Résumé
« Septembre 1939: Varsovie est écrasée sous les bombes allemandes. Avant d’être réduite au silence, la radio nationale réalise sa dernière émission. Les accords du Nocture en do dièse mineur de Chopin s’élèvent. L’interprète s’appelle Wladyslaw Szpilman. Il est juif. Pour lui, c’est une longue nuit qui commence…
Quand, gelé et affamé, errant de cachette en cachette, il est à un pouce de la mort, apparaît le plus improbable des sauveteurs: un officier allemand, un Juste nommé Wilm Hosenfeld. Hanté par l’atrocité des crimes de son peuple, il protégera et sauvera le pianiste.
Après avoir été directeur de la radio nationale polonaise, Wladyslaw Szpilman a eu une carrière internationale de compositeur et de pianiste. Il est mort à Varsovie en juillet 2000. Il aura fallu plus de cinquante ans pour que l’on redécouvre enfin ce texte étrangement distancié, à la fois sobre et émouvant. »
Commentaire
Ce n’est pas le premier livre au sujet de la Shoah que je lis. Toutefois, c’est certainement l’un de ceux qui m’a paru le plus percutant. J’ai réellement été secouée par ce récit, même si je n’en suis pas sortie en larmes. Plus je lis sur ce sujet, moins je comprends on dirait…
Je crois en avoir déjà parlé ici, mais j’ai dû en manquer un bout à l’école parce qu’il me semble que notre histoire du monde n’a jamais dépassé l’étape du Moyen-Âge. Je me sens terriblement inculte par rapport à la deuxième guerre mondiale et à ce massacre qui a été perpétré. En effet, c’est loin de nous et ça paraît presque irréel, tout ça. Sincèrement… on apprend qu’Hilter n’était pas gentil gentil (en fait, je pense que je l’ai appris dans « La mélodie du bonheur »!!) mais on nous en a très peu dit sur cette partie de l’histoire. Du moins, « dans mon temps » (voilà que je parle comme ma grand-mère!!!), c’était comme ça. C’est terrible à ire, mais ça ne fait pas vraiment partie de notre culture. Lire le quotidien d’une personne habitant le ghetto, lire son témoignage, visualiser les horreurs qui étaient leur « normalité », ça me secoue énormément. Mais comment a-t-on pu en arriver là! Je sais que ce sont des questionnements bien enfantins mais ce sont quand même ceux qui me viennent à l’esprit. Celles que malgré mes lectures sur ce sujet et les grandes théories, reviennent sans cesse.
Ce récit a été écrit en 1946, juste après la fin de la guerre. Szpilman raconte, de façon très sobre et relativement détachée, les événéments s’étalant de 1939 à 1945. L’écriture est très simple et je crois que l’auteur a volontairement gardé une distance avec son histoire. Étant donné les circonstances, on comprend… Raconter ça si peu de temps après les événements… Le résultat donne un récit qui ne sombre nullement dans le patho et ce malgré l’horreur de sa situation. Il raconte, tout simplement, sans chercher à se faire plaindre, à faire pleurer ses lecteurs. On y visite le ghetto de Varsovie, qui sera complètement détruit (la ville au complet, ou presque, le sera) ainsi que les greniers et les toits d’immeubles désaffectés. Survivre relevait du miracle, de la chance, de l’intuition. En lisant ce livre, on se demande comment il a pu passer au travers de tout ça. Et en même temps… c’est vrai. Moi qui n’aime généralement pas les histoires vécues, j’ai vraiment apprécié la lecture de celle-ci. Les dossiers à la fin du roman (le journal du sauveur de Szpilman et une postface) sont également bien intéressants. J’étais bien contente d’en apprendre davantage sur cet Allemand qui l’a sauvé.
En fait, quand j’ai acheté le livre, je ne savais pas trop de quoi il en retournait. Mais bon, il y avait un piano et ça s’appelait « Le pianiste »… ça me suffisait! Je me souvenais aussi que c’était une histoire se déroulant à cette époque. Mais je ne savais pas du tout que c’était une histoire vraie. J’ai d’abord été déçue (parce que, comme je vous l’ai dit, normalement, je n’aime pas les autobiographies et que la musique a un rôle secondaire ici)… et pour finir, ce fut une très belle lecture (bon… par « belle », on s’entend! C’est épouvantable, tout ça).
9/10
37 Commentaires
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Tiens, je dois l’avoir quelque part et je ne l’ai toujours pas lu :-/ J’ai vu le film magnifique de Polanski.
Moi aussi, j’ai beaucoup aimé le film.La plupart des textes que j’ai lu sur cette période sont très beaux..Il faut lire en particulier « Si c’est un homme » de Primo Levi
Je n’ai vu que le film , très émouvant aussi! Si tu veux lire sur la seconde guerre mondiale , je rejoins Alain, Si c’est un homme est parfait!
Le film est superbe et le livre est dans ma PAL depuis peu. J’ai été ravie d’avoir ton avis avant de le lire.
J’ai été très émue par le film, magnifique. Mais il est vrai que je n’ai jamais été tentée de prendre le livre. Quoique, après ton billet…
il est dans ma PAL, je ne fais donc que survoler ton avis, mais j’ai vu ton 9/10, donc il va sans doute remonter ds la liste des priorités !
Je renchéris sur la qualité émotionnelle du film!
J’avais beaucoup aimé le film, alors tu me donnes envie de lire le livre!
Le film était très réussi et je ne savais pas que c’était basé sur un livre … que je note tout de suite !
Je n’ai pas lu le livre, mais j’ai vu le film de Roman Polanski que je te conseille vivement. Il est très émouvant.
Isil: Je veux voir le film aussi. J’en avais entendu parler mais là, c’est officiel que je vais le voir! Alain: Je n’ai jamais lu Primo Levi mais j’en ai entend parler! À lire donc! Betty: Si vous vous y mettez à deux… je note ce livre tout de suite!! 😉 Aelys: N’ayant pas vu le film avant, je ne sais pas comment tu réagiras à lire le livre après. Je suis bien bien curieuse! Solution: voir le film!!! Maijo: C’est très particulier. Émouvant, oui, pas larmoyant, même si c’est horrible, ce qui se passe. Je suis vraiment curieuse de voir le film… Amanda: J’ai hâte de voir ce que tu vas en penser. J’ai déjà lu des livres sur le sujet mais certainement beaucoup moins que vous toutes… Je me demande si vous trouverez ça aussi percutant que moi! Anne: Définitivement, vous vous y mettez en gang! Il faut que je voie ce film… et vite! Monbricabrac: Je ne sais pas ce que le cheminement inverser (film avant livre) va donner… mais je suis curieuse! Joelle: Je ne sais plus trop où j’ai pigé cette information… en fait, je suis plus branchée livres que film!!! Je savais, bien sûr, que Polanski en avait réalisé un basé sur ce roman mais maintenant, c’est certain que je le verrai! Karine: Je suis vraiment curieuse de comparer les deux. Le roman, écrit juste après la deuxième guerre mondiale, est étrangement détaché. J’imagine que le film est différent!
C’est très étonnant ce que tu écris sur la seconde guerre mondiale, vraiment très étonnant. Ici, tout nous rappelle cette période, les livres, les films, les noms des rues, les paysages parfois, nos grands-parents. C’est notre histoire, c’est certain, et on a toujours tendance à croire qu’elle est connue de tous. J’avais lu quelque part que bien peu de jeunes Américains savent où se trouve la France : et l’Allemagne alors ? Et en dehors de Hitler, savent-ils qui sont Goering, Goebbels et Himmler ?
Ce ne sont pas des questionnements enfantins car moi même je me pose continuellement cette question quand j’aborde cette période que j’ai beaucoup étudiée personnellement et à la fac! Mais ne serait-ce pas ça au final le devoir de mémoire? Etre toujours aussi bouleversée par ces évenements pour ne pas les oublier ni les banaliser afin de ne jamais revivre ces atrocités?
Je n’ai pas lu le livre ni vu le film mais je le ferai peut-être un jour si l’occasion se présente.
Ys: J’avoue que c’est étonnant pour qui a grandi dans cette histoire et cette culture. J’ai déjà entendu parler des noms que tu cites mais je ne saurais les replacer exactement dans leur contexte… et je suis certaine que je ne suis vraiment, mais vraiment pas la seule. Ici, notre histoire est différente. On nous parle de l’arrivée de Jacques-Cartier, de la fondation des villes par la suite. Ensuite, quand la France a cédé la Nouvelle-France aux Anglais, il y a eu toute cette période de l’histoire où les anglais menaient la barque et où les canadiens français ont perdu de nombreux droits. Pour se poursuivre avec la révolte des Patriotes et plus récemment vers la révolution tranquille et les référendums pour l’indépendance du Québec. Nos noms de rues et nos paysages sont davantage déterminés par ces événements. Ça n’a aucunement la même intensité dramatique que la seconde guerre mondiale mais c’est de ça qu’on entend parler… Incroyable mais vrai! Mimienco: À chaque fois que je lis sur le sujet, j’essaie de mieux comprendre comment on a pu en arriver là, par quelle manipulation… et je n’y arrive pas. Je ne vois pas comment je pourrais cesser d’être bouleversée, c’est positivement incroyable…
J’ai vu le film qui est effectivement très émouvant et percutant. Je comprends que pour toi cette partie de l’histoire soit moins « réélle » que pour nous ici en Europe. Par contre, tes questionnements ne me paraissent pas du tout enfantins. Nous nous posons aussi ces questions. Difficile de comprendre comment cela a pu se produire. Et surtout, difficile de comprendre comment l’extrême droite peut-elle faire de si bons scores à l’heure actuelle?
Je vais le lire pour le pianiste, et parce que tu en parles si bien…
Manu: En effet, cette montée de la droite -mais pas extrême(ici aussi, ça a l’air… même si je n’y connais pas grand chose… ) est difficilement compréhensible… Quand j’entends certaines choses (et parfois plus proche qu’on pourrait le penser) par rapport à certaines cultures, je me dis qu’il faut sans cesse faire attention et ne jamais oublier… Liliba: Je ne peux que le conseiller, c’est très percutant comme lecture.
ça fait un peu peur, je me suis etourdie de lecture sur la seconde guerre mondiale et toutes ses horreurs quand j’étais adolescente et depuis j’ai un peu de mal à y retourner mais tu donens envie quand même :-)))
je l’ai noté, il y a longtemps. Tu viens de le faire remonter dans la liste
Yueyin: J’avoue que pour moi, c’est plus nouveau que pour vous. J’ai lu plusieurs choses à ce sujet (ma première expérience « ado » où on parlait de la seconde guerre étant la première trilogie « La bicyclette bleue » de Régine Deforges). Je te comprends d’avoir des appréhensions à t’y replonger. Stéphanie: J’ai vraiment aimé ça, même si ce n’est pas larmoyant… « parce que » ce n’est pas larmoyant, malgré le fait que cet homme ait vécu une expérience épouvantable. J’ai été très touchée quand il sort de sa cachette et découvre la Varsovie qu’il connaît rasée et vidée de presque tous ses amis… quelle tristesse…
C’est un livre très fort et puissant que « Le pianiste ». Mais je me demande si le film de Polanski ne l’ait pas plus. C’est, dans tous les cas, des témoignages poignants et souvent difficiles à lire, mais qu’il faut connaître pour tenter de mieux comprendre ce qu’il s’est réellement passé dans les ghettos et en Europe à cette époque.
Nanne: Il est possible que le film soit plus poignant en effet. Peut-être n’a-t-il pas cette distanciation, ce mur de protection qu’on ressent à la lecture du livre. D’accord pour dire qu’il est nécessaire de savoir… même si ce n’est pas une belle image.
Le film est excellent, je ne savais pas qu’il s’agissait d’une histoire vraie en plus!!! Pour ce qui est des cours d’Histoire, et pour redorer (un peu) le système d’éducation québécois aux yeux de tes lecteurs européens, je me souviens du cours d’Histoire du XXème siècle donné en Secondaire V, où il a été amplement question de la Deuxième Guerre mondiale. Mais il s’agissait d’un cours optionnel, ce qui est un scandale en soi! Il est vrai que je suis plus vieille que toi, je pense, et le programme a peut-être été changé par la suite…
Questionnement enfantin? Nous en sommes tous là, dépassés par l’horreur, l’incompréhension de l’homme plus bas que l’animal… J’ai vu le film qui est aussi très beau.
Grominou: Oui, c’est une histoire vraie. Du moins, le livre en est une… comme je n’ai pas vu le film, je ne peux pas parler pour celui-ci! Quant aux cours d’histoire, dans l’école où j’allais, l’histoire du 20e siècle n’était pas disponible en secondaire 5… ça dépend peut-être des écoles. Et de toute façon, pour faire les sciences pures par la suite (ce que je devais faire pour aller dans ma branche), il fallait absolument chimie, physique et bio de secondaire 5… ça ne laisse pas beaucoup de choix ni d’ouverture pour autre chose de plus culturel. Je crois que les cours d’histoire au Cégep en parlent davantage… ce que je n’ai, encore une fois, pas eu vu que j’étais en sciences pures! (« Sciences pures » étant le nom du programme à ce moment là… pas un jugement sur la pureté des diverses sciences!!!) Lune de pluie: Le mot « enfantin » est en effet mal choisi… j’ai juste l’impression de me poser ces questions à retardement. Je sais que je n’arriverai jamais à comprendre, parce que c’est incompréhensible… mais j’aimerais mieux cerner comment l’Allemagne (en premier) a pu en arriver à adhérer à Hitler et à ses visions parce que je comprends juste pas…
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J’ai beaucoup lu sur la seconde guerre mondiale il y a quelques années, et je suis tombée sur un livre concernant cette période de notre histoire, mais vue du côté allemand cette fois. Il s’agit d’un livre de Robert Merle « La mort est mon métier », dans lequel il raconte la vie du commandant du camps d’Auschwitz. Comment il en est arrivé à organiser la monstrueuse tâche d’extermination au nom de devoir. Si tu veux en savoir plus sur cette période, je te le conseille, c’est vraiment un livre très fort, terrifiant, qui ne peut laisser indifférent (même des années après sa lecture).
Karine: Merci pour le conseil, je vais le noter. Ce doit être terrifiant en effet!
J’ai vu l’adaptation cinématographique de Roman Polanski qui était très belle et très émouvante. Quant à lire le livre, je ne pense pas être prête à lire en ce moment sur la 2nde Guerre Mondiale, je viens juste de terminer Les enfants de la liberté de Marc Levy et toute cette inhumanité, ça me secoue à chaque fois… Tu parles de « questionnements bien enfantins », moi je trouve ça inconcevable et je me pose la même question que toi.
Le film m’avait bouleversée… et voilà que tu m’apprends que c’est l’adaptation d’un livre. Ta présentation m’a beaucoup intéressée, mais je ne crois pas que je le lirai car le film était déjà très parlant en soi.
Le film m’avait également bouleversé. J’avais acheté le livre dans la foulée, mais je suis pour l’instant incapable de le lire, je n’en ai pas le courage.
Cécile: En effet, mon mot « enfantin » est sans doute mal choisi… mais je crois (et j’espère) que cette période de l’histoire demeurera toujours à mes yeux inconcevable… Brize: Ce film fait presque l’unanimité… il faut vraiment que je le trouve! Aileean: C’est une lecture difficile mais le ton utilisé la rend quand même possible à lire. Si un jour tu en as le courage, n’hésite pas!!
Non non ton mot enfantin est très bien choisi. C’est normal et humain de se poser ce genre de questions face à tout ce qui a pu être commis pendant cette guerre…
Cécile: En fait, je veux surtout dire que je suis dépassée par tout ça… Quant on pense à l’appui qu’avait Hitler… comment comprendre???
J’ai lu le livre, vu le film ensuite, ai bien sûr préféré le livre. La guerre mondiale est un sujet qui me touche énormément, parce qu’il a touché ma famille, parce que ça force à se poser des questions ; comment est-ce possible que tant de gens aient agis comme ça ? Qu’aurais-je fais à leur place ? La nature humaine est elle définitivement mauvaise ?
Autour de moi, surtout venant des jeunes de mon âge, j’entends des « on a compris que c’était mal », « il faut tourner la page ». Comment oublier des choses aussi épouvantables ? Rien que par respect pour toutes les victimes de cette guerre, on ne peut pas décider de passer à autre chose, d’oublier, de dire que ce n’est plus si important que ça.
J’ai beaucoup aimé ce livre, la façon dont l’auteur raconte également, avec détachement, sans s’appitoyer ; il m’a bouleversée.
Pétronille: Toutes ces questions, je me les pose encore à chaque fois qu eje lis un ouvrage sur cetet période… Et je pense qu’il est essentiel de continuer à se la poser, de continer à s’horrifier… Très touchant ce livre malgré la distance que le narrateur impose.