Résumé
« Dans un restaurant de New York, un musicien sans succès croise un homme en complet gris accompagné de gardes du corps. Après quelques rencontres amicales, l’homme invite le musicien à visiter son pays. Et les voilà à bord d’un train sillonant un pays d’Amérique du Sud où règne la terreur. Or cette terreur est à sens unique, car l’homme en complet gris est le « président à vie » du pays en question, un dictateur qui gouverne son peuple l’arme au poing. Sous sa soudaine et imprévisible tutelle, l’innocent musicien se verra asséner de mémorables leçons. »
Commentaire
À « La Recrue du mois », plusieurs bloggueurs commentent le premier roman d’un auteur québécois. Comme je trouve que c’est une excellente initiative et aussi un bon moyen de faire des découvertes, j’ai choisi de lire le roman en même temps qu’eux et participer à ma façon. Ce mois-ci, la recrue était « Balade en train assis sur les genoux du dictateur » de Stéphane Achille. Je vous invite aussi à aller lire leurs critiques sur le site de « La recrue »!
J’ai terminé le roman depuis plusieurs jours et j’attends avant d’écrire ce billet… parce que je ne sais trop quoi en dire. En fait, j’ai bien aimé la lecture et j’ai passé un bon moment. J’ai aimé les chapitres courts, l’alternance entre les chapitres sur la musique et les chapitres avec le dictateur… mais j’ai la sensation étrange d’avoir manqué quelque chose. En fait, je ne suis pas certaine de bien comprendre l’intention derrière le roman. Je suis plutôt certaine d’avoir loupé quelque chose, en fait. Je me suis même demandé si, en fait, toute cette histoire n’était pas qu’un rêve.
J’ai beaucoup aimé les chapitres où le jeune musicien (français… mais probablement qu’il a des ancêtres québécois) parle de sa désillusion face au monde de la musique où la passion se retrouve vite noyée à travers les chiffres et le côté « petit quotidien » de la chose. Certaines réflexions (les signatures, entre autres) m’ont beaucoup interpellée. J’ai aimé aussi le parallèle entre la dictature et les médias, les « grosses » boîtes qui imposent leur vision. La vulnérabilité du jeune artiste, caché derrière des millions de moyens de défense, centré sur lui-même est palpable dans une bonne partie du roman. Pourtant, je n’a pas ressenti le personnage comme étant « tout d’une pièce » car, d’un autre côté, non seulement il évolue au cours de ces quelques jours (j’ai d’ailleurs beaucoup apprécié cette évolution dans les rôles), mais il a lui aussi sa part de cynisme, et un désir de « sauver la face » à tout prix. J’ai senti son désir d’être célèbre, adulé… mais ne contrôlant pas cela, il tente de contrôler ce qu’il peut: ainsi que l’apparence et l’air d’être au-dessus de tout ça. Quitte à souffrir, quitte à manquer des rendez-vous… tant qu’il ne perd pas la face et réussit à trouver un coupable. Il est un peu le dictateur de son disque. Ça j’ai aimé. J’ai senti ça « vrai ».
C’est la partie concernant le dictateur par laquelle je suis un peu dépassée. J’ai commencé par voir ce dictateur comme une personnification du pouvoir, de la puissance qui ne croit plus en rien. Un dialogue avec lui-même et la destruction de ce désir de puissance et des rêves de grandeur pour accepter la réalité. Je voyais le tout comme une allégorie mais certaines remarques sur l’industrialisation, sur les régimes socialistes et totalitaires me portent à croire qu’il y a plus que ça et que j’en ai vraiment manqué un bout.
Bref, un bon moment de lecture mais mes yeux sont encore pleins de points d’interrogation. Je vais continuer à y réfléchir, je pense!!
7,5/10
12 Commentaires
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Nous avons vu le parallèle entre la dictature et les médias de la même façon. Et oui, je suis resté sur ma faim moi aussi…
Je suis tout de même bien contente d’avoir fait cette lecture avec vous! A quand le prochain??? :))
La Recrue publie chaque 15 du mois… Dans quelques jours, le prochain titre sortira. Merci de participer avec nous! Lire le premier roman d’un auteur est risqué, parce qu’on est pas toujours bon la première fois!! ;o) Il faut leur donner une chance et les encourager. Je trouve parfois les magazines littéraires contemplatifs et j’ai l’impression qu’ils ne donnent pas l’heure juste. Nous, oui!
C’est ce que j’aime des blogs: l’heure juste et les impressions réelles de lecteurs qui ne cherchent pas à en mettre plein la vue à qui que ce soit! Je vous suivrai avec plaisir le mois prochain!
Karine, je viens juste de lire ton commentaire, je ne savais pas qu’il était déjà réfléchi et donc rédigé. Je me répète peut-être mais même si on n’a tout compris, l’essentiel dans un commentaire est d’être vrai et donc, de dire ce que l’on a bien et moins bien compris. On ne cherche pas à atteindre une vérité, chacun et chacune a la sienne, sa vision en fait. En ce sens là, ton billet aurait pu se retrouver à « La Recrue » !
Venise: Tu as raison et je sais que tu as raison!!! C’est juste que ça m’intimide un petit peu!!! :))
j’ai vu l’article de caro[line] et ça m’intrigue tout ça. Il a l’air très riche ce premier roman, non ?
Emeraude: Je ne sais pas si j’utiliserais le terme « riche » mais une chose est certaine, il semble très prometteur, cet auteur! Je lirai bien autre chose de lui dans le futur!
Pour quelqu’un qui ne sait pas quoi dire du roman, tu t’en sors très bien 😉
Joelle: J’ai en effet beaucoup de talent pour parler loooongtemps! L’art du résumé, ça ne me connaît pas vraiment, je crois!
Je n’ai pas aimé…
Amiedeplume: J’en garde une impression de bizarre… ça fait un moment et je me souviens surtout que c’était bizarre et étouffant!! Mais sur le coup, je n’avais pas détesté!