J’ai toujours aimé les correspondances. Je crois que ça date avec ma période Mme de Sévigné vers 12-13 ans. Bon, j’étais alors persuadée qu’elle vivait sous la révolution… but who cares, n’est-ce pas! Donc, les correspondances, ça me plaît. Du coup, quand on m’a proposé celles de Gabrielle Roy (dont j’ai lu beaucoup) et Margaret Laurence (dont je n’ai rien lu mais que je connais de nom – et de réputation), j’ai sauté sur l’occasion.
En version anglaise cette correspondance s’intitule « Intimate Strangers », titre qui lui va fort bien car les deux romancières ne se rencontreront pas avant d’avoir échangé plusieurs lettres. Toutefois, on sent rapidement une complicité s’établir, nourrie par l’admiration réciproque des oeuvres l’une de l’autre que par leur rapport à l’écriture, souvent ardu, et par leurs origines manitobaines communes. Écrites dans les années 70-80 (Roy est décédée en 83 et Laurence s’est suicidée en janvier 1987, suite à un diagnostic de cancer du poumon), ces lettres nous font découvrir un moment tardif dans la vie de deux auteurs déjà célèbres mais qui peinent à poursuivre leur oeuvre (surtout Laurence, du moins d’après ses lettres). Les angoisses face à l’écriture, aux attentes des lecteurs sont tangibles tout au long de ces lettres.
Est-ce une correspondance qui changera quelque chose à l’humanité? Non, of course. Mais c’est profondément humain. On y fait réellement leur rencontre et nous pouvons nous imaginer leur quotidien, dans leur résidence secondaire près de la fameuse rivière de The Diviners (que je n’ai pas lu hein) ou du fleuve pour Roy. J’ai été touchée par leur rapport à la nature, à la beauté, intéressée par les réflexions sur l’édition et leur opinions sur le Québec de l’époque sont aussi fascinantes pour moi. En effet, 1976, première prise du pouvoir par le PQ… ça faisait très très peur.
J’ajouterai finalement que j’ai maintenant une envie folle de lire Margaret Laurence (lucky me, je pense que j’ai un roman d’elle à la maison… je pense…). Ah oui… j’oubliais! L’objet livre est juste magnifique. La couverture simple, le papier doux et épais… (j’ai l’air nounoune à dire ça… mais je le jure, c’est vrai!)… bref, j’ai adoré avoir ce livre en mains!
20 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
Et si en plus c’est un bel objet….
Alex: Magnifique objet, même!
Tu me tentes carrément ! Je n’ai lu aucune des deux auteurs; je connais seulement G. Roy de nom. J’adore aussi lire les correspondances. Je te conseille vivement celle de Truman Capote.
Lewerentz: Oh, je vais noter ça. Je viens de recevoir celles de Zweig et de Romain Rolland… je savoure lettre par lettre!
J’aime beaucoup les correspondances aussi… Une façon de cotoyer les auteurs de plus près.
Bladelor: Tout à fait d’accord.
En effet ! Tout à fait d’accord avec toi, Karine : rien que la couverture m’a fait craquer… J’en prends bonne note !
FondantOChocolat: La couverture est magnifique. C’est l’un des plus beaux objets-livres que j’ai vu depuis longtemps.
J’adore les correspondance, du coup il me fait terriblement envie celui-là et puis il faut que je me réconcilie avec Gabrielle 🙂
Yue: Oui, voilà, il faut! Quand on se voit, je te le prêterai!
J’aime bien lire les correspondances, on en apprend beaucoup sur les auteurs à travers elles. Mais là, il faudrait peut-être que je commence par les romans des deux auteurs, pour avoir une petite idée de ce qu’elles écrivent.
Aifelle: Je trouve aussi que ça nous ouvre une fenêtre sur elles… J’ai lu un roman de Margaret Laurence après. Et j’ai mieux compris certaines choses que si je n’avais pas lu les correspondances avant, j’en suis certaine.
De Margaret Laurence j’ai un gros pavé sur ma PAL : « les devins ». Et je suis serais très tentée de lire ces « correspondances »
L’or rouge. J’ai aussi les devins. Quelque part… :)))
J’aime Gabrielle d’amour depuis mon adolescence, et j’ai découvert Margaret Laurence avec plaisir il y a quelques années. Je te recommande particulièrement Une Maison dans les nuages, le récit de son séjour en Afrique, traduit récemment par Dominique Fortier.
Grominou: Ooooh, je note avec avidité alors. C,est chez Alto, j’imagine??
Je suis aussi passionné par les correspondances d’écrivains et ce livre semble intéressant. Le trouver en France n’est pas acquis.
Denis: Ah oui, ça risque d’être un peu plus compliqué… mais si tu mets la main dessus, ça vaut le coup.
Chez Alto, oui. Il est disponible en prêt numérique à la BAnQ, si tu es abonnée…
Grominou: Ah, merci pour le tuyau!