Le comment du pourquoi
La couverture. Oui, parfois, je suis faible, j’ai été attirée par cette couverture réalisée par Brecht Evens. Et ensuite, j’ai vu « classique ». Vous savez, les classiques sont mes doudous à moi. « Weird » is my middle name.
De quoi ça parle
Nous avons donc affaire ici à un classique juif du début du 20e. Quant à l’auteur, il a écrit en Yiddish et il est, entre autres, l’auteur du célèbre « Violon sur le toit ». Si vous aussi vous avez la chanson dans la tête, ne me remerciez pas, c’est cadeau. Ah, si on était riche!
Mais je m’égare…
L’histoire commence ici dans un petit village de Bessarabie (aujourd’hui la Moldavie… pour les vieux blogueurs, vous comprendrez la private joke, et non, ça ne s’invente pas) alors qu’une troupe de théâtre Yiddish traverse le petit village de Holonechti. Deux jeunes ados, Reyzl la fille du chantre et Leybl, fils de riche, vont se croiser à ces représentations, tomber follement amoureux (en 8 secondes et quelques pressions de mains) et disparaître en même temps que la troupe.
Là, on pense tout de suite à une petite romance dans le monde du théâtre… mais non, en fait, car ces deux-là vont se perdre et se chercher longtemps, longtemps, à travers toute l’Europe et au-delà.
Mon avis
Ok. Comment j’explique ça. Vous savez, des fois, pour certains romans, on SAIT qu’on va s’en souvenir longtemps parce que l’atmosphère est super particulière, mais qui ne nous fait pas non plus faire une petite danse de la joie en sous-vêtements? Ben c’est ce qui est arrivé avec ce roman. Je vais m’en rappeler (il faut dire que je l’ai traîné sur 2 semaines et demi… ceci explique peut-être cela… mais bon), j’ai toujours passé un bon moment avec lui, mais je n’avais pas pour autant une envie folle de m’y replonger pour connaître la suite. C’est-tu juste moi ou je suis en train de raconter des banalités? Passons…
Ça commençait bien, pourtant. Les personnages sont des caricatures, il y a beaucoup d’humour, le genre d’humour de répétition que j’aime malgré moi. Il y a de nombreux personnages, souvent over manipulateurs et j’ai trouvé quelque chose de Dickensien à la mise en place. Vous savez, cette impression de gros village avec des petits personnages qui s’agitent en tout sens, chacun en train de faire sa petite affaire et de gérer ses petites manigances? C’est tout à fait ce que j’ai trouvé dans ce roman, avec les directeurs de théâtre prêts à tout pour réussir, les fameux « parents juifs » fiers de leur progéniture et la vie disséquée de ces gens de rien, peu considérés, qui, pour certains, vont faire leur petit bout de chemin. La question est : Reyzl et Leybl vont-ils se retrouver et devenir célèbres?
Même si je trouve que l’auteur est un vrai conteur et que le récit a un certain souffle, il y a quand même des longueurs. Ok, pas mal de longueurs. Autant ça ne me dérange pas dans Dickens, autant là, des fois, j’aurais aimé que ça accélère. Surtout que la fin est, quant à elle, très précipitée. Mais VRAIMENT précipitée. Du coup, j’ai eu du mal à comprendre le comment du pourquoi du pacing de cette histoire. Peut-être a-t-il été publié en feuilletons et la date limite approchait-elle? Sérieux, ça avait l’air de ça tellement je me suis dit « tout ça pour finir ça raide de même? »
Ceci dit, malgré mes bémols, c’est une littérature et un univers qui vaut la peine d’être découverte, ne serait-ce que pour avoir une autre vision de l’époque. L’auteur réussit à nous faire rire, surtout avec les personnages secondaires hauts en couleurs, tout en dénonçant certaines pratiques et situation de l’époque.
Avez-vous lu? Avez-vous envie de tenter le coup?
3 Commentaires
J’hésite. L’univers décrit par l’auteur a tout pour me plaire, mais les longueurs …
Je l’avais repéré notamment pour ce côté « classique méconnu », qui m’attire toujours inévitablement, mais la longueur… et les longueurs… bref, je ne suis plus très sûre de vouloir le lire !
Je l’avais repéré aussi au moment de sa sortie mais tu n’es pas la première qui ressort de cette lecture mitigée, pas sûre de me lancer…