Présentation de l’éditeur
« Au chevet de son époux mourant, c’est sa propre mémoire que veille Elisabeth d’Aulnières. Enfouis sous le temps et les songes, les souvenirs de sa jeunesse tumultueuse refont surface: l’histoire, en 1839, de son innocence salie, d’une passion tragique de chair et de sang, d’amour et de mort. Un secret dissimulé sous l’opaque silence des apparences et de l’honneur. Un amour éperdu enterré vivant sous les neiges québécoises,
Commentaire
Il y avait longtemps que je n’avais pas lu Anne Hébert. En fait, généralement, je me contente de lire et relire Les fous de bassan (billet super poche). Non, je ne me tanne pas. Quand on aime…
Pourtant, j’aurais dû y revenir plus tôt parce que je réalise que j’accroche vraiment au style d’Anne Hébert. J’ai ouvert ce roman un soir et je l’ai fini en apnée, plusieurs heures plus tard. Trop tard. En remerciant le ciel que ce soit un vendredi. Ce roman a été écrit au début des années 1970 mais est basé sur un fait réel survenu en 1839 (selon wiki… je n’ai pas vérifié plus loin). C’est donc dans un Québec passé, un Québec de folles neiges et de longues routes en traîneau que nous sommes transportés par l’intermédiaire des pensées, presque parfois du délire d’Elisabeth d’Aulnières, maintenant Rolland, alors que son mari des 18 dernières années se meurt.
Nous pénétrons d’emblée dans la tête d’une femme qui ose soudain se souvenir. Un femme qui paraît en tout point respectable, la femme d’un notaire de Québec. Mais Elisabeth voit soudain ressortir son passé de sous le lourd manteau des apparences. Un premier mariage malheureux, un époux qui boit et qui couraille. Puis la découverte de l’amour, le grand amour, celui qui mène aux actes désespérés. Et ce qui s’en est suivi, les regrets, les peines, les choix. Anne Hébert nous entraîne dans un tourbillon où les choses sont révélées par petites touches et où l’héroïne voyage entre les époques au gré de ses pensées qui partent dans tous les sens. Le lecteur est entraîné avec elle et les détails sont révélés de plus en plus clairement, pour nous permettre de comprendre comment cette femme bouillante a pu s’enterrer dans ce mariage de raison.
L’écriture est hachée, haletante, et reflète bien l’état d’esprit d’Elisabeth. J’ai savouré les mots, les images sont venues par dizaines et sont restées. Un lit où un homme se meurt, une fenêtre où une femme attend, un cheval d’un noir profond sur une route enneigée et du rouge sur la neige.
Un très très beau roman.
22 Commentaires
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Ca y est, encore une à noter…
Anne: Oui, il faut noter! Anne Hébert, c’est génial!
Je l’avais lu à la fac. Je voulais le relire pour ton challenge, mais je l’ai bêtement oublié chez mes parents… je suis un boulet ^^
L’irrégulière: Il est super bien, en plus 🙂 Mais bon, je vais refaire le challenge l’an prochain, ne serait-ce que pour prendre le temps de découvrir la littérature de chez moi… sait-on jamais!
hiiiii je le veux celui-là… il est au point, ça devrait être facile 🙂
Yue: En effet, super facile!
trop tard j’ai cliqué !
Yueyin: Ah oui, vraiment. Trop facile, même!
Et voilà, ma curiosité est vraiment piquée, il va falloir que je le lise celui-là, c’est sûr. L’idée de départ me plait énormément, j’ai toujours aimé les livres où les personnages se replongent dans leur passé, en plus ^^
Morgana: MOi aussi j’aime beaucoup ce genre d’histoire, les souvenirs et tout. Et celui-ci m’a vraiment plu.
Pas lu mais j’avais beaucoup aimé le film avec Geneviève Bujold. Il y a un bail de ça, je ne sais pas s’il a bien vieilli…
Grominou: Les films, c’est souvent pas facile sur le vieillissement hein… Je ne l’ai pas vu. Je suis curieuse, maintenant.
Je note! Il donne vraiment envie 🙂
Emilie: J’ai vraiment beaucoup aimé, en tout cas!
Il faudrait bien que je me décide à le lire… de toute façon, du film, je ne me rappelle que la neige…
Lucie: Et moi je n’ai pas vu le film… je revois juste un traîneau dans la neige… ce devait être dans la « bande annonce »!
Très belle présentation!
J’ai très envie maintenant de découvrir cet ouvrage!!!
Claire: J’espère que ça vous plaira! J’ai vraiment beaucoup aimé et l’écriture me plaît énormément.
Désolée, mais ni l’époque ni le sujet ne m’inspire. je passe.
Géraldine: Alors ce n’est sans doute pas pour toi :))
J’ai beaucoup aimé aussi !! Tout à fait d’accord avec ton dernier mot-clé : IMAGES… C’est exactement ça. 🙂
FondantOChocolat: N’est-ce pas que c’est une succession d’images, d’impressions, de bouts de vie? ah, ce que j’ai pu aimer!