Présentation de l’éditeur
« Une ville au bout du monde, cernée de murs, livrée à la désagrégation, dont les habitants tâchent de subsister en fouillant dans les détritus. De ce « pays des choses dernières », comme l’appelle le titre original du roman, la jeune Anna Blume écrit à un ami d’enfance. Venue à la recherche de son frère disparu, elle raconte ses errance dans les rues éentrées, sa lutte contre le froid, les prédations, le désespoir. »
Commentaire
C’est dans le cadre d’une lecture commune avec Jules que j’ai décidé de lire ce roman qui était dans ma pile depuis je ne sais plus quand. En fait, je l’ai acheté, puis j’ai lu en quelque part qu’il était question de récit post-apocalyptique… et j’ai décidé que je laisserais faire. Sauf que le billet d’Ys mentionne qu’il y a moyen de le voir autrement; un état totalitaire, isolé, ravagé par les dictatures et les renversements de gouverments. Et c’est comme ça que j’aurais compris ce roman de toute façon, je crois.
« Le voyage d’Anna Blume » est une lecture qui « rentre dedans » comme on dit. Écrit sous la forme d’une longue lettre à un ancien amour vivant dans son ancien monde, un monde où tout apparaît encore possible, elle lui raconte sa vie, son cheminement dans cette ville où survivre même devient un combat quotidien.
Anna alors âgée de 19 ans, enfant gâtée, a débarqué dans ce pays où elle n’a aucun repère (ou personne n’a de repères d’ailleurs) quelques années auparavant en partant à la recherche de son frère journaliste, William, disparu plusieurs mois auparavant. Elle arrive dans la ville, ville dont on ne connaît pas le lieu et d’où on ne sort pas comme on veut en raison des gardes, des frontières et des lois. Tout coûte cher et est rationné, les morts sont utilisés pour faire du carburant, de même que les déchets. Pas moyen d’avoir du travail. Pas moyen d’avoir un logement dont on est certain qu’on ne se fera pas évincer comme ça, du jour au lendemain. Pas moyen de se promener sans avoir peur de se faire voler tout ce qu’on a sur le dos. Les sans abris sont partout et dans de telles conditions, l’humain en est arrivé à descendre bien bas ou à vouloir mourir. Et Anna dans tout ça va tenter de rester vivante malgré la réalité qui se charge de briser la plupart des rêves.
Le témoignage d’Anna fait mal parce qu’on se dit que bon, à certains endroits du monde, ce n’est pas loin de la réalité. Ou ça l’a été à un moment de l’histoire. Du coup, ça fait froid dans le dos. Jusqu’où on est prêt à aller quand il n’y a plus rien à perdre, plus d’espoir?
Toutefois, j’admets que j’ai eu peur. Cette longue lettre, sans chapitres, avec des longs paragraphes, comme écrite d’un souffle, se lit rapidement mais pendant la première partie, étouffanteet glauque avec la découverte de la ville et de ses charognards, ses assasins et ses fécaleux, j’ai frôlé l’ennui à quelques reprises. Je me suis même demandée dans quoi je m’étais embarquée. Puis, Anna rencontre Isabelle et d’autres personnages qui comme elle refusent de descendre complètement au fond et à partir de ce moment, l’histoire ma passionnée.
Et les petits mots « dit-elle », au début du roman laissent croire à une petite note d’espoir… ce qui était quand même nécessaire pour moi après une telle lecture!!
L’avis de Jules, qui devrait publier son billet aujourd’hui également!
Plaisir de lecture: 8/10
28 Commentaires
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Un de ceux qu’il faudra bien que je lise 😉
Second avis positif de la journée sur ce livre que je garde en réserve pour découvrir Paul Auster 😉
Contente qu’il t’ait plu finalement, je crois que Paul Auster et moi, ça le fait pas !
Comme je le disais sur l’article de Jules, je vais me le lire. L’ambiance de ce livre m’attire beaucoup!
Stephie: Je l’ai bien aimé en tout cas, même s’il me faisait peur au départ!!
Cynthia: Je vais de ce pas voir l’avis de Jules… j’imagine qu’elle a aimé!! ;))
Ys: Il y a des auteurs comme ça… Mais oui, ça m’a plu, malgré la forme qui n’est parfois pas évidente à gérer.
Bouh: Si l’ambiance t’attire, tu risque d’être servie!!
Un livre que j’ai beaucoup aimé, pour sa noirceur justement.
C’est vrai qu’à certains moments, on ne peut s’empêcher de penser au Darfour et à tous ces endroits ou le peuple vie dans la misère totale! En tout cas, je n’en lirais pas des tonnes comme celui-là, mais je bien contente d’avoir découvert ce côté très très sombre d’Auster! Merci d’avoir participé!! 🙂
Que 8/10 pour ce roman extaordinaire? Bouououh! Mais il faut dire que je suis une inconditionnelle d’Auster.
Un roman particuliers semble-til mais comme tous les auster non, je dois reessayer l’auteur un de ces jours c’est décidé !!!
Je n’ai pas accroché au style de l’auteur dans ce livre…
Ma première rencontre avec Paul Auster (en juillet à vrai dire) a été quelque peu… déroutante et surréaliste… mais je me suis prise au jeu du troisième tome de sa « Trilogie new-yorkaise »…
Je suis donc assez tentée d’en lire un nouveau : pourquoi pas celui-ci ?
Un récit post-apocalyptique !? Alors, pour moi ça veut dire que c’est exactement mon genre hi hi !
Un récit post-apocalyptique !? Alors, pour moi ça veut dire que c’est exactement mon genre hi hi !
N’ayant jamais vraiment accroché au style Auster, je ne crois pas que je lirais ce livre. Le seul que j’ai aimé de cet auteur est « Tombouctou », l’histoire d’un chien dont le maître (un itinérant) meurt, et qui doit alors se débrouiller seul pour survivre. Il y a de belles rencontres, touchantes, et l’histoire finit bien et mal à la fois. J’avais pleuré en le lisant. Ce livre je l’avais acheté uniquement parce que j’adore les animaux, mais les autres que j’ai lus ne m’ont pas touchée. Désolée, avec ce commentaire je suis loin d’Anna Blume….
Lise pas de blogue
Praline: On peut dire que c’est un livre qui rentre dedans… ça fait peur.
Jules: Tout à fait d’accord… il y a certains endroits où on se dirige presque vers ça… et ça fait encore plus peur. Moi non plus je n’en lirais pas chaque semaine mais je suis bien contente d’avoir fait cette lecture commune!!
Keisha: J’ai trouvé ça très bien, très fort… mais la première partie m’a moins plu un peu… par contre, dans la seconde, c’est génial!!
Yueyin: C’est assez différent des deux autres Auster que j’ai lus à date. Mais j’aime beaucoup l’auteur, je crois!
Amiedeplume: C’est vrai que dans ce livre, le style est particulier… Cette longue lettre, c’est spécial et ça ne plaira pas à tous!
Lounima: C’est du Auster très noir… mais il vaut le coup selon moi! Je ne connais pas la fameuse trilogie new-yorkaise… et comme je vais bientôt à New-York, ça me tente!!
GeishaNellie: Ca peut être pris comme ça, mais ça peut être pris autrement aussi! Je me demande ce que tu en penserais, toi qui est fan de ce genre de récit.
Lise: Le commentaire a rapport avec Auster donc, il a tout à fait sa place! J’ai plutôt apprécié mes rencontres avec l’auteur. Mais je ne connais pas Tombouctou alors je vais aller fouiner pour voir ce dont il s’agit! Merci du tuyau!
Je le lirai un jour. Parce que c’est Auster. Et puis le nom Anna Blume me plaît.
C’est un très bon Paul Auster mais je dois avouer que personnellement je ne l’aime pas tant que ça en raison de cette atmosphère glauque et étouffante. C’est la seule fois où j’ai ressenti une boule à l’estomac parce qu’une lecture m’angoissait. En même temps, chapeau bas Mr Auster !
Leiloona: En fait, je pense que je l’ai surtout acheté pour ce nom, qui me plaisait. Mais ça rentre dedans, ce roman, comme on dit!
Lou: JE suis un peu d’accord avec toi. Il m’a donné un sacré coup, ce roman. Et je salue le génie pour ça. Mais bon, ce ne sera pas mon Auster préféré pour cette sensation d’étouffement, comme tu dis.
Je n’ai pas encore lu celui-ci. Mais ce n’est pas celui des Auster qui me fait le plus envie…
Restling: Il est très noir, en effet… mais pas complètement, tout de même, il y a un mini-peu d’espoir!!
Il me fait peur celui-ci. J’ai déjà lu beaucoup de romans de PA mais celui-ci, je le remets toujours à plus tard !
Sourifleur: Je comprends… il me faisait bien peur aussi!! Pour finir, je ne regrette pas, malgré sa noirceur!
Mais, je ne suis pas Sourifleur moi
Manu: Et moi je suis très tête en l’air, faut croire!!! J’ai dû rester sur le commentaire auquel j’ai répondu juste avant… tu acceptes mes plus huuuumbles excuses??
Bien sûr que je les accepte Puis ça m’a fait rire et ça m’arrive aussi d’être tête en l’air !
Manu: Mon problème c’est que ça n’arrive pas que « des fois »!!! (dixit la fille qui s’est ouverte une porte en pleine face hier soir!!!)
Ah, voilà un auteur que je vais bientôt découvrir, ne l’ayant jamais encore lu. Actuellement j’oscille entre Zweig et Boulgakov. J’appréhende toujours au moment d’en découvrir un nouveau…
Emmanuel Delmas: Moi, c’est le contraire, je veux toujours découvrir, c’est plus fort que moi!! Quant à Zweig, il est dans mes favoris à vie, je pense!!