Le pourquoi du comment
Ce roman, c’est ma mère qui me l’a mis entre les mains. Elle en avait entendu parler à la télé, l’avait lu, et aimé. Du coup, elle voulait mon avis. Et vous savez quoi? D’habitude, on n’est jamais d’accord, elle et moi mais pour ce livre ça a fonctionné. Pour les deux. Et ça mérite d’être souligné.
De quoi ça parle
Ce récit nous emmène en Urugay, dans les années 80, dans une rue populaire. Dans cette rue habitent des femmes, souvent seules ou accompagnées d’hommes transparents ou accessoires. La narratrice est une fillette espiègle, qui a grandi avec sa mère, sa grand-mère, son arrière grand-mère et sa grand-tante complètement folle. Elle défie les règles, joue dans les ordures et n’a aucun problème avec les aventures et la crasse. Ce texte a été, selon ce que dit l’auteure, écrit pour rendre hommage à sa grand-mère, Régina, feu follet parti trop jeune et ça fonctionne ma foi fort bien.
Mon avis
J’ai déjà vendu le punch au début du texte : j’ai beaucoup aimé. Je suis au départ très friande de ces récits morcelés, de ces fragments d’enfance qui nous sont présentés, chacun recelant une sensation, un goût, une odeur. Vous savez, ces mini-madeleines de Proust, ces images fugitives qui révèlent finalement beaucoup plus qu’il ne paraît au premier regard? Pour moi, ça a été ça. Le texte a réussi à rendre très vivantes cette galerie de femmes moins que parfaites, ce milieu à des lustres que ce que je connais.
Le récit est porté par la langue québécoise, assez distanciée, qui se fait témoin des faits et qui m’a permis à moi, lectrice, de ressentir. Je retiendrai des images fortes, des femmes laissées à elles-mêmes, qui font ce qu’elles peuvent et qui, parfois, manquent sérieusement leur coup.
Plusieurs petits riens qui font un tout, un récit sombre et lumineux à la fois agrémenté d’images qui rendent le tout encore plus tangible. J’ai aimé.