Présentation de l’éditeur (celle de Nathan)
« Hazel, 16 ans, est atteinte d’un cancer. Son dernier traitement semble avoir arrêté l’évolution de la maladie, mais elle se sait condamnée. Bien qu’elle s’y ennuie passablement, elle intègre un groupe de soutien, fréquenté par d’autres jeunes malades. C’est là qu’elle rencontre Augustus, un garçon en rémission, qui partage son humour et son goût de la littérature. »
Commentaire
Avant de parler de ce roman jeunesse plus particulièrement, je vais d’abord vous parler de moi. Ok, ça fait changement, direz-vous ironiquement. Mais là, c’est tout de même limite nécessaire afin que vous compreniez la relation que j’ai pu avoir avec ce livre. Voyez-vous, si vous me suivez, vous devez le savoir mais je suis over-hypocondriaque. J’en ris, je tourne ça en blague (parce que bon, vaut mieux en rire) mais en vrai, c’est souvent pas mal moins drôle, en fait. Disons que si je lis un document sur le cancer de la prostate, j’ai limite peur de l’avoir. J’ai ainsi « survécu » à de nombreuses tumeurs au cerveau (et partout ailleurs, dont la dent et du lobe d’oreille), à un cas de SLA galopante, à la peste et à au moins trois lupus. Après, j’ai arrêté d’écouter House M.D. Vous pouvez donc vous imaginer qu’un roman où la maladie est au centre de tout, c’était disons… dangereux.
Du coup, j’ai fait ce que je fais toujours face à ce type de roman.
Je reste à distance.
Par mesure de protection. Ça a quand même un petit côté « Love Story » ce truc. (Et là, je vais chanter la chanson pour le restant de la soirée… terrible)
On m’avait dit que ça n’avait rien de larmoyant ou de pathétique. Moi, je dis « oui et non ». Étant donné le thème, c’est tout de même difficile de ne pas tomber dans le misérabilisme. Et sincèrement, même si je ne crois pas que le but premier du roman et de faire pleurer les foules, des fois, ça flirte tout de même avec ça. Toutefois, c’est John Green. Et John Green réussit souvent selon moi à rendre les voix d’adolescents touchantes et très vraies. Et c’est encore le cas ici. Et c’est selon moi ce qui sauve le roman. Ça et la vie qui déborde tout le même, la vie qui tente de se faire un chemin malgré la maladie, malgré la mort qui rôde. Il y a également beaucoup de lucidité dans la voix de cette jeune fille qui se sait condamnée, qui se sait vivre sur du temps emprunté. Sa peur de blesser, son sentiment de culpabilité parce qu’elle est malade, parce qu’elle va forcément partir avant d’autres sont très touchants. On ne la dépeint pas comme une héroïne mais une jeune fille ordinaire qui n’a juste pas le choix. Et qui garde sa santé mentale comme elle peut, en racontant son histoire triste en tentant de la rendre drôle. Du moins, aussi drôle que possible.
Ça parle d’amour, même si leur toujours est moins long que d’autres. Yep, ça parle d’aimer, d’aimer quand même, même quand on sait qu’on va avoir mal. Ça parle des bons jours. De moins bons aussi. Ça parle de grandes aventures. De premières et de dernières fois. Donc oui, c’est triste. Oui, on voit bien où ça s’en va. Mais j’ai quand même lu ce livre en une journée malgré le tas de cancers potentiels qu’il recèle. Et ça, ce n’est pas rien.
Il y a beaucoup de citations géniales, que je ne répéterai pas ici. Mais j’ai beaucoup aimé les dialogues, les références, l’humour qui pointe, l’exaltation qu’il y a sous cette histoire. J’ai aimé voir évoluer Hazel et Augustus. Plus vite parce que le temps est compté. J’ai aimé mais je suis quand même restée à distance. Par choix.
Un bon roman, qui traite du sujet de la façon selon moi la moins pathétique possible. Sauf que bon… ça reste que ça l’est un peu, tout de même…
36 Commentaires
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J’adore ton billet! (le cancer de la prostate? )
Keisha: Voilà, tu as tout compris. Le cancer de la prostate. Voire même le cancer des testicules!
Pas totalement convaincue donc…
Mais je suis d’accord avec toi. Ce livre a des passages qui sont « trop » triste ou qui ont pas assez d’humour à la Green, si tu vois ce que je veux dire.
Par ex, sans spoiler, le moment de Gus dans la voiture quand il veut s’acheter des clopes, je trouvais que c’était typiquement un passage dont je me serais passée et qui n’aurait rien enlevé à la « justesse » du livre…
Cess: Pas totalement mais quand même il fait réfléchir, ce roman. Et je suis d’accord pour certaines scènes qui sont selon moi « de trop ». La même que celle dont tu parles!
Tu en parles fort bien et je suis épatée que tu l’aies lu, tu peux être fière de toi ! 😉
Bladelor: Moi aussi je m’épate. Mais bon, à date, je n’ai pas de nouveau cancer, c’est toujours ça!
A trop lire de bonnes critiques sur ce livre, je n’ai pas eu le coup de coeur attendu… Cela reste un très bon livre mais… Dans le même registre, j’ai préféré un film, Restless de Gus Van Sant, qui est plein de poésie, en plus de mêler subtilement tristesse et humour.
Coralie: Je pense que je pense un peu comme toi. J’aurais sans doute plus aimé si je n’avais pas eu tous ces avis enthousiastes. Mais bon, j’ai quand même aimé hein. J’ai trouvé certains passages très justes.
je ne l’ai pas trouvé triste moi… je dois avoir une malformation des glandes lacrymales 🙂
Yue: Attends, je n’ai pas pleuré là.. .mais j’ai trouvé ça triste et flirtant avec le patho à une ou deux occasions. Pas souvent. Mais quand même!
Et bien, tu me donnes quand même bien envie de le lire 😉
Lewerentz: Je ne déconseille pas, loin de là! C’est bien et les thèmes sont bien exploités.
On a eu EXACTEMENT le même ressenti. How strange.
Fab: What a surprise!
J’ai quand même très envie de le lire !
Sandy: Ah mais je ne décourage pas hein! C’est une belle histoire et c’Est souvent super juste!
Tiens, je ne savais pas que c’était un roman ado. Tu l’as lu en VO ?
Alex: Oui, je l’ai lu en VO. C’est un roman ado mais qui peut aussi convenir à certains adultes.
Je suis assez peu tentée de le lire, déjà parce que je n’ai pas envie de pleurer en ce moment. Et puis aussi car après tous ces avis enthousiastes j’ai peur d’être déçue.
Constance 36: Alors si tu n’as pas envie de pleurer, tu risques de te garder à distance et de louper le truc. Parce quebon, quand même, ce sont des ados malades. Attends un peu!
un gros gros coup de coeur pour moi malgré les tonnes de larmes et de mouchoirs. je comprends cependant que tu aies du rester à distance…
bouma: Je pense que la plupart des blogueuses ont eu un coup de coeur. Mais bon, étant donné ma peur de la maladie, j’ai pris mes précautions.
Moi aussi j’ai trouvé ce roman très vrai…
Depuis j’ai publié ma chronique, si tu veux la lire 😉
http://romans-francais-contemporains.fr/nos-etoiles-contraires-john-green/
Coralie: Je vais aller lire ton billet!
Au départ, j’étais partie pour me blinder… Et puis finalement non, et j’ai survécu… Gros coup de coeur de mon côté ! Et je n’ai (presque) pas pleuré ! 😉
Noukettte: Je pense que mon blindage se fait tout seul, en fait. Je ne fais même pas exprès.
Tu es le premier le premier avis avec nuance ( et pas de gris… trop fort, pardon, trop nul mon jeu de mots) que je lis !
Clara: Je ne pourrai plus jamais dire le mot « nuances » sans penser à des menottes maintenant… c’est malin!
Tu n’es pas totalement conquise tout de même.
Valérie: C’est un livre que j’ai aimé, quand même. Je ne suis pas aussi enthousiaste que la plupart mais quand même, il y a du vrai là-dedans. J’ai juste trouvé ça un peu « too much » à un moment donné.
C’est un commentaire un peu sur le tard, mais je tenais à souligner à quel point je me reconnais dans ton propos! Je crois avoir aimé le roman un peu plus que toi peut-être, mais un an plus tard, je ne l’ai toujours pas commenté puisque seulement penser à son sujet me rend nerveuse. J’essaie généralement de m’en tenir loin, mais comme c’était John Green, j’ai fait exception!
Kay: J’ai aimé, hein… et j’y ai beauuuucoup repensé après, c’est fou. Et bon, on ne résiste pas à John Green, je le conçois parfaitement!
Il faut que je le lises !
Kim: Oui, je conseille!
Une belle découverte pour moi ce livre! J’ai vraiment aimé et je relierai l’auteur!
Amiedeplume: Du même auteur, j’ai aussi beaucoup aimé « Ou est-tu Alaska ».