Présentation de l’éditeur
« Prix médicis étranger, « Une saison blanche et sèche » est le quatrième roman d’André Brink. Interdit dès sa publication en Afrique du Sud, il est traduit dans une dizaine de pays. Écrit dans la même langue somptueuse, riche de couleurs et d’images qu' »Au plus noir de la nuit », c’est l’oeuvre la plus significative, la plus engagée, la plus achevée, d’un très grand romancier.
Commentaire
Bon, je sais, elle ne dit pas grand chose, cette présentation!! Mais comme je ne sais absolument pas faire un résumé, c’est ce que je place quand même… et j’en expliquerai un peu plus dans mon commentaire. Ce roman, offert par Meria lors du swap Afrilire, est en lecture commune avec Vanillabricot et Bladelor, à qui j’avais offert ce même roman pour ce même swap!!
Il faut d’abord préciser que la littérature africaine, je ne connais pas vraiment, pour ne pas dire pas du tout. Quant à l’histoire de l’Afrique du Sud, j’en savais ce qu’on a entendu aux nouvelles mais ça s’arrêtait là. Et on peut dire que ce livre m’est rentré dedans de plein fouet. On nous raconte l’histoire de Ben Du Toit, racontée par un romancier qui tient à faire connaître la vérité sur l’histoire de cet Afrikaner (c’est à dire un blanc) qui prend soudain conscience d’une réalité qu’il avait été jusque là plus confortable pour lui d’ignorer. Lorsque Gordon, un balayeur de plancher de son collège (noir), qui voulait récupérer le corps de son fils tué dans une émeute, meurt en prison, Ben décide de comprendre ce qui est arrivé et de rétablir l’honneur de cet homme qu’il respectait. Ben voudra changer des choses, obtenir justice, mais il sera alors entraîné dans une spirale effrayante, qui nous apparaîtrait géniale d’absurdité si on ne nous avertissait pas au début du livre qu’elle était plausible et représentative du climat de l’Afrique du Sud à l’époque. Et on s’entend, ça ne fait pas si longtemps que ça.
Ce roman m’a entraînée dans une atmosphère oppressante, où la terreur règne et où les croyances de la supériorité des blancs sur les noirs sont bien ancrées dans la mentalité. Lorsque la bulle de Ben éclate soudain, il se retrouve seul et isolé entre les blancs qui voient en lui un terroriste et les noirs qui le considèrent comme l’ennemi. Étranger et maladroit partout, il doit faire face à sa famille, à ceux qu’il croyait ses amis, ainsi qu’à la famille de Gordon, qui ne sait pas vraiment comment le percevoir. J’ai assisté, impuissante, aux espoirs et aux désillusions de cet homme face à un système qu’il croyait bon et que personne ne comprend vraiment. Communiquer entre les races apparaît difficile, voire dangereux. Impossible de ne pas réagir quant à la façon dont la justice – si on peut appeler ça comme ça – est faite…
Si j’ai apprécié ma lecture en général, il demeure que j’ai tout de même trouvé quelques longueurs au milieu du roman et que j’ai plus ou moins adhéré à l’histoire d’amour, qui me paraît un peu parachutée dans tout ça. Certaines parties m’ont paru un peu répétitives mais peut-être était-ce pour illustrer ce piège qui se referme graduellement sur Ben. J’ai toutefois beaucoup aimé le personnage de Stanley, réaliste, tentant de tirer le meilleur parti de la situation et du vieux professeur, père de Melanie. Bon, on sait dès le départ comment ça va finir, on nous l’annonce dans le prologue… mais j’ai vraiment voulu savoir comment tout ça allait finir et un événement, vers la fin du roman, impliquant sa famille proche, m’a bouleversée…
Un livre très fort, selon moi, qui illustre une situation impossible et qui nous fait jeter un oeil dans ce monde que j’ai peine à imaginer chez moi. Et désormais, comme le précise l’épilogue, je ne pourrai plus dire « Je ne savais pas… »
Plaisir de lecture: 8/10
42 Commentaires
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J’ai vécu en Afrique du Sud tout de suite après la fin de l’Apartheid. Lorsque j’ai lu ce livre, je n’ai pas réussi à en parler parce que j’étais trop proche de l’histoire de ce pays (que j’aime).
Ma meilleure amie est métisse (comme moi), née pendant l’Apartheid. Sa mère, noire sudaf, et son père blanc français, ont dû agir comme en clandestins pour se marier, pour avoir des enfants. Son père ne pouvait même pas la reconnaître.
Mais aujourd’hui, 15 ans de démocratie à peine, c’est réellement une Rainbow nation 🙂
Jo Ann V: Je comprends qu’étant donné ta relation avec ce pays, tu aies pu avoir de la difficulté à parler de ce livre… Ça rentre dedans, c’est le moins qu’on puisse dire. Et incroyable de voir que tout ça s’est passé il n’y a pas si longtemps – il n’y a qu’à voir l’histoire de ton amie… Ca rassure de voir que ça va mieux!
Je me souviens avoir énormément aimé ce roman il y a quelques années. Il faudrait que je le relise maintenant…
Karine: C’est un roman très fort, en tout cas! Même une relecture, je pense que ça peut fonctionner!
J’ai également vécu quelques mois en Afrique du Sud en 2004 et même si la situation s’est beaucoup améliorée, j’ai quand même ressenti un gros malaise et beaucoup de racisme, dans les 2 sens. Tout ça ne va pas s’améliorer avec Zuma, le nouveau président. Bref, j’ai lu ce livre à l’époque et j’avais bien aimé, mais étonnemment, je n’ai aucun souvenir de l’histoire. Une petite relecture me ferait du bien.
Zarline: L’atmosphère va restée graver en moi, j’en suis certaine… quand à l’histoire, ça reste à voir! Mais c’est la prise de conscience qui est importante pour moi dans ce roman!
C’est un livre que j’ai lu il y a très longtemps (vers 13 ou 14 ans), car je l’avais à l’époque « chipé » à ma mère, qui est une grande fan de l’Afrique. Je me souviens avoir été marquée par cette lecture, même si désormais l’histoire est floue, et que je serais bien incapable de raconter ce qui s’y passe exactement… En revanche, je me souviens parfaitement bien d’une scène d’amour (mais il y en a-t-il d’autres dans le roman ?) que j’avais dû relire trois fois, parce que c’était la première fois que j’en lisais une ! Je ne savais pas que l’on pouvait « dire » ces moments en littérature !
Alwenn: je pense qu’il n’y en a qu’une de ces scènes… mais je comprends ta réaction si tu n’en avais encore jamais lu… je me souviens assez bien de ma première lecture du genre!!! Quant à l’histoire, je comprends qu’elle puisse devenir floue… c’est l’atmosphère qui compte, à mon humble avis!
J’ai lu ce livre il y a très longtemps, de cela c’était à l’époque où j’étais au Lycée en seconde (j’ai eu la grande chance et je le souligne car rare, d’avoir rencontré dans ma scolairité un excellent professeur de français) et j’ai le souvenir d’une lecture puissante, d’une grande force qui ne s’oublie pas !
Alice: Tout à fait d’accord… une lecture très forte… un vrai coup de poing pour moi!! Quant à mes profs de français… j’en ai eu des bons et des moins bons… des romans, disons qu’au secondaire, on en a lu qu’une année, où j’avais 13 ans et où la prof nous avait fait découvrir les « classiques »… j’ai failli mourir, moi qui aimait lire… imagine les autres!!!
Je connaissais le film avec Donald Sutherland et Marlon Brando que j’avais vu en cours d’anglais, il y a de celà quelques année mais je ne savais pas que c’était tiré d’un livre. Je me souviens que le film m’avait marqué.
Et grâce à vous, le livre rejoint ma LAL (qui n’en finie pas de se rallonger!)
Will: Eh bien moi, je ne connaissais pas le film du tout… j’ai réalisé qu’il existait quand j’ai cherché des images pour illustrer la couverture de l’article!! Je pense que c’est un livre à lire, en effet!!
Et oui, on ne pourra plus dire qu’on ne savait pas. Comme d’habitude, même ressenti et même impression que toi, peut-être moins impliquée que toi dans ma lecture, plus distante, malgré moi. Un livre étrange et pénétrant. Encore merci de me l’avoir offert.
Bladelor: Eh oui, encore une opinion qui se ressemble… pourquoi ça ne me surprend pas!! J’ai souvent l’impression d’être une extra-terrestre quand je lis ce genre de livre… ça me fouette à chaque fois!!
Je vois qu’on partage le même amour de la lecture et des livres… Je découvre votre blog avec plaisir!
Marc
Marc: Bienvenue ici, alors!!
J’ai découvert cette histoire au lycée car mon prof d’anglais nous avait montré le film. J’ai lu le livre par la suite et j’avais adoré.
Stephie: Je ne suis pas du tout surprise que ça t’ait plu, d’après ce que j’ai pu lire sur ton blog… une lecture dont je vais me souvenir longtemps!
tintin,je làdore
Emule: Euh… ok!
Voici une couverture qui me semble bien peu engageante pour un livre très fort.
Leiloona: J’avoue… cette couverture est comme… vraiment pas belle!! Et je sais que Bladelor est du même avis!!! Mais l’histoire en soi, c’est quelque chose…
Arg… c’est vrai que je m’étais inscrite pour cette lecture commune. Mais bou diou que la date est arrivée vite. Et puis j’étais coincée sur les hauts de hurlevent et je ne m’en dépatouillais pas.
J’ai commencé un petit pocket de 200 pages de matin. Je le finis et j’attaque cette saison blanche et sèche vivement conseillée par une amie qui a vécu en Afrique du Sud.
Vanillabricot: Pour les hauts de Hurlevents, je peux pardonner! ;)) Je blague! Tu nous diras quand tu auras terminé, que je puisse aller lire ton avis!!
Un très bon souvenir de lecture, même si je ne sais pas si je le relirai un jour.
Alex-mot-a-mots: Je ne sais pas si je le relirai… je pense que lire de telles choses une fois, ça me suffit, quand même, surtout quand on sait que c’est réaliste! Mais j’en garderai comme toi un bon souvenir!
Je ne connais pas du tout la littératiure africaine, il faudrait parfois que je m’ouvre à d’autres cultures…
Restling: En fait, je ne connais pratiquement pas non plus cette littérature. C’est d’ailleurs pour ça que j’avais participé à Afrilire, pour élargir mes horizons!!! Déjà que depuis que j’ai le blog, c’est vraiment plus varié!!!
C’est un auteur que je connais de réputation mais que je n’ai jamais lu. Ce roman me tente bien pour commencer à approcher son oeuvre. J’avais aussi repéré « Un turbulent silence » sur l’esclavage en Afrique du Sud … Mais, de toute façon, un auteur à lire pour l’actualité des thèmes abordés !
Nanne: Je ne connais aucun autre de ses romans alors sdifficile de te conseiller! Mais les thèmes abordés valent la peine qu’on s’y attarde. Ca a été écrit il y a plusieurs années mais pas tant que ça… et c’est fou ce que l’histoire se répète parfois…
Je connais l’histoire de l’Afrique du Sud (même si pas en détail) mais je ne connaissais pas ce roman. Il m’intéresserait bien tiens ! Mais c’est vrai que la couverture ne donne pas envie a priori de s’y pencher !
Manu: J’ai trouvé ça très fort, en tout cas. Voir cet homme ordinaire se débattre dans tout ça, voir jusqu’où ça peut aller… c’est incroyable. Et non, faut pas se fier à la couverture!!
j’avais étudié ce roman en première au Lycée… découverte de l’apartheid et d’un auteur dont je n’ai plus rien lu par la suite! j’en garde le souvenir d’une lecture difficile (à l’époque), mais intéressante !
George: Ce n’est pas une lecture facile, de par le thème. Ca ne peut pas être facile, je crois. J’ai eu parfois besoin de m’arrêter pour réfléchir un peu…
Je garde un très mauvais souvenir de ma seule lecture de cet auteur. Mais c’était il y a très longtemps. Il serait peut-être temps de faire un nouvel essai !
Géraldine: Et ta seule lecture, c’était ce livre?? Je n’ai rien lu d’autre de lui alors je ne peux pas comparer mais pour le contenu, ça a valu le coup!
Lu voici plusieurs années, ce fut ma première découverte avec cette partie de l’ Afrique et j’ai été très marquée par cette histoire .
Amitiés
Arlette
Arlette: C’est marquant, en tout cas!!! Je vais m’en souvenir longtemps! :))
Après une brêve lecture, je trouve que,outre l’histoire revoltante de l’Afrique du Sud qui embrigarde mon esprit,Une saison blanche et sèche,apparait comme une introspection pour chacun de nous,visant à éveiller cette bravour qui sommeille en nous.L’objectif ainsi atteind,il est désormet question de prendre l’initiative, d’agir en responble,dans tous domaines de la vie courante,afin de ne poin observer l’émergence d’une quelconque injustice.(ce passe par le dialogue,le respect d’autrui,la tollérance…)
Alex Molyterne Man: Certes, ce livre fait réfléchir et nous remet en question, tous autant que nous sommes. Une lecture très marquante dans mon cas.
J’aime bien ta conclusion 🙂 Je trouve ce type de lectures indispensables pour comprendre le monde d’aujourd’hui, même si elles sont éprouvantes!!!
Nymphette: Je trouve aussi. C’est dur, ça fait mal, mais sans elles, on ne verrait pas les choses de la même façon.