Présentation de l’éditeur (oups, non… d’Ama*on, j’ai prêté mon édition, déjà!)
« À la fois roman d’introspection et conte merveilleux, Alice au pays des merveilles est le récit, mené de bout en bout sur un rythme époustouflant, de l’intemporelle question de l’identité.
Enfant déroutante, naïve et réceptive jusqu’à l’extrême, Alice fait la rencontre d’une multitude de personnages improbables qui seront autant d’ouvertures sur un monde où le cadre spatio-temporel est bouleversé, où les repères linguistiques ne sont plus fiables, où la peur voisine avec le jeu. »
Commentaire
Je l’admets tout de suite, ce n’était pas ma première lecture d’Alice. Je connaissais l’histoire et l’avais adorée enfant et ado par la suite. J’avais même repris la célèbre phrase du chat de Cheschire à toutes les sauces… sauf que je parlais d’autre chose que d’un « grin » et d’un chat. Mais passons sur mes délires d’ado!
Je l’ai relu maintenant pour voir le film sans rien manquer mais aussi parce que j’ai reçu « La chasse au Snark » de Carroll et que, encore une fois, je voulais bien apprécier les références. J’y ai retrouvé les personnages complètement cinglés que j’aime beaucoup, la folie douce, l’absurde (nonsense, en anglais), genre que j’aime beaucoup de façon générale. C’était comme retrouver de vieux amis.
L’histoire, tout le monde la connaît, je crois… ou du moins, la plupart des gens en a une idée! Alice s’ennuie et suit un lapin blanc à travers un trou et là, elle tombe, elle tombe… pour se retrouver dans un monde où la logique n’a plus réellement de sens et où les conversations et personnages absurdes abondent. La petite fille n’a plus de repères mais décide d’explorer quand même cet univers sans trop se soucier des conséquences. J’aime la présence d’esprit d’Alice, son sens de la répartie et sa façon de se dire que bon, peu importe, on verra bien ce qui va arriver. J’aime aussi le fait qu’elle se parle à elle-même. Mais bon, c’est probablement parce que je m’auto=chicane aussi!!!
Au pays des merveilles, c’est du grand n’importe quoi. Les personnages sont bien connus, que ce soit la reine de coeur, le chapelier fou, ou encore le lièvre de mars. J’adore le « Mad Tea Party » où les convives sont coincés dans une heure du thé éternelle parce que l’horloge est arrêtée à 6h, l’heure du thé, et où les devinettes s’accumulent. Ca a toujours été mon passage préféré. Combien de fois ai-je eu l’impression d’être dans cette situation quand j’entendais les adultes parler quand j’étais petite!! Et bien malgré moi, j’adore le personnage de la Reine de Coeur avec ses « Qu’on lui coupe la tête! » La description de la partie de croquet me fait mourir de rire à chaque fois… j’ai trop d’imagination!
Un réel plaisir de relire Alice donc, et de me replonger dans cet univers où on ne peut plus rien prendre pour acquis. Ado, je croyais que c’était une très belle métaphore du passage à l’âge adulte (tout devient toujours passage à l’âge adulte pour moi) mais il semblerait que non, il n’en est rien. Je trouvais pourtant bien révélateurs ces changements de taille qu’on ne comprend pas très bien, alors qu’on nous demande parfois de nous comporter en enfant et d’autres, en adulte. Sauf qu’il s’agit plutôt d’une histoire que Lewis Carroll (ou plutôt Charles Ludwidge Dodgeson, de son vrai nom) a inventé pour la fille de son ami, Alice Liddell. L’histoire est donc truffée de référence au quotidien des jeunes filles Liddell et aussi à une certaine sortie en bateau ayant eu lieu plus tôt. Les notes dans mon édition donnent beaucoup de détails à ce sujet et j’ai beaucoup aimé entendre parler de la genèse d’Alice.
J’ai poursuivi immédiatement avec « De l’autre côté du miroir »… dont je vous parle bientôt! En attendant une petite photo prise à Central Park, New York, cet automne, représentant la fameuse petite Alice! J’ai quand même fait faire une bonne trotte aux copines pour me faire photographier à côté!!! La scupture ressemble à s’y méprendre aux illustrations du livre, maintenant indissociables de celui-ci et de mon imaginaire!
Et en passant… c’est normal que je ne les trouve pas si bizarre que ça, les rêves d’Alice, moi??
34 Commentaires
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Je connais l’histoire mais je n’ai jamais lu l’oeuvre originale. Il faudrait bien que je la lise bientôt !
Marguerite: C’est vraiment particulier, ça ne plaît pas à tous… mais selon moi, il faut tenter le coup!!
Pour te rassurer au niveau de ta dernière question, sache que NON, ce n’est pas normal de trouver les rêves d’Alices quasiment sensés 😉
Mais ton enthousiasme fait plaisir à lire, tu sais que tu me donnes presque envie de retenter l’aventure ?
Erzébeth: Ok… je me sens bizarrement beaucoup mieux de savoir ça! Et bon… attends de lire mon billet sur « De l’autre côté du miroir »! ;)) Lewis Carroll je l’aime… mais à petite dose, je pense!
Je n’ai toujours pas osé m’aventurer dans ce classique ! Par contre cette statue, que de souvenirs !!!!
Manu: N’est-ce pas que ça rappelle des trucs!!! New York baby!
C’est une lecture qui « m’effraie » un peu, j’ai peur d’être trop déstabilisée… Mais ton billet me donne envie de m’y mettre tout de même ! Par contre j’ai adoré la « folie » du film donc peut-être que ça me plairait… Je suis compliquée non ??
Tiens, au fait, j’ai « commencé » un blog sur mes lectures, si tu as le temps, ça me ferait plaisir que tu ailles y faire un tour…
Anne-Laure: Je vais aller voir ton chez-toi! Et je pense que Lewis Carroll, ce n’est pas pour tous… c’est étrange, complètement insensé et il faut avoir le goût pour ça à ce moment précis… Je n’ai pas vu le film… alors je ne peux aps te dire!
j’ai aussi été ravie de relire les livres après avoir vu le film.
je l’avais lu il y a très longtemps, et j’en avais oublié une partie – j’ai nettement préféré « De l’autre côté du miroir » (qui fut d’ailleurs l’inspiration du film)
Niki: Ah moi, c’Est le contraire! En fait, je pense juste que je n’aurais pas dû lire les deux de suite…
Cela fait un certain temps que j’ai lu ce livre et je suis encore incapable de trancher pour savoir si j’ai bien aimé ou pas. En fait, ce qui ressort de ma lecture c’est un profond mal-être, un gros malaise. Donc j’ai aimé qu’un livre me secoue de la sorte mais peut-être aurai-je préféré me sentir moins « bizarre » en le lisant
Kikine: Pourquoi as-tu été si secouée, tu pourrais le dire?? C’est dans le bizarre, ça nous amène à un endroit qui fait carrément peur… Un trou, quand même!!!
Pour ma part je n’ai pas accroché mais je reconnais volontiers le talent de Carroll Lewis pour écrire ce qui se passe dans les rêves.
Bladelor: C’est hyper partagé pour Alice, je pense… moi, ça me plaît mais je pense que ma métaphore-qui-finalement-n’avait-pas-rapport a aidé!
J’aime beaucoup ton billet il est très touchant
Alice: Merci!
Ton billet m’a beaucoup plu et j’adore ta photo. Je n’ai jamais lu le livre et voilà deux bonnes raisons pour le faire.
Alcapone: Pour voir le vrai de la photo… faut aller visiter the big apple!!! J’ai hâte de voir ce que tu vas penser d’Alice… on aime ou on déteste, je pense!
J’ai passé le cap que Marguerite n’a pas encore passé et j’ai pas aimé du tout. L’absurde qui règne en maître dans ce roman me perturbe énormément, me fait peur aussi.
Petite Fleur: C’est certain qu’il y a des côtés effrayants dans ce conte… et ça ne plait vraiment pas à tous. Pour moi, il en faut à petite dose parce que j’ai enchaîné les deux et bon… disons que j’ai toruvé ça un peu pénible, le 2e tome…
J’essaye de mettre des mots sur ce sentiment depuis des années et ce n’est pas facile. Je vais tenter d’exprimer le pourquoi du comment ça m’a secoué…
Je dirai que lorsque je lisais Alice, cela rappelait un peu l’enfance avec ses périodes de joies, de découvertes, de jeux amusants, d’esprit bon-enfant… Or, ces situations qui sont censées évoquer le bonheur, la nostalgie et toutes ces émotions agréables étaient, au contraire, très perturbantes car elles étaient effrayantes, absurdes et frisaient la folie. En fait, c’est comme si en lisant le livre, on frôle le non sens, la folie et que l’on suit un peu le mouvement ou que l’on sent que l’on pourrait sombrer nous aussi dans ce monde fou.
Lorsque je repense à ce livre et à sa lecture, une petite boule dans mon ventre revient automatiquement. Et puisque Lewis Carroll a été capable de faire en sorte que cette lecture soit encore si vive à mon souvenir après toutes ces années et qu’elle ait été capable de me faire vivre autant d’émotions fortes (encore maintenant quand j’en parle), je dirai que c’est un excellent livre. Par contre, quand j’essaye de penser à des livres que j’ai aimé, le sentiment qu’il se dégage du souvenir est une lecture qui m’a rendue heureuse et là, ce n’est clairement pas le cas …
Rhaaaa, je me rends compte que ce long commentaire-roman n’est pas très clair … Je ne suis pas certaine d’être capable un jour de vraiment exprimer ce que je ressens … Mais bon, fallait pas poser la question à Kikine-la-bavarde 🙂
Kikine: Oui, je vois ce que tu veux dire, en fait… l’enfance, c’est heureux mais dans ce livre, ce sont toutes les peurs irrationnelles, les incertitudes, les demandes incohérentes qui sont mises en avant…
En fait, même si je n’ai pas lu le livre, comme tout le monde, j’en connais l’histoire. Il me semble qu’Alice au pays des merveilles n’est pas tout à fait un livre pour les enfants…
Alcapone: Non, pas tout à fait… les adultes y verront autre chose que les enfants, probablement… on peut le voir à plusieurs niveaux!
J’aime la tentative d’auto-analyse de Kikine; je dis tentative, non que tu (Kikine) ne ne sois pas parvenue à exprimer ton ressenti (au contraire) mais parce que tu laisses entendre que c’est ça mais aussi autre chose et peut-être encore plus! C’est ce qui arrive avec les grands classiques qui peuvent être lus à plusieurs degrés : histoire merveilleuse pour les enfants , ce conte semble exprimer aussi toutes nos peurs, explorer nos zones d’ombre, notre inconscient, la part de folie. C’est vrai que Alice et nous-mêmes pourrions ne jamais ressortir du trou et y rester coincés.
Deux héros britanniques illustrent cela :
Pour moi, Alice, c’est celle qui a su échapper aux fantasmes, à la tentation de la folie, à l’éternelle enfance (le refus de grandir) pour accepter le monde réel alors que Peter Pan, c’est celui qui a refusé de grandir et n’a pu se réaliser comme adulte. Peter Pan, la version pessimiste d’Alice!
Alcapone a raison, c e n’est pas (seulement) un livre pour enfants.
Claudialuciamalibrairie: Tout à fait d’accord… il y a plusieurs niveaux de lecture et on peut le voir de plusieurs façons différentes… j’aime beaucoup ta vision des choses et même si j’aime beaucoup Peter, il y a un côté qui fait un peu peur aussi là-dedans…
J’avais aimé ce livre moi aussi!
Amiedeplume: Alice, on aime ou on déteste, je pense! C’est tellement bizarre!
J’aime bien ce livre, il faudra que je le relise.
Pour les rêves… Ba non! enfin je crois 😀 on va dire ça comme ça !
Pauline: C’est que je suis la reine des rêves bizarres… vraiment vraiment… et comme les copines F***book ont souvent droit à ces primeurs, ça ne suprend pas les gens que je ne les trouve pas si bizarres que ça!
Je suis une inconditionnelle d’Alice depuis l’enfance, c’est l’un de mes livres de chevet. J’adore son absurdité, l’atmosphère de folie douce qui s’en dégage, je suis une grande adepte du nonsense ! Pour moi, Carroll pose dans ce livre le problème de l’identité et de l’affirmation de soi.
Tu t’interrogeais sur la genèse d’Alice. Je te conseille de lire le magnifique roman de Melanie Benjamin, Alice I Have Been, qui raconte l’histoire d’Alice Liddell. Je l’ai lu il y a quelques mois, j’en suis ressortie bouleversée.
Elizabeth Bennett: Carroll pose en effet plusieurs problèmes dans ce roman, chacun a sa vision de ce nonsense! Merci pour le lien, je vais aller voir ce qu’il en est!
Un bon classique relu récemment!
Amiedeplume: Oui, un classique qui marque! J’ai été longtemps persuadée que tous les lapins allaient vite car ils étaient en retard!
[…] Je pense que tout le monde la connaît et que j’en ai parlé de long en large dans mon premier billet sur le roman. J’aime perdre pied dans l’histoire, cet univers absurde où on ne peut faire confiance […]