Je ne sais pas ce qu’il y a dans la plume d’Anaïs Barbeau-Lavalette, mais elle pourrait me parler de son récent passage à l’épicerie et j’adorerais, je pense. Un roman du confinement, dans une forêt, ce n’était pas gagné. Et pourtant, pourtant… je n’ai pas pu le lâcher.
De quoi ça parle
Ils sont quatre adultes et 5 enfants, dans une maison centenaire dans ce qui semble être les Cantons de l’Est. Ils n’ont pas de réseau, font des voyages aux 2 semaines à l’épicerie, il y a des nids de souris dans le piano et des couleuvres dans le salon. À l’intérieur des murs et des coeurs, ce n’est pas toujours facile. L’autrice s’ouvre donc à ce qu’il y a au dehors, au vivant, sous toutes ses formes.
Mon avis
J’ai toujours du mal à parler de ce qui me plait tant chez cette autrice. Sa plume, sa façon de dire les choses, de rendre beau les petits moments et les grands drames du quotidien sans pour autant tomber dans le niais… il y a pour moi quelque chose d’intemporel, qui fait son chemin en moi. J’avais prévu de lire quelques pages et finalement, je ne voulais pas sortir de cette atmosphère et je n’ai pas pu le lâcher. Tout ça même si, au fond, il y a très peu de fil conducteur, même si ces réflexions au fil du temps ne nous mènent pas vraiment à un endroit précis. On se laisse porter dans ce que nous savons être une parenthèse dans la vie de l’autrice.
Nous avons ici une véritable ode au vivant en général, à la nature et au cycle de la vie. C’est redécouvrir le dehors quand l’intérieur étouffe. C’est revenir à petite échelle quand tout s’écroule autour de nous. Certes, on est en pandémie, on la sent par certaines phrases mais ce n’est un roman « sur » la pandémie. C’est un texte sur le beau, sur l’intime, sur la naïveté et l’émerveillement de l’enfance. On s’émeut de toutes les phases de la vie mais aussi sur sa fin et sur ce qui la précède. C’est triste par moments, on se rappelle de moments difficiles mais c’est surtout très beau, très riche, très humain. Le contact avec le vivant, quelqu’il soit, réconforte, que ce soit par l’observation d’un oiseau ou par un calin de dos. Dans ces moments d’isolement « ensemble », on va à la rencontre de l’autre, de leurs histoires et de leur quotidien.
Encore une fois, la filiation est au centre du roman d’Anaïs Barbeau-Lavalette. On retrouve encore une fois sa famille, ses presque-grands-mères ainsi que ses parents, avec cette réflexion sur le trauma intergénérationnel, la liberté, mais la liberté tout étant celle qui reste.
J’ai noté des dizaines de phrases, provenant autant de l’autrice ainsi que des références, parfaitement choisies… j’avais l’impression de lire tout plein de petits poèmes. Inutile de préciser que j’ai très hâte de lire sa prochaine sortie.
8 Commentaires
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J’espère qu’il sortira en France, un jour.
Auteur
J’espère aussi, c’est un roman qui pourrait plaire à beaucoup de gens je pense.
Des petits poèmes dans un roman ? Pourquoi pas.
Auteur
Je suis fan, en tout cas.
J’aime bien les textes qui, comme celui que tu présentes, n’a pas vraiment de fil conducteur et nous mène à sauts et à gambades comme le disait Montaigne. Je ne connais pas cette autrice et du coup, je note !
Auteur
J’ai aimé tout ce qu’elle a fait à date. Elle semble… particulière!
Ah je note, ça a l’air bien.
Auteur
C’est un roman magnifique!