Présentation de l’éditeur (on va dire « interprétée par moi… je n’ose utiliser le mot « traduire »)
« De la musique rapide, des rythmes puissants et des réputations peu reluisantes – sur et hors de la scène – ont fait du guitariste virtuose Fitzwilliam Darcy et de son groupe les nouveaux bad boys de la scène du rock. Mais ils ont perdu le groupe qui jouait pour eux en ouverture, et leur tournée est au bord du désastre. Sauf que Darcy et ses comparses Charles Bingley et Richard Fitzwilliam vont bientôt rencontrer leur match parfait.
Entre Elizabeth Bennet, la star foncièrement indépendante du girls band Long Bourne Suffering. Elizabeth, sa soeur Jane et leur amie Charlotte Lucas ont énormément de talent et sautent sur l’occasion. Elizabeth est certaine qu’elle a vu ce qu’il y avait de pire dans l’industrie de la musique. Mais alors que les jours et les nuits se réchauffent, il devient clair que tout le monde se souviendra de cette tournée ».
Commentaire
Bon, comment dire, comment dire. Il avait pourtant bien commencé, ce roman. À vrai dire, au départ, j’étais même certaine que ça allait être l’un de mes dérivés Austeniens préférés. L’idée de Darcy en rock star hautaine et condescendante me plaisait beaucoup et je croyais vraiment avoir affaire à une transposition moderne réussie. En fait, il y a de très bonnes idées, de très bons éléments. Mais au milieu du livre… quelle dérape! Je parle pour moi hein mais j’ai eu l’impression que l’auteure a voulu placer tous ses fantasmes Darcyiens dans un seul roman. On est loin du chandelier dans la bibliothèque de « Impulse and Initiative », disons. Et que finalement, trop de c**, trop de déclarations passionnées, ce n’est pas nécessairement synonyme de « mieux ».
Et surtout, surtout, il faut qu’un roman, ça finisse par finir.
Reprenons, donc. Et commençons par ce que j’ai aimé. Avouons-le, même si l’idée d’un Darcy shirtless (l’étape après la chemise mouillée, faut croire) et tout de cuir vêtu peut être heu… déstabilisante, l’idée de placer l’intrigue dans ce monde où la vie est folle, où les fortunes sont folles aussi et où la réputation d’une personne peut vraiment se faire et se défaire en un clin d’oeil m’a beaucoup plu. Du coup, on oublie les bals (mais il y a quand même des corsets) et l’atmosphère sooo british mais à ça, j’étais préparée. Ce n’est pas Austen, loin de là. Pendant toute la première moitié du roman, j’ai apprécié le modernisme de la réécriture et j’ai surtout trouvé que l’auteure avait préservé une bonne partie de la personnalité des protagonistes et les avait projetés efficacement dans le monde moderne. Le meilleur exemple est pour moi le personnage de Charlotte Lucas. En effet, une jeune femme pas romantique pour deux sous, pragmatique, mais qui veut quand même avoir une vie qui lui plaît, si elle est une star du rock, elle fait quoi, vous pensez? (Bon, à la fin, ça dérape… mais quand même) Bref, j’ai trouvé que d’une certaine façon, ça se tenait. J’ai aussi apprécié le fait que l’auteur s’en tienne à la trame générale mais qu’il adapte les situations en fonction de l’époque et qu’elle ne cherche pas à coller à tout prix. S’enfuir dans les années 1700 n’a pas du tout la même importance que maintenant. Bref, je trouvais que ça avait beaucoup de potentiel.
Puis soudain, j’ai commencé à m’ennuyer. Trop de pensées de trop de personnages explicitement racontées. Des longueurs, des longueurs… et on tombe dans la pure romance. Des discours passionnés (Charles et Jane dégoulinent de guimauve, Darcy et Lizzy sont bons deuxièmes), des fausses situation à problème et trois sex gods qui font hurler leurs dames à chaque fois et qui ont bizarrement tous les mêmes phrases au lit. Vous savez, je n’ai rien contre les scènes hot. Sauf qu’à trop en mettre, ça perd de sa saveur. (Bon, pas selon eux hein… parce qu’elles goûtent toutes très bon, dixit nos sex gods). Vous savez, dans P&P, les scènes entre Darcy et Lizzie, on les aime parce qu’elles sont rares, précieuses, donc. Ici, il y en a tellement que ça devient… ordinaire. Dans un couple, me semble qu’on se dit autre chose que « I love you » à longueur de journée, non? Plus ça va, plus les personnages perdent leur caractérisation (Darcy, même à la fin, ne perd pas tout décorum… il devient plus smooth mais il est stuck up fondalement quand même) et deviennent tout lovey-dovey. Même que ça devient le trait dominant de leur personnalité. Et bon, du coup, ça m’a un peu énervée.
Je rajouterais finalement avoir ri un bon coup à m’imaginer certaines choses (la première scène entre Lizzy et Darcy, entre autres… my god que ça ne doit pas être confortable, même si ça se comprend, le fantasme. Ceci dit, venant d’une fille qui rêve de Viggo/Aragorn en armure, c’est relativement peu crédible comme déclaration.) Et le grand traumatisme de l’histoire « not pretty » de Lizzy… disons que bon… on aurait pu trouver mieux.
Des bonnes idées, donc, mais que l’auteure n’a selon moi pas continuées jusqu’au bout. On sent qu’il y a une tentative de regard critique et un peu ironique sur l’industrie du disque mais c’est seulement effleuré. Un usage original (et qui m’a fait éclater de rire) des noms de personnages et de lieux mais une finale selon moi décevante.
J’étais bien contente de l’avoir fini!
Edit du 28 novembre:
Fashion fait dire que je suis une terrible prude. Et j’assume totalement. Ma mère serait d’accord, d’ailleurs. Mais pour être plus précise dans mon commentaire, ce n’est pas le « contenu » des dites scènes qui m’ont fait tiquer. C’est le nombre et la façon de les écrire. Voilà, on est pas d’accord. Il faut marquer le jour, en fait! ;))
18 Commentaires
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Je suis en plein dedans, et en plus c’est mon premier roman para-austenien, alors… ça fait bizarre 🙂 Pour l’instant, je n’en suis qu’à l’accident de concert.
Petite Fleur: Ah oui, la première fois, c’est bizarre, en effet. Je trouve qu’il y a des trucs tre`s bien trouvés mais que ça dérape… tu m’en redonneras des nouvelles!
Bon, et bien je passe allègrement alors, merci ! 🙂
Bladelor: Fashion a mieux aimé que moi hein… mais bon, ce n’est finalement pas indispensable!
Ahhh, mon commentaire s’est perdu… Enfin, je disais donc que je n’avais bizarrement encore jamais lu de dérivé de Jane Austen alors que j’adore cette auteure !! Enfin, comme tu le dis, je savoure les moments Lizzie – Darcy car ils sont rares !! Enfin, ce ne sera pas ce livre le premier dérivé, un autre peut-être un jour !!!
Anlore: Je suis maniaque des dérivés et des Austeneries. Impossible de résister! Bon, en effet, ce n’est peut-être pas par celui-ci que je choisirais de commencer la découverte!
Ça avait l’air sympa mais finalement j’ai l’impression que ça tient plus de la romance que d’autre chose.
Frankie: En fait, il y avait un vrai début de transposition avec des idées très intéressantes et des parallèles très réussis. Dommage que ça ait dérapé. Selon moi hein, d’autres sur le sblogs anglais ont adoré!
Je n’avais pas envie de le lire avant de lire vos conversations à toi et Fashion, maintenant je me pose des questions 🙂 des tas de questions 🙂
Yue: Voilà, je savais. De loooongues conversations au sujet des scènes de c…, ça attire visiblement certaines personnes, hein! ;))
J’ai quand même envie de le lire. La faute à Fashion, en fait. 😉
Fée Bourbonnaise; Fab-chou sait être convainquante, en effet! Alors tu me donneras ton avis et on pourra comparer notre avis sur les scènes hot! ;))
Mmmmh non alors moi je passe mon chemin… Le billet de Fashion m’a interpellé mais pas au point de me donner envie de l’acheter de suite… et ton billet me confirme que j’ai mieux à faire dans ma PAL !!!
Cess: Ah mais attends, c’est juste moi hein! Je ne voudrais pas te faire passer à côté de quelque chose! Mais bon, pour moi, ce n’est pas indispensable!
Dommage, l’idée était sympa!
Edelwe: Oui, vraiment. Et il y a une partie de la transposition que j’ai trouvée vraiment réussie. J’ai juste trouvé que ça ne tenait pas la longueur.
My god, Fitzwilliam en rock star là c’est un peu trop pour moi 🙂 C’est fou ce que Jane peut encore inspirer !
Lou: N’est-ce pas! Mais l’idée de la Rock star était bien trouvée, selon moi. Ca fitte pour expliquer les différences de statut. April Lindner avait aussi utilisé ce stratageme pour « Jane » où c’était Mr. Rochester, la rock star. J’en parle sur le blog, je crois… mais je ne suis pas certaine!