout pas l’équipe de tournage. Difficile quand on a grandi dans la maison d’un père qui disait que l’art était le mal et le mensonge.
La relation entre les deux soeurs (parce que bon, je ne l’ai pas mentionné mais la petite soeur d’Irma, Aggie, est aussi très importante dans l’histoire) m’a beaucoup touchée car on sent tout l’amour derrière les chamailleries adolescentes. Le personnage de la mère, très peu présente, m’a aussi émue. Ceci dit, le récit prend un moment à se mettre en place et ce n’est pas palpitant à chaque page. J’ai eu aussi un peu de mal avec les dialogues ( a dit xxx, a dit yyy) au départ, même que j’ai commencé à compter le nombre de fois où le verbe « dire » était utilisé puis bizarrement, j’ai cessé de remarquer. Ceci correspond tellement bien au discours d’Irma, à sa façon simple mais percutante de raconter que finalement, ça passe.
Une agréable lecture qui ne m’a pas transcendée mais qui m’a fait passer un bon moment. Des réflexions parfois très belles, parfois plutôt drôles et une jeune fille qui fait face pour la première fois à ce qu’on pourrait limite appeler la liberté (ou alors un milieu moins protégé) avec toutes les craintes que ça implique.
10 Commentaires
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le thème, cette jeune fille et son histoire me touche déjà!!!!yapluka!!!
Clara: Je suis bien contente d’avoir tenté quelqu’un 😉 J’espère que ça te plaira.
De cette auteure j’ai « Drôle de tendresse » dont la lecture ne m’avait pas emballée. Je me souviens peu de l’histoire (ce qui est rare) mais n’ai pas oublié l’ennui (boring!) que j’ai éprouvé à le lire. Je vais tenter à nouveau l’expérience avec « Irma » ..en l’empruntant à la bibliothèque.
Lise pas de blogue
Lise: Hmmmm… je ne suis pas certaine que ce titre est pour toi, alors. J’ai bien aimé (sans être non plus dithyrambique – ya p-e une faute… je ne sais jamais où placer le « y » dans ce mot) mais ce n’est pas le truc où il y a le plus d’action non plus…
Comme Lise juste au-dessus, j’ai lu ‘A Complicated Kindness’ de la même auteur, qui se passe aussi dans une communauté Mennonite — & j’avais vraiment beaucoup accroché! Peut-être parce que c’est un roman de coming-of-age, & que ça me fait toujours quelque chose, ces histoires où les personnages sortent doucement de l’adolescence… bref! Je note celui-ci, ça m’intrigue!
Amélie: Si tu as beaucoup aimé, pourquoi pas celui-là. Moi aussi, tous les « coming of age », ça me plaît généralement. Je suis très curieuse par rapport à l’autre roman, moi…
Karine,
ce n’était pas mauvais l’autre livre, et je l’ai peut-être lu à un moment où ce type de lecture ne me convenait pas; il m’est arrivé déjà d’abandonner un livre et d’être captivée lors d’une nouvelle tentative. Le commentaire d’Amélie est plus fiable que le mien…
Bonne journée!
Lise pas de blogue
Lise: Moi aussi ça m’est déjà arrivé (exemple: Madame Bovary… mon pire souvenir de lecture que j’ai a-do-ré par la suite!) Je reste curieuse et si ça adonne, je verrai bien ce que j’en penserai!
Une auteure que j,aime bien mais je n’ai pas encore lu celui-ci. Beau commentaire dame Karine.
Suzanne: Et dans ceux que tu as lus, lesquels me conseillerais-tu? Au fait, si tu as envie de rejoindre le groupe FB pour le mois québécois, je suis certaine que tu aurais plein de coups de coeur à nous proposer!