Présentation de l’éditeur (SPOILERS SUR LE TOME 1)
« Mai 1853, La Villette.
– Tu es triste ? – Ça fait juste un an aujourd’hui, répondit Rose-Aimée d’une voix désespérée. Une année si longue, un cauchemar d’attente et de déception. La soirée aux Trois anges était finie, elle aurait dû rentrer au couvent… – Je ne peux pas croire qu’il m’ait oubliée. Il m’a juré qu’il reviendrait toujours. Rose-Aimée serra convulsivement le médaillon qu’elle portait au cou, avec son petit bateau porteur d’un espoir ténu.
Janvier 1853, Cap Horn. – Il y a une éclaircie, capitaine, il faut y aller… Vous allez perdre beaucoup d’argent si on attend… – Allez-y, décida le capitaine. Donnez vos instructions, monsieur le bosco. Martial Belleroche se mit à bramer des ordres avec ce qu’il lui restait de voix après s’être longuement époumoné dans son sifflet. Il les fit foncer dans le coeur de la tempête. Le maelstrom les enveloppa, ils étaient aveuglés par la pluie et le brouillard, naviguaient à l’instinct dans les hurlements assourdissants d’un vent impitoyable.
Un beau roman d’aventure et d’amour entre le paris populaire de 1850 et la californie de la ruée vers l’or. »
Commentaire
Difficile pour moi de vous parler de ce second tome du dyptique Rose-Aimée. Vous vous souvenez, j’avais beaucoup aimé le premier volet (dont je vous parlais ici). J’avais donc beaucoup d’attentes pour ce second tome mais malheureusement, elles devaient être trop élevées car je ressors de ma lecture avec un sentiment mitigé. Difficile aussi d’en parler car vu que j’ai beaucoup aimé les toutes dernières pages (comprendre à partir de la page 469. Vraiment les toutes dernières) alors ma dernière impression est plutôt positive. Sauf que quand je relis mes commentaires « en cours de lecture », je réalise que franchement, j’ai bougonné pas mal tout le long!
Nous reprenons donc l’histoire où nous l’avions laissée à la fin du tome 1. Rose-Aimée et Martial, qui m’ont tant émue avec leurs 3 mois d’amour dans le tome 1, sont séparés et tristes. Pendant 250 pages, on nous montrera à quel point ils sont tristes. Je vous jure, dans la première moitié du roman, j’aurais voulu secouer Martial et lui botter le derrière. C’est simple, je n’en pouvais juste plus. Disparu, le Martial débrouillard, drôle et intelligent. Presque, du moins. Nous avons un homme qui se plaint sans cesse et qui réagit de façon complètement déraisonnable. Même que je me suis prise à lui crier « non mais tu en as les moyens, fais quelque chose, au lieu de chigner! » à haute voix. Oui, je sais, il ne m’entend pas. On m’en a déjà fait la remarque. Rose-Aimée est triste et éteinte. On nous le dit souvent. La différence, c’est qu’elle n’a pas les moyens de faire quoi que ce soit, elle. Elle ne peut qu’attendre. Bref, j’ai été royalement énervée par tant de passivité et de plaintes incessantes.
Ça s’améliore au milieu du roman. On retrouve alors le ton qui me plaisait dans le premier tome, les aventures, les machinations et tout, mais pas complètement l’atmosphère qui m’avait enchantée, vu que les héros se déplacent beaucoup et que bon, les circonstances ont changé. Ce que j’ai moins aimé, c’est l’impression de « suites-de-malheurs ». C’est que c’est un après l’autre, ça n’arrête jamais. Il y a toujours un méchant-méchant pour retourner la situation. Et si pour moi il y avait énormément à faire et à exploiter avec une éventuelle remise en question des protagonistes après leurs retrouvailles, je n’ai pas eu l’impression que ça avait été suffisamment exploité.
Déception, donc. J’attendais peut-être trop.
Malgré tout, j’ai dévoré le livre en une soirée et une matinée, hein. En râlant au début (l’épisode de la page 120 m’a presque fait lâcher le livre, sans blague), soit, mais je voulais réellement savoir comment allaient s’en tirer Rose-Aimée et Martial. J’ai aussi trouvé que l’atmosphère de San Francisco était bien recrée et l’évolution de certains personnages (notamment Rose-Aimée mais aussi de Fidélia). J’aime beaucoup la petite bande de San Francisco, en fait. Bruce, nouveau personnage, me plaît beaucoup. J’ai également aimé espérer avec les héros, j’ai aimé l’attente fébrile, j’ai aimé prendre la mer.
Le gros « plus » de la série reste pour moi l’écriture, belle, très bien dosée et adaptée au contexte, sans jamais paraître artificielle. On imagine tout de suite les lieux et les personnages, très bien, sans efforts. C’est que pour moi, ils existent, Martial et Rose-Aimée. L’auteure réussit également à nous faire passer beaucoup de connaissances historiques sans jamais être lourde. Rien n’est plaqué, tout est nécessaire. Si j’ai « étudié » la France de Louis XIV avec Angélique, je crois que cette époque, je l’aurai un peu entrevue grâce à cette série. Même que je vais pouvoir briller en société en expliquant pourquoi l’équipe de football de San Francisco s’appelle les forty-niners et d’où le Capitaine Haddock sort son « Tonnerre de Brest ». C’est tout de même ça de gagné, n’est-ce pas.
Une série jeunesse que je conseillerais quand même, hein! Pour le premier tome en grande partie mais aussi pour cette façon agréable d’aborder une partie de l’histoire. Je n’y connais rien, à cette période mais d’après les fouilles que j’ai faites par la suite, ça ne me semble bien documenté. Et comme je pense que je suis la seule à avoir été déçue de ce tome 2 et que je ne veux pas que vous ne reteniez que mon avis qui ne fait pas l’unanimité (je m’atteds à une attaque copinesque dans les commentaires), je vous envoie chez Cécile, Pimpi, Bladelor et Lael, qui ont réellement vibré.
16 Commentaires
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C’est assez tentant ! Enfin, heureusement qu’il y a les dernières pages visiblement !! Enfin, c’est difficile quand on a trop d’attente !
Anlore: Je pense en effet que mon « trop d’attentes » a un peu gâché ma lecture. Mais ça reste une série qui est différente et qui m’a beaucoup plu.
il me tente celui là. Je vais l’offir à ma fille (comme ça je pourrai lui piquer !)
Gambadou: J’aimerais avoir une telle excuse! C’est aussi la spécialité de Yueyin!
C’est toujours difficile quand on attend beaucoup d’un livre, même si on essaie de tempérer ces attentes ! J’ai noté ces deux titres depuis un moment mais tu ne sembles pas être la seule à avoir moins aimé le second tome.
Joelle; En fait, je n’avais lu que des avis super positifs sur ce tome 2. Laisse-moi te dire que je me sens pas mal extra-terrestre sur ce coup! Où as-tu lu des avis moins positifs, tu le sais?
j’avais trouvé le premier « mou-mou », celui ci m’a paru un peu plus dynamique… une jolie suite quand même!
Lasardine: Tout le contraire de moi, donc! Mais la série me plaît. C’est différent, ça fait du bien une série sans vampires, pour une fois!
Zut, moi je me souviens plus pourquoi le capitaine Haddock dit « tonnerre de Brest » ???
bon sinon je me doutais que ton billet serait mitigé vu tes commentaires !
Je comprends et partage ton agacement du début envers Martial mais c’est vrai que passé ce début, j’ai complètement adhéré à nouveau… Et je suis d’accord l’écriture est très belle.
Par contre, me souviens plus de la page 120 ?
Cess: Pour le canon qui sonne quand il y a un prisonnier qui s’évade ;)) Mais oui, je suis mitigée. Une chance qu’il y avait la fin. Page 120, je pense que c’est le truc d ela main… mais je ne suis plus certaine. C’est ma foi très bien écrit, par contre. Je vais chercher autre chose de l’auteur par ici!
Moi aussi il m’a agacée le Martial mais pour autant j’ai adoré cette suite.
Bladelor: Mon agacement a vraiment dépassé les bornes à quelques moments! Mais bon, la série en général est super bien!
Il faut que je lise cette suite, mais je ne me précipite pas non plus, lorsque je lis certains avis tiède. Faut seulement retenir que c’est bien écrit.
Syl: en fait, ça vaut le coup de connaître la fin, hein! ;)) Mais bon, les avis tièdes tempèrent les attentes et des fois ben… on aime davantage!
pardon… tièdes.
Syl : :)))