Dieu me déteste – Hollis Seamon

dieu-me-deteste.jpgJe ne savais pas grand chose de ce roman avant de l’ouvrir.  Dès les premières pages, j’ai froncé les sourcils… l’aile des soins palliatifs?  Un hôpital?  Mais dans quoi me suis-je embarquée!  Dédaignant la 4e de couverture (et j’ai bien fait parce que bon, ça dit tout!), je suis allée un peu sur Goodreads où il y a à la fois des avis emballés et d’autres qui considèrent ce roman comme une pâle copie de « The fault in our stars ».  Sauf qu’il a été écrit avant, d’après ce que j’ai pu en lire (quoiqu’avec les dates de parution… bref, je ne sais plus).  Mais c’est un détail n’est-ce pas!

 

Donc, deux ados malades.  Gravement malades.  Aux soins palliatifs.  Deux jeunes pour qui le Grand Méchant, c’est le cancer.  Je crois que là s’arrête la ressemblance.   Ce roman-ci se déroule presque entièrement à l’hôpital.  Et s’il est aussi question de vivre, vivre à fond le temps qui reste, il y a moins d’espoir, moins d’humour aussi.  Plus de colère.  

 

Richard a 17 ans.  Il aura 18 ans dans 2 semaines.  S’il est encore là ce jour-là.  J’avoue qu’au départ, j’ai eu du mal avec le personnage, bien qu’il soit un vrai ado, avec un langage ado, des mauvaises blagues, des mauvais jeux de mots et des idées fixes.  Du coup, j’ai mis un moment avant de m’attacher au personnage, qui pique un peu quand on l’approche, disons.   Et il y a aussi Sylvie, 15 ans.  Qui est bien décidée à ne pas mourir parce que bon, elle a décidé qu’il n’en était pas question.   Sylvie, la fille populaire qui n’a rien d’un ange, elle non plus, et qui a bien l’intention de perdre sa virginité.  

 

Étonnament, je crois que les personnages qui m’ont le plus touchée dans ce roman, ce sont les adultes.  Les gens de l’équipe de soins qui décident de fermer les yeux sur ce qu’ils considèrent une idylle cute et qui risquent gros.  La harpiste (que Richard appelle la harpie parce qu’il n’en peut plus de cette musique).  Les parents, que ce soit la mère de Richard ou le père de Sylvie, parce qu’ils souffrent et qu’ils sont impuissants.  Tous ceux qui essaient de rendre la vie plus belle aux jeunes, chacun à leur manière, souvent bien maladroite.  Eux, ils sont venus me chercher.  Les ados, un peu moins.  

 

Car je n’ai pas bien vu se bâtir leur relation.  Oui, le temps manquait, bien entendu.  Certaines circonstances appellent l’urgence.  Mais j’avoue avoir eu du mal à voir comment ils en étaient arrivés là.  Du coup, l’analogie avec Roméo et Juliette n’est presque pas tirée par les cheveux.  

 

Toutefois, l’auteur réussit à bâtir une histoire touchante, avec un brin de folie malgré les circonstances.  Si la souffrance de chacun est palpable et les détails sur la maladie sont nombreux, Hollis Seamon ne sombre pas réellement dans le pathos et il n’y a pas de « plaignez-nous et pleurez dans vos salons » en gros néon sur chaque page.  Juste pour ça, ça mérite d’être lu.  

C’était une lecture commune avec plusieurs blogueurs dont Jérôme, Noukette, Liliba, Stephie…  et quelques autres dont je mettrai les liens quand je les aurai.  Moi et ma petite mémoire!

 

24 Commentaires

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  1. http://www.cathulu.com/archive/2014/03/13/index.html

    Merci de rectifier la chronologie entre la parution des deux romans !

    1. Cathulu: Ah oui, tu étais super enthousiaste!  J’en garde aussi un bon souvenir.  Je pense que je reste volontairement à distance lors de ces thèmes.  

  2. je n’ai pas trouvé non plus de ressemblance avec « Nos étoiles contraires »…

    ce qui m’a plu dans ce roman c’est le point de vue qu’il propose aux adultes qui entourent ces jeunes justement!

    et oui, pas de pathos, et c’est beau pour une histoire qui se déroule quasi exclusivement dan ce lieu!

    1. Lasardine: C’est très difficile de réussir ça, en effet.  Et les adultes sont super touchants.  

  3. En effet, tout va vite dans ce roman. Parce que la mort rôde. Parfois, on devrait moins traîner nous aussi car on ne sait pas jusque quand on a pour être heureux.

    1. Stephie: Peut-être… mais bon, je suis l’une de celles qui ne font pas les choses rapidement… même quand je le veux.  Du coup, j’ai parfois du mal avec ces histoires.  Mais c’est certain que ça fait réfléchir sur le moment présent. 

  4. Hum, on commence à en parler sur les blogs. On verra!

    1. Keisha: Hâte de voir si tu vas voir, donc!

  5. Coup de coeur pour moi ! Et c’est vrai que les adultes sont très touchants…

    1. Liliba: Il a été un coup de coeur pour plusieurs.  Et c’est l’un des rares romans YA qui réussit à avoir des adultes marquants et vrais. 

  6. Chapeau bas aux adultes oui, j’avoue que je n’ai même pas réussi à détester le père de Sylvie… Une sacrée belle galerie de personnages je trouve, l’oncle, la grand-mère et l’infirmier en tête ! J’ai adoré ce roman !

    1. Noukette: Moi non plus hein, pour le père de Sylvie.  Il est tellement souffrant, c’est fou. 

  7. La comparaison avec Nos étoiles contraires ne tient pas la route une seconde. Et c’est vrai que pour moi la richesse du roman tient dans les personnages secondaires, tous plus touchants les uns que les autres.

    1. Jérôme: Pour ça, nous sommes tout à fait d’accord.  À part le cancer, il y a peu de points communs. 

  8. Je passe. Tout comme pour « Nos étoiles contraires ». Ça peut être bien bon, mais moi des romans de gens malades, aux soins palliatifs… je n’ai VRAIMENT pas envie de lire ça…

    Comment tu as fait??? 😛

    1. Geneviève: Je ne sais pas comment j’ai fait.  Vraiment, je ne sais pas.  Avant, je ne pouvais pas mais là, on dirait que je me soigne!  Par la fiction. 

  9. On n’est donc pas obligé de sortir les mouchoirs pour cette lecture.

    1. Alex: Plusieurs les ont sortis… mais pas moi.  C’est triste, of course.  Ce sont deux adolescents qui se meurent.  Mais ce n’est pas plein de pathos…

  10. Dans ma pile, et maintenant, il va être le prochain sur la pile !

    1. Laure: Tu m’en reparleras!

  11. J’en entends beaucoup de bien depuis un moment, je ne vais pas tarder à me laisser tenter 🙂

    1. Chinchilla: C’est une bien bonne idée, je dis!

  12. moui, ça va être sans moi sur ce coup là, j’ai lu nos etoiles contraires et j’ai aimé mais je ne vais pas prendre un abonnement au genre mon petit coeur tout mou ne survivrait pas 🙂

    1. Yue: Je comprends parfaitement Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais en lisant ce roman. 

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