Je vais être hyper franche. On m’a vendu la BD en me disant « c’est la conjointe de Juan Canales, le créateur de Blacksad ». Ils devaient venir au salon du livre de Québec mais Mme Valero avait la covid au sortir de l’avion. Ça a été un rendez-vous manqué mais j’ai récupéré la BD et je l’ai lu… plusieurs mois plus tard. Je ne perds pas l’espoir de la rencontrer un jour. Peut-être.
De quoi ça parle
Madrid, 1956. Un jeune journaliste français fils d’un communiste mort dans la guerre civile, débarque dans un quotidien madrilène et se voit assigné aux faits divers, en compagnie d’un journaliste d’expérience qui est souvent blasé mais qui enquête souvent sur des sujets qui n’intéressent pas tout le monde : les femmes qui meurent.
Mon avis
Vous aimez Blacksad? Foncez sur Contrapaso. Loin de moi l’idée de réduire l’autrice à « la femme de » mais l’atmosphère crée, l’enquête, la critique sociale et le côté roman noir peut réellement plaire aux fans du fameux chat enquêteur. Pas d’anthropomosphisme ici mais une vraie enquête, une ambiance pesante et un vrai clash des cultures. Léon, jeune français, est complètement déstabilisé par les limites imposées au journalistes, pour qui la liberté d’expression n’est qu’un mot sans réelle signification. Entendons-nous, il débarque avec son passé dans sa valise et se prend un peu pour l’univers. Ceci dit, l’enquête qu’il va décider de poursuivre va le mener beaucoup plus loin qu’il ne l’aurait imaginé et va mettre en cause trois des plus grands médecins de Madrid. Plusieurs vies vont être bouleversées. Ceci donne l’occasion à l’autrice de dresser un véritable portrait social et de dénoncer plusieurs des atrocités de l’Espagne franquiste.
Corruption, complots, machisme,le tout sous une dictature et sans possibilité de dire « les vraies affaires », il est difficile de savoir à qui faire confiance. Des femmes qui meurent, c’est un fait divers, non? Il y a un côté féministe dans la BD et Teresa Valero dresse aussi le portrait de femmes fortes, qui sont souvent considérées comme folles ou qui doivent être guéries. J’ai tout trouvé bien fait dans cette BD. L’histoire, le contexte historique, les dénonciations, l’atmosphère et le dessin, à la fois évocateur, détaillé et servant le récit. La culture espagnole ressort autant dans les détails que dans la grande histoire. Le récit se suffit à lui-même mais la toute fin ouvre sur autre chose et j’espère bien retrouver les personnages dans une autre aventure. Je suis preneuse pour le tome 2! Dans mes meilleures lectures graphiques de 2022.
C’était ma BD de la semaine
12 Commentaires
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J’ai beaucoup aimé le travail de Valero sur Gentlemind (en 2 tomes). C’était top. Alors pourquoi pas découvrir celui-ci.
Auteur
Et moi je note Gentlemind. Ça traite de quoi?
je crois que ça pourrait me plaire!
Auteur
Je recommande en tout cas.
Je ne connais Blacksad que de nom.. mais je ne suis pas certaine d’y être très réceptive.
Auteur
J’aime bien le côté « roman noir »
Sans se mentir, ce ne sont pas spécialement des sujets qui m’attirent !
Auteur
Si ce n’est pas ton trip… j’avoue! Mais c’est sérieusement bien fait!
Mon fils adore Blacksad, c’est noté !
Auteur
Blacksad c’est le bien. Et celui-ci est tout aussi bien !
jamais lu le mari mais les deux me tentent bien….
Auteur
Sérieux, c’est top top top!