J’avais envie d’un Stephen King. Des fois, ça me pogne. J’ai besoin d’un King. Alors j’ai sorti Dolorès Claiborne.
De quoi ça parle
Dolorès Claiborne est accusée d’avoir tué Vera Donovan, son employeuse depuis de nombreuses années. Elle sera donc interrogée mais si elle se défend d’avoir tué cette femme, elle avoue un autre meurtre, celui de son mari violent, 30 ans auparavant.
Mon avis
Non mais comment il fait, Stephen King? Comment peut-il réussir à me passionner avec un long, long monologue? Parce que c’est ce qui est arrivé, en fait. Je n’ai pas pu lâcher ce roman, qui se passe du début à la fin dans le bureau des policiers, où ceux-ci, ayant toujours connu Dolores Claiborne, l’interrogent et – avouons-le – n’en demandaient pas tant.
Nous allons donc entrer dans la tête d’une femme et l’évolution de ses sentiments, de ses pensées nous sera livrée. À sa manière et à son rythme parce que, quand même, elle a tout un caractère et ne compte absolument pas se laisser diriger dans son histoire, celle qu’elle a cachée depuis tant d’années. Et en tant que lecteur, on la comprend, Dolores. Joe, son mari, est un être méprisable, détestable, qui réussit à donner le change sur la toute petite île où ils habitent et qui passe pour le « bon gars ». Dolores est une dame d’un certain âge étrange, qui fait un peu peur et malgré le format atypique du récit, le suspense demeure. Pas quoi, car on sait… mais pourquoi. Et quel est le lien avec le meurtre actuel.
Ce qui m’impressionne le plus? La voix de ce personnage. Il est difficile de croire que cette femme a été écrite par un homme tant elle est réelle, tangible. Ca parle d’amour maternel, de sororité aussi et la relation houleuse entre Vera et Dolores, pas toujours simple ni toujours égale, est finalement assez touchante alors que la première perd peu à peu la tête et ses moyens. Le récit des méfaits de la vieille dame est ma foi très drôle, malgré la tristesse inhérente à la situation. À la fin… elles se soutenaient, à leur manière.
Un récit que j’ai adoré et qui m’a agréablement surprise. De beaux portraits de femmes. Et bon, après tout, c’est vrai. Parfois, a woman has to be a bitch to survive!
8 Commentaires
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Je me demandais par quel roman commencer à lire Stephen King (jamais réussi à m’y mettre jusqu’à maintenant). Eh bien, j’ai trouvé grâce à toi, merci !
Auteur
J’espère que ça te plaira autant qu’à moi. Je ne sais pas si je choisirais celui-ci pour débuter… mais il fait la job!
Tu me donnes envie de le sortir rapidement de ma pile à lire 🙂
Auteur
Ah mais j’ai a-do-ré! Je ne pensais pas autant apprécier ce monologue.
Quelle dernière phrase ! Si vrai.
Auteur
C’est la phrase fétiche d’une dame du récit. Et yep, c’est vrai!
Je l’ai beaucoup aimé. King est un auteur étonnant et doué dans tous les registres.
Auteur
Je trouve aussi. On ne sait jamais où l’attendre.