Le comment du pourquoi
Il fut une époque où j’étais l’une des rares blogueuses à accepter des SPs en numérique (voir ma biblio pour comprendre pourquoi). Du coup, certaines maisons d’édition, surtout anglophones, m’envoyaient systématiquement toutes leurs parutions. Du coup, quand j’ai vu ce roman sur une liste « dark academia » et que j’ai réalisé que je l’avais, je me suis plongée dedans. Non mais vous saviez que c’était même un truc, ça, « dark acacemia »? Ben c’est ça. Moi non plus.
De quoi ça parle
À sa libération, après 10 ans de prison, Oliver Marks retourne sur les lieux du drame qui a bouleversé sa vie et qui l’a mené derrière les barreaux. Là l’attend le détective Colborne, celui-là même qui l’a envoyé en prison, et qui, maintenant à la retraite, veut comprendre ce qui s’est vraiment passé 10 ans plus tôt dans cette école d’élite dédiée aux arts. Oliver va donc nous ramener à la fin des années 90 et raconter son histoire, sa tragédie.
Mon avis
Comme vous vous en doutez avec les petits coeurs en haut du billet, ce roman m’a tourneboulée. Vous savez, le genre de sensation qui fait qu’on oublie complètement les faiblesses du roman après quelques pages et qu’on est tellement immergé dans l’histoire qu’on ne veut pas quitter cet univers? C’est totalement ce que If We Were Villains a fait pour moi. L’histoire qui nous est racontée se déroule dans une école artistique d’élite, où les étudiants vivent pratiquement coupés du monde et sont plongés pendant quatre ans dans le domaine artistique qu’ils ont choisi.
Oliver, le narrateur, est l’un des 7 étudiants de 4e année en théâtre. Chacun d’entre eux a été « casté » dès le début de ses études dans un rôle particulier. Richard, le roi, plein de confiance, James, le héros, Alexander, le vilain, Meredith, la femme fatale, Wren, l’ingénue et Filippa, le second rôle, souvent dans les rôles d’hommes. Oliver, lui, est le moins doué. Il est l’éternel personnage secondaire. Le groupe est soudé, ils vivent tous ensemble dans une ancienne aile de l’école, à l’écart de tout. Dans cette école, ils passent quatre ans à étudier Shakespeare et seulement Shakespeare. Ils respirent Shakespeare, parlent le Shakespeare. Oui, ça semble pédant. Oui, c’est agaçant. Mais ils ont la vingtaine, ont des références hors du temps et ils y croient. Et on réalise, petit à petit, que cet éternel rôle qu’ils apprennent à jouer va influencer la construction même de leur identité.
On comprend très vite qu’il y a eu un drame, et que personne n’en est sorti indemne. Le roman, divisé en 5 actes, comme les tragédies Shakespeariennes que les 4e année étudient, a réussi à faire monter la tension et à me faire craindre pour les personnages, aussi plein de failles et de contradictions soient-ils. On sent la tension monter (peut-être un peu vite), un climax est atteint, mais la partie réellement fascinante est l’après. L’auteur réussit à nous faire ressentir le désarroi des personnages, leur vide intérieur, ainsi que les effets de la culpabilité, du remord. Certes, ils sont parfois agaçants. On a envie de leur dire de s’ouvrir les yeux, d’assumer les choses, d’arrêter de se cacher derrière les textes de Shakespeare et d’être VRAIS pour une fois, mais j’ai eu mal pour eux, eu tant de peine de voir leur difficulté à communiquer vraiment et à s’avouer vraiment les choses.
J’avoue, au début, je me suis dit que c’était un peu une redite de « The Secret History« , mais avec des étudiants en théâtre shakespearien au lieu de des classicistes. Oui, peut-être. Le schéma est un peu le même. Mais savez-vous quoi? Je. M’en. Fous. Je n’ai pas été autant passionnée que par le roman de Donna Tartt (qui est, je le rappelle, mon roman préféré de tous les temps, ma mère a eu peur que je fasse une dépression quand je l’ai lu la première fois), l’atmosphère est moins dense, l’écriture moins soignée mais, je le répète: Je. M’en. Fous. J’ai braillé ma vie à la fin (et avant), malgré le côté théâtral, les grands gestes, la grandiloquence et le côté malsain. Et bon, maintenant, je vais relire Shakespeare. Ou réécouter Doctor Who, parce que, sincèrement, je suis en total book hangover en ce moment précis.
Non mais ils attendent quoi pour le traduire?
17 Commentaires
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Alors, j’avoue que ce titre pourrait vraiment me plaire (mais s’il n’est pas traduit cela compromet fortement notre rencontre).
Tu évoques Donna Tartt que j’ai très envie de découvrir. (Lequel de ses romans est LE/TON roman?)
Le maître des illusions ! 😉
Merciiiiii !
Liste pour ma librairie chérie: check !
Auteur
J’espère que tu vas pouvoir l’avoir. Pour moi, ça l’a totalement fait.
Auteur
Oui! Je conseille aussi Le maître des illusions!
J’avais beaucoup aimé le maître des illusions donc pourquoi pas ? Mais pas en numérique, je ne m’y fais pas…
Auteur
Moi j’ai maintenant du mal à lire en papier… je les garde « pour faire beau » mais mon pouce gauche préfère nettement les ebooks!
Et bien cela a des sacrées allures du Maître des illusions, indéniablement…
Auteur
Oui, définitivement. Même genre d’histoire, d’école. Et je suis toujours preneuse pour les romans qui rappellent ces atmosphères.
Si j’ai bien compris : tu t’en fous 😉
Auteur
Tout ça fait. J’aime et je me fiche du reste!
J’allais dire que ça avait des airs de Donna Tartt… C’est très intriguant. Est-ce que tu as lu « La Physique des catastrophes » de Marisha Pessl ? C’est un bon gros pavé dans la même veine.
Auteur
Oui, tout ça fait. Ca ressemble vraiment comme setting! Et oui j’ai lu le Pessl que j’avais aussi beaucoup aimé.
Hello ! J’ai super envie de lire un livre de cette écrivaine mais je ne suis pas sûr de réussir à le lire en anglais…Sais tu si un de ses livres à été traduit en français ? Merci
Auteur
Je ne crois pas qu’elle soit traduite. En fait, elle n’a écrit que ce roman. Ce n’est pas un anglais hyyyper recherché mais ce n’est pas très simple non plus.
Bonjour est-ce que vous avez lu ce livre en français ou en anglais? Parce que je ne sais pas si il a été publié en France.
Auteur
Je ne sais pas non plus… mais il faudrait! Je l’ai lu en anglais.