Le comment du pourquoi
Maggie O’Farrell + Shakespeare.
Ai-je vraiment besoin d’en dire plus?
De quoi ça parle
Straford-upon-Avon, fin du 16e siècle. Un jeune professeur de latin croise Agnes, la fille aînée de la famille, connue pour son extravagance, ses dons et sa connaissance des herbes. Ils tombent amoureux, se marient, et eurent trois enfants : Susanna, Judith et Hamnet.
Au début du roman, Hamnet est un jeune garçon solide, espiègle et en bonne santé. Une semaine plus tard, il serait mort.
Mon avis
Je n’avais lu que des avis hyper enthousiastes sur ce roman. En plus, il est dans la shortlist pour le Women’s Prize for fiction. Du coup, j’avais des attentes au top. Imaginez, une autrice qu’on adore, qui essaie de raconter la vie de la femme de Shakespeare, vie d’ailleurs très peu documentée et imaginer ce qu’elle a pu être… ça avait tout pour me plaire. Et j’avoue que, dans ce cas-là, c’est un cas de « c’est pas lui, c’est moi »… et que je n’ai pas détesté… mais je m’explique.
Le roman est divisé en deux parties. Avant la mort du fils de Shakespeare, et après. La première partie raconte la rencontre et l’installation du couple, en flashbacks, alors que Judith, la fille de Shakespeare, est malade et au lit, avec une grosse fièvre et des bubons. Et pour moi, la terrible hypocondriaque, ça a été un peu le problème. Une épidémie de peste, en pleine épidémie de Covid. C’était pas une bonne idée. J’ai passé 2 jours à checker pour les puces et à me gratter partout. Je n’avais donc pas nécessairement hyyyyper hâte de me mettre à ma lecture, pendant la dite première partie. J’ai aussi eu l’impression que tout était survolé, mais peut-être est-ce parce que MOI je survolais! Tsé, question de ne pas me faire peur à moi-même!
Par contre, la seconde partie, centrée sur le deuil d’Agnes et de la famille, est magnifique. La souffrance est palpable, et on croit sentir le poids de la culpabilité et de la peine sur les épaules de cette femme forte, un peu crainte, hors-norme, qui voit l’avenir dans la main et qui « sait » beaucoup de choses. L’évolution de la femme, du couple, de l’entourage à travers cette épreuve est criante de vérité. Et cette partie m’a passionnée. De plus la plume de Maggie O’Farrell est toujours aussi belle, fluide et imagée et ce tout au long du roman. Je suis fan depuis le début de sa façon de décrire la nature ou les sentiments. Elle a vraiment un don pour nous faire faire un voyage dans le temps et faire vivre les époques.
Shakespeare est là, mais on voit davantage l’homme que la légende. L’homme faillible, souvent à contretemps avec son entourage et peu reconnu par ses proches. L’homme vu par son épouse qui l’adore mais qui le voit tel qu’il est, sans son halo de gloire. C’est un roman sur la femme, sur sa femme, restée dans l’ombre alors qu’il rayonnait sur les scènes londonniennes et qu’il osait écrire une pièce appelée « Hamlet ».
Est-ce la vérité? On s’en fiche un peu, en fait. L’autrice a brodé, inventé, a créé un personnage de femme qui n’a pas existé comme telle, mais qui était probablement tout autre. L’histoire en dit peu… et on voudrait bien y croire, à cette version. C’est juste dommage pour moi que je sois restée si extérieure à la première partie…
4 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
Maggie O’Farrell + Shakespeare, moi non plus, il ne m’en faut pas plus !
Auteur
Hâte de voir ce que tu vas en penser.
J’ai un peu de mal avec les romans où l’Histoire est brodée, car je suis du genre à tout prendre pour argent comptant, donc à croire et à mémoriser des choses qui ne sont pas forcément vraies, et après, quand je les ressors en société, j’ai l’air bête ! Donc je passe mais relirais cette auteure avec plaisir !
Auteur
Hahahaha! Je comprends le concept. Moi c’est le contraire, je suis du genre à vérifier tout… alors ça ne m’embête pas du tout!