Présentation de l’éditeur
« Avec Maupassant pour modèle, Stefan Zweig s’est attaché, selon ses propres mots, à donner à chacune des trois nouvelles de ce recueil toute la « substance d’un livre ». Dans « Destruction d’un coeur », un vieil homme ne se résout pas à admettre que sa fille devienne adulte. Il se laisse consumer par une jalousie qui, peu à peu, l’isole de ses semblables. Romain Rolland voyait là l’une des « plus lucides tragédies de la vie moderne, de l’éternelle humanité ». Dans « La gouvernante » et dans « Le jeu dangereux », c’est en core la cruauté des rapports entre générations – mais aussi l’intelligence immédiate des enfants face aux choses de la vie ou le refus de vieillir – que Stefan Zweig met en scène. »
Commentaire
Je le dis assez souvent, je ne suis pas très « nouvelles ». Mais pour une raison étrange, Zweig, c’est l’exception qui confirme la règle. Je ne m’en lasse jamais! C’est donc un recueil de trois nouvelles : « Destruction d’un coeur », « La gouvernante » et « Un jeu dangereux » qui sont rassemblées dans ce court volume. Et ça a été un régal. Zweig est un génie, rien de moins. Son écriture coule de source, il m’emmène avec lui chaque fois dans ces tourbillons d’émotions trop fortes, me laissant limite à bout de souffle à la fin de chaque nouvelle.
Dans « Destruction d’un coeur », nous rencontrons un vieil homme qui a travaillé dur toute sa vie pour gagner de l’argent et ainsi donner une vie agréable à sa femme et à sa fille adorée. Quand un événement va lui faire réaliser que sa fille n’est plus une enfant et qu’elle n’est pas la perfection qu’il s’imaginait, les choses vont s’enchaîner et il va être amener à réaliser que rien n’était comme il ne le croyait. L’événement en soi est assez loin de ma réalité. Je n’ai pas pu m’y associer directement mais les sentiments de cet homme, trahi et en colère, sont tellement bien décrits, tellement réels, que la plume de Zweig réussit tout de même à nous transporter et presque à nous mettre dans le même état que l’homme en question. Oui, je sais. Je suis terriblement influençable. Surtout ces temps-ci.
Malgré sa brièveté, j’ai trouvé la nouvelle « La gouvernante » également très forte et également d’une simplicité étonnante. Sur le thème de la perte de l’innocence et la fuite de l’enfance, elle nous montre le moment précis où deux petites soeurs de 12 et 13 ans ont réalisé la dureté du monde des adultes et l’ampleur de ce qui les attendait. Quelques mots surpris, une gouvernante triste, un moment de clarté où elles réalisent que bon, on leur cache des choses, que leur mère a un côté qui leur était inconnu. C’est très triste sans être mélo. Et bon, c’est Zweig.
La dernière nouvelle, la plus courte (une quinzaine de pages) nous présente un vieil homme qui s’est laissé prendre au jeu d’envoyer des lettres d’amour à une toute jeune fille sans se dévoiler, pour la voir réagir et s’épanouir. Encore une fois, un événement simple en apparence, un vieil homme qui semble détaché et serein mais qui regarde la jeunesse avec émerveillement. J’ai le goût d’aller sur le bord du lac de Côme…
Zweig prouve encore une fois qu’il a un talent extraordinaire pour décrire l’âme humaine, avec tous ces sentiments complexes, violents et parfois cachés. J’aime Zweig, je l’ai déjà dit?
Et c’est ma participation de mars au challenge de Cess ;)) Il faut juste que je pense à l’en avertir.
50 Commentaires
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j’ai lu un seul Zweig (dont je me souvienne, je ne parle pas de lectures de jeunesse, quand j’avais 20 ans !), déçue, mais je n’aime pas rester sur une mauvais impression, j’en trouverai un qui me plaira plus !
Lystig: Tu avais lu lequel? Moi j’adore Zweig, son souffle, sa plume… je pense que j’aimerais n’importe quoi, en fait!
Bonjour !
Je n’ai pas eu l’occasion de lire Zweig mais rien qu’à ton commentaire, je trouve que les thémes de ses récits sont plein d’humanité et c’est ce que je cherche dans mes lectures.
La nature humaine est si complexe que chaque aspect devient un mystère et une aventure à découvrir ! Les relations entre les gens me fascinent et m’horifient depuis longtemps ! Et certains écrivains savent si bien parler de ce sujet et nous captiver à chaque fois. En somme, j’aime lire les mots qui viennent du coeur !!!!
Adi: Pour moi, Zweig est un génie. Il est génial pour décrire la nature humaine dans ses travers et ses moments de folie… bref, j’adore!
Il est sur ma liste depuis longtemps, y’a plus qu’à !
Adalana: Effectivement, ya plus qu’à!
Je n’avais jamais entendu parler de ce titre alors je note ! Surtout que je sens que cet auteur fera l’objet d’une prochaine rencontre de mon club lecture (peut-être pas cette année mais à la rentrée de septembre) alors autant que j’ai des « munitions » 😉
Joelle: Ah oui, voilà, c’est une bonne idée! Tu as lu lesquels de Zweig?
J’aime beaucoup Stefan Sweig, il écrivait très bien et il était très psychologue. Ce billet est très intéressant et invite à lire ce recueil de nouvelles. Je note la référence.
Bonne journée. Bonnes lectures.
Araucaria: Tout à fait. Il a le don pour repérer les moments de folie dans les coeurs humains et pour les disséquer comme pas un. Les moments, pas les coeurs!
Je ne connaissait pas cet auteur, mais effectivement les thèmes abordés me plaisent! Je note!
Selena: Je ne saurais trop t’encourager à découvrir Zweig. C’est un auteur que, personnellement, j’adore.
Et Tchékhov ? Tu lirais des nouvelles de Tchékhov ?
Bonne semaine.
Catherine: Oui, probablement… je pense que j’en ai d’ailleurs déjà lu quelques unes. De plusieurs russes, en fait!
Avec Zweig c’est comme une danse : 2 pas en avant, 3 en arrière. J’ai réussi à lire Marie-Antoinette et me suis promis de lire une oeuvre moins historique mais je rechigne, je rechigne. En tout cas ce ne sera pas celui-là, je ne suis pas très féru de nouvelles. À mon âge il me faut du temps et quand je commence à comprendre, c’est déjà fini!
Le Papou
Le Papou: :)) En fait, Zweig écrit de longues nouvelles mais ses romans en bonne et due forme sont assez rares, en fait… C’est le seul auteur qui me transporte avec des nouvelles, c’est pas peu dire!
Oui oui mets moi un petit mot sur le billet car je suis pas chez moi et que je vais oublier (et qu’au boulot je n’arrive pas à faire les liens !)
Cess: Ok, je vais aller placer mon lien! My god, pour une fois que j’y pense!
Connais pas… Moi aussi je connais l’effet Zweig, il y a bien longtemps que je ne l’ai pas lu, c’est une erreur!
Keisha: Zweig, c’est toujours du bonheur! Du moins pour moi!
j’aime beaucoup cet auteur !
Sophie /vicim : Et moi aussi! Zweig est l’un de mes préférés à vie, je pense.
Je croyais bien connaître Zweig mais c’est la première fois que j’entends parler de ce recueil; Je le note, bien sûr!
Mango: Je pense que j’achète tous les Zweig que je vois ;)) Du coup, j’en ai une pile en réserve. Destruction d’un coeur n’est pas ma préférée à vie mais bon, Zweig reste Zweig hein!
Je n’ai toujours pas lu Zweig et pourtant j’en possède dans ma PAL. Je crois que je débuterai par ses romans mais le genre nouvelles n’est pas non plus pour me rebuter.
Mélopée: Il a écrit de longues nouvelles mais assez peu de romans, en fait. Bizarrement, c’est le seul auteur où je dirais que les nouvelles sont vraiment une bonne façon de découvrir!
« un soupçon légitime » : http://loiseaulyre.canalblog.com/archives/2010/05/18/17917616.html#comments
Lystig: Ah oui, un soupçon légitime. C’est la nouvelle que j’ai le moins aimée de Zweig et de loin. C’est bizarre. Et donner la parole au chien… bof bof…
Je ne suis pas très nouvelle moi non plus mais bon pour Stefan 🙂
Yue: Voilà, tu as tout compris, miss YUEYIN en majuscules! ;))
Tu n’utilises plus le super logo concocté par Caro et toi-même ?! Comme toi je n’aime pas particulièrement le genre nouvelles mais j’aime d’amour Zweig.
Bladelor: Ah, tiens, non, je l’avais oublié ce logo! ;)) J’oublie toujours les logos! Et voilà, un autre point commun… pas très « nouvelles » mais Zweig forever!
J’ai lu « Destruction d’un coeur » il y a deux ans je crois, et j’avais moi aussi été choquée par cette nouvelle. Comme toi, ce genre me rebute souvent, mais certains auteurs le manient particulièrement bien.
Lilly: Zweig, avec la nouvelle, il réussit vraiment à faire quelque chose de génial, je trouve. Et n’est-ce pas qu’elle est choquante, cette nouvelle? Elle est venue me chercher, en tout cas.
Moi c’est l’inverse, j’ai trop lu sweig… Je m’en suis lassée !
Maggie: Je n’ai pas encore tout lu… mais c’est un peu pour cette raison que je distille mes lectures… pas trop vite, pas trop souvent!
ça me tente bien
Niki: Et je ne saurais que t’encourager!
Joli billet !
Je crois que je te l’ai déjà dis, j’adore Zweig, donc je note avidement ce titre. Merci.
Lewerentz: Oui, je crois que tu me l’as déjà dit mais bon, on ne le dit jamais assez quand il s’agit de Zweig, n’est-ce pas! ;))
Je n’ai toujours pas lu de Zweig – grand manque à ma culture générale ! – mais ton billet me fait dire qu’il y a urgence à m’y mettre. Et moi j’aime bien les nouvelles, je note donc.
Somaja: J’aime Zweig d’amour. Alors je ne saurais que t’encourager!
je ne suis pas fan de nouvelles non plus mais je fais exception avec Stefanou qui me transporte à chaque fois ! J’ai adoré aussi ces 3 nouvelles.
Kikine: On s’entend parfaitement là-dessus hein! Zweig pourrait me fair elire n’importe quoi!
J’ai déjà lu plusieurs nouvelles de Zweig, aucune biographie en revanche. Ce qui me marque, c’est la plume magnifique de cet écrivain, mais aussi et sutout le tragique de ses textes et j’ai l’impression que celui-ci est de cette veine.
Tellement beau, mais tellement triste ! Ce n’est pas un auteur que je lirai dans les transports en commun, ni quand je suis d’humeur un peu « floue ». Il a une place bien spéciale dans ma bibliothèque, allez je note ce titre-là pour l’y ajouter !
Laurence: Oui, c’est tout à fait dans cette veine. Tragique, des sentiments exaltés, extrêmement bien décrits. C’est beau et triste à la fois!
J’aime Zweig aussi, et je n’ai pas lu ce recueil, alors merci !!!
Céline: De rien! Zweig, je le lis à petites doses… mais j’aime toujours autant.
Je ne connaissais pas ce titre, mais c’est parce que je suis encore assez novice en Zweig. Mais ça viendra !
Géraldine: Ce n’est pas mon préféré mais ily a dedans tout le souffle de Zweig. Et ça, je ne m’en lasse pas.