Résumé
« Quand la jeune héroïne chinoise de ce roman arrive à Londres afin d’y apprendre l’anglais, envoyée de Wenzhou par ses parents ambitieux, elle commence par perdre les roues de sa valise made in China, puis son nom! Zhuang Wiao Qiao se transforme en Z car, ainsi qu’elle l’explique dans un anglais impossible, « moi pas prononçable ».
Armée de son anglais fastidieux, souvent exécrable mais toujours craquant – et de son dictionnaire bilingue – Z arpente les rues de Londres et fréquente ses cinémas. C’est d’ailleurs là qu’elle rencontre l’homme qui deviendra son amant, un quadra désabusé du quartier de Hackney et à sa grande horreur (surtout pour une fille de paysans chinois amateurs de viande de porc), végétarien. »
Commentaire
C’est grâce à Yueyin que j’ai pu mettre ce livre dans ma valise (légère en partant) en vue de ma semaine montréalaise! C’était une lecture parfaite! Agréable, légère mais comportant quand même des trucs un peu moins légers! De plus, les chapitres courts, c’est parfait pour lire dans le métro!!! Même quand ça nous fait rater notre station (hein?? quoi?? Station Lionel Groulx?? Mais qu’est-ce que je fous là, fallait que je débarque 4 stations plus tôt!!)!!
Ce livre raconte, dans un français plus qu’approximatif, les aventures de Mlle Z qui arrive à Londres avec ses repères chinois et sa culture chinoise. Elle arrive comme ça, sans trop savoir où elle va et décrit ses aventures avec une voix bien à elle, teintée de ses perceptions particulières. Elle est à la fois exaltée et naïve et je me suis rapidement attachée au personnage, qui ne comprend absolument pas la culture occidentale même si elle tente de s’y adapter. Les mots incompris, les expressions qu’elle ne comprend pas et surtout sa façon de dire les choses avec une syntaxe et un vocabulaire plus qu’approximatifs sont assez révélateurs. J’ai adoré sa façon de s’exprimer et les lapsus font parfois réfléchir. Elle veut cadrer, elle fait des efforts mais les réflexes sont bien ancrés!
Le choc culturel est d’autant plus grand quand elle tombe en amour et se donne à un homme dans la quarantaine, plutôt désabusé, artiste ayant plusieurs expériences derrière lui. Dans sa tête, ils sont ensemble ensemble, c’est toujours et c’est pour la vie. Pour lui… ps nécessairement! Non seulement le choc culturel est exploré mais à travers le regard de Z, les relations homme-femme sont aussi explorées de manière un peu différente. Pas facile de discuter quand les systèmes de référence sont tellement différents. On dirait parfois qu’ils ne sont pas sur la même planète! J’ai aussi beaucoup aimé visiter les rues de Londres par ses yeux. C’est particulier de voir ce qu’elle remarque, ce qui attire son attention. On est vraiment dépaysés! La culture chinoise m’intéresse beaucoup depuis que j’ai lu des romans d’Amy Tan et ce livre me donne aussi le goût de poursuivre en ce sens, même s’il se passe à Londres! Le seul passage que j’ai trouvé moins intéressant est celui du voyage. J’avais hâte qu’elle revienne parce que bon, un peu plus longtemps en voyage et j’aurais pu commencer à m’ennuyer.
Je tiens aussi à souligner (parce que c’est rare que je dis ça) le travail de la traductrice qui avait une lourde tâche et qui s’en est ma foi très, très bien sortie!! En effet, la langue dans laquelle Z s’exprime est pour beaucoup dans le charme du roman (en VO, ce doit être un anglais approximatif) et ici, le français « langue seconde », qui évolue du début à la fin du roman de manière très graduelle et naturelle, est très bien rendu. On parle beaucoup de règles de grammaire, de temps de verbes et d’éléments très syntaxiques (anglais, visiblement) mais les équivalents en français sont vraiment très adéquats. Chapeau!!
Bref, un très agréable roman où l’héroïne apprend à se définir en tant que femme, pas juste en tant que femme chinoise et que femme anglaise. Même si elle est dans la vingtaine, on sent qu’elle devient vraiment adulte dans ce roman, qu’elle apprend à assumer ses décision et à choisir dans les cultures ce qu’elle souhaite être. Oui, c’est léger. Oui, ça parle d’amour. Oui, le livre est rose. Mais bon, j’y ai vu plus que ça et j’ai beaucoup aimé!
Merci encore Yueyin!!
8/10
21 Commentaires
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je l’avais déjà noté chez Yueyin, je renote 🙂 dans ce genre de roman, effectivement la traduction a un rôle des plus importants, cela ne doit vraiment pas être un métier facile!
Ça a l’air bien! C’est drôle que tu parles d’Amy Tan, je viens de commencer The Hundred Secret Senses!
il y a des livres comme cela qui font du bien et qui arrive à point nommée ! Au fait, tu as craqué pour l’ordinateur rose et des shoes vertes ?
Ah thanks ! Ce livre est mon X du Challenge ABC 2009 (pas facile de trouver un livre british en X), je suis très contente qu’il ait l’air bien, je finirai peut-être ce challenge-là !
Un roman léger ? Ca me tente bien, vu mes lectures actuelles. Je note !!
Voilà donc le roman responsable du ratage de stations dans le métro… il a l’air bien tentant, de la manière dont tu en parles!!! je vais l’ajouter à THE liste…
Je partage tout à fait ton opinion sur ce livre ! 😉
Stéphanie: En effet, ça doit être un métier vraiment difficile. Juste traduire les 4e de couverture me donne parfois un mal fou alors que j’ai pris quelques cours (très basic) en traduction à l’université et que mon anglais n’est quand même pas mal!!! Et dans ce genre de roman, ça doit être encore pire!! Grominou: Je l’ai chez moi celui-là mais je ne l’ai pas encore lu! J’ai hâte de voir ce que tu vas en penser mais généralement, j’aime beaucoup cet auteur! Anjelica: Oui, j’ai craqué pour l’ordi semi-rose… il arrivera lundi!! Et les souliers sont rouge et violets… ça a l,air bizarre comme ça mais j’adoooore!! Ys: Oui, c’est bien, c’est léger et agréable! J’espère que tu aimeras! Flo: Ca fait toujours du bien, un peu de légèreté, surtout quand c’est bien fait!! Pimpi: Eh oui, voilà le responsable! C’est bien! Et demain, tu pourras avoir une idée de celui qui m,a empêchée de dormir et qui m’a fait voir des fantômes en pleine nuit!! Florinette: Je suis allée lire ton billet après avoir écrit le mien et c’est vrai que nos avis se ressemblent beaucoup! J’ai beaucoup aimé!
Avant-hier, j’ai reçu un message de la traductrice sur la biographie de Xiaolu Guo. Dans MySpace, elle a rédigé un « journal de bord » qui explique son véritable casse-tête pour traduire ce livre, si ça t’intéresse, tu trouveras ses tribulations dans mon article que je te mets en lien, j’ai trouvé son parcours étonnant et en lisant ce livre j’étais loin de m’en douter ! 😉 http://www.leslecturesdeflorinette.com/article-24381349.html
Je le trouve très drôle comme livre, Karine 🙂 pour l’avoir lu chez Yueyin et chez Florinette. A lire pour passer un bon moment de lecture à l’occasion.
Florinette m’avait déjà donné très envie de le lire, tu m’en donnes encore plus envie !!! Je le note pour quand il sortira en poche !
Ah ben comme ça m’intéresse cette chronique ! Mon thème pour le challenge ABC c’est la littérature asiatique, autant dire que ça tombe à pic ! Et j’ai pas encore compléter la lettre G ni X. Par contre, compte tenu que je prend la lettre du nom de famille, ça correspond à laquelle justement? G ou X?
Je le commence ce soir, je pensais le lire par petit bout, un peu tous les soirs… sauf si tu me conseilles une lecture très suivie
Je suis heureuse que tu l’aies apprécié c’est un drôle de livre, au début on se demande si ça être juste lisible et puis très vite on s’attache à Z et à ses questions étonnamment existentielles 🙂 je suis d’accors avec toi, le voyage était un peu long mais ça ne m’a pas trop ennuyé finalement 😉
Florinette: Super intéressant! Merci pour le lien, je vais aller le visiter dès que j’ai à nouveau un ordi personnel!!! Ce devait être un méchant casse-tête, en effet!! Nanne: Exactement ça! C’est léger mais on sent qu’il y a quelque chose de plus en arrière! Manu: Note, note! J’espère que tu aimeras!! Céline C: Heu… je ne sais pas! Tiens, dis-toi que tu peux choisir!!! ;)) Michel: Ce n’est pas nécessaire d’être très suivi mais pas trop espacé quand même sinon tu risques de perdre l’évolution de « l’anglais »… c’est bien de se souvenir de comment elle était au début! Yueyin: Exactement ça… quand on est en plein dedans, on réalise qu’il y a vraiment de grandes questions soulevées et qu’on ne les avait pas vraiment vues venir!! Merci encore!!
Bonjour, je viens de tomber sur votre article et je voulais vous remercier pour vos commentaires sur la traduction – je vois que Florinette vous a donné le lien vers mon petit « journal de bord », j’espère que ça vous intéressera. cordialement karine
K. Lalechère: Merci de votre visite! J’irai certainement lire votre journal de bord plus en profondeur, ça me parait bien intéressant. Cette traduction a dû représenter de grands défis!!
Il me faut absolument lire ce bouquin là!! Après avoir lu un roman magnifique mais douloureux de cette auteur, j’ai hâte de la retrouver dans un tout autre registre..
Sybilline: Et quel est cet autre roman (c’est moi qui suis curieuse maintenant!)? Bon, je vais cesser d’être paresseuse et aller voir chez toi!!! 😉
Je le note !!!! Quoi ?? Je vais voir de vieux billets ? Bah oui ^^ »
Ankya: Je te trouve surtout très persévérante de réussir à trouver les billets en question… parce que mon index est loin d’être à jour!! Ceci dit, il en vaut le coup, celui-là!! Léger mais pas tant que ça!