Le comment du pourquoi
J’ai envie de découvrir la plume d’Ariane Lessard depuis un petit moment. En fait, j’avais fort envie de lire Feue, son premier roman, mais je ne sais pas pourquoi ça ne s’est jamais fait. Alors quand j’ai vu cette couverture de folie, qui fait très mystère, très gloomy, il me le fallait.
De quoi ça parle
Un pensionnat, des filles, des presque-femmes, une année complète dans leurs pensées, le tout en 144 pages.
Mon avis
Cette plume, mais cette plume! Entendons-nous tout de suite, j’ai dû relire le roman deux fois de suite (et avec autant de plaisir chaque fois) car à la fin de ma première lecture, j’ai ressenti le besoin de reprendre du début, question d’être certaine de ne pas en avoir manqué un bout. C’est un roman par regards fragmentés, par flashes. Chaque adolescente nous parle, ou se parle à elle-même, et ce roman choral m’a fait l’effet de flashes photographiques en noir et blancs, plus ou moins flous, parfois fugaces. Le tout nous plonge dans une atmosphère gothique, enneigée et inquiétante.
Dans cette histoire de femmes et de femmes en devenir, beaucoup de violence, beaucoup de questionnements aussi. Elles se jugent elles-mêmes, jugent les autres, sont témoins de la transformation des corps et des âmes. Autour, les arbres et la forêt qui chuchotent et qui remplissent les couloirs de cette école hors du temps, que l’on sent humide, hantée de ces anciennes et de tout ce qu’il y a sous les dalles.
L’écriture est poétique, sensible, douloureuse, lancinante. Les voix restent en tête, tournent en boucle, l’adolescence n’est pas lisse ni choupi et les questionnements sont universels. Qui suis-je, suis-je assez, est-ce que je vaux la peine, suis-je méchante. Les filles se blessent, s’envient, s’espionnent et on en ressort le souffle court, en doutant de ce qu’on vient de lire.
Ça ne plaira pas à tout le monde car ici, pas d’histoire claire, pas de fil facile à suivre. C’est une suite d’impressions, de regards blessés ou cruels, tous très humains… assaisonnés parfois d’une touche de sorcellerie.
J’ai dit que la plume était superbe?
Ah oui… sorry, je me répète! À tenter!
8 Commentaires
Passer au formulaire de commentaire
Et quelle couverture ! Superbe aussi (bien qu’un peu angoissante quand même !).. encore une auteure québécoise qui m’est complètement inconnue, et qui mérite vraiment d’être découverte !
Auteur
Elle est magnifique cette couverture. Un peu freaky mais tellement inspirante.
J’avais déjà fort envie de le lire, mais là, tu finis de me convaincre.
Je ne connais pas du tout l’auteure mais je ne connaissais pas non plus Mélanie Michaud et j’ai tellement aimé son Burgundy que je vais foncer tête baissée dans cette École pour Filles.
Auteur
Et moi je veux vraiment lire Burgundy!
Si toi non plus tu ne mets pas de catégorie, où va le monde, je te le demande… enfin, j’ai grave envie de le lire celui là aussi et comme il est sorti en 2020 apparemment, il ira dans On jase de toi
Auteur
Hahahaha oups. Scuse.
Je ne sais pas si je le trouverai par ici, mais je le veux!
Auteur
Je te le souhaite. Ça vaut la peine d’être essayé.