Je vous le dis d’emblée, ce roman, écrit en 1932, n’a pas été traduit en français. Et c’est ma foi fort dommage car il est dé-li-cieux. Avis aux éditeurs qui aimeraient le traduire!
Roman qui a été écrit en 1932 mais qui se passe en 1946, ce qui explique les vidéophones et les taxis aériens (je trouvais que nos copains anglais étaient ma foi fort avancés pour leur époque) et la bizarre de guerre que je ne pouvais pas réellement situer. Le pitch? Les parents de Flora Post sont décédés. Et elle a reçu une magnifique éducation, faisant d’elle une jeune femme très accomplie, capable de tout faire… sauf gagner sa vie. Du coup, elle décide que si s’imposer à ses amis est bien mal vu, aller s’incruster dans sa famille, il n’y a aucun problème. La voilà donc en train d’écrire des lettres à divers membres de sa famille – qu’elle n’a jamais vus de sa vie – pour finalement aboutir, son manuel du Higher common sense sous le bras, à Cold Comfort Farm, au fin fond du Sussex.
Et, comme elle est une jeune femme supérieure, bien entendu, elle va tout régler leurs problèmes!
Avouons-le d’emblée, c’est très très drôle. Flora dit tout ce qu’elle pense, est très imbue d’elle-même (elle se voit comme la prochaine Jane Austen, bien que n’ayant jamais écrit un mot de sa vie), très correcte… et se mêle de tout ce qui ne la regarde pas. Et quand elle débarque à Cold Comfort Farm, elle débarque. Et elle réalise très vite qu’ils avaient grand besoin d’elle. Entre la terreur de la maison, Tante Ada Doom, Amos, qui prêche la colère de Dieu et fait peur à tout le monde, Seth, qui met régulièrement la servante enceinte et Elfine, enfant des bois sauvage et manquant de vernis, elle a fort à faire. Et la voilà en train de règler leurs vies, sous leurs yeux ébahis par ses exigences qui leur apparaissent complètement saugrenues.
Il y a une brochette de personnages saugrenus, une brochette de solutions tout aussi folles, mais ce sont surtout les réflexions de Flora, le décalage et l’évidente parodie des romans « de terroir » de l’époque qui font que c’est un réel plaisir. Le dialecte est jouissif et fait de mots inventés (je pensais que je perdais mon anglais un moment donné), les situations sont incroyables et c’est quand même assez miraculeux que ça se passe comme ça.
Bref, un roman délectable et totalement doudou!
Vous êtes certains que personne n’aurait le goût de le traduire?
32 Commentaires
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Mais enfin oui, qu’attendent donc les éditeurs français ??!!
Cette lecture me tente bien mais l’anglais est-il abordable ? Sachant que c’est du « 1939 ». Ça m’est déjà arrivé de lire des livres dans la langue de Shakespeare mais c’était des romans jeunesse, donc j’arrivais à suivre sans trop de peine et sans passer mon temps le nez dans le dictionnaire.
D’ailleurs celui-là, c’est un roman jeunesse ou pas ?
En tout cas, merci pour la découverte !
Céline: Je ne sais pas ce qu’ils attendent mais ils manquent quelque chose, je trouve! C’est abordable mais ce n’est pas siiii facile non plus hein. Ce n’est pas de la jeunesse, en fait. C’est comique, le traitement est léger et pourrait convenir aux jeunes mais l’écriture ne l’est pas tant que ça.
Tu donnes envie en tout cas, bon je vais essayer de le lire en anglais mais j’espère qu’un éditeur passera par là 🙂
Yue: Il le faut, n’est-ce pas! Mais au pire, tu liras à la maison! On va ne faire que ça, des livres et des séries, si ça continue!
🙂 Je garde un super souvenir de ce livre, et comme toi, j’ai bien cru perdre mon anglais par moment… Les mots inventés, ce n’est pas toujours évident!
Chi-Chi: Surtout quand on a pas tilté qu’il y avait des trucs inventés!
le roman est épatant et aussi le film qui en a été adapté
Niki: Je ne savais pas qu’il y avait un film! Coooool!
Ben oui, c’est vrai ça : qui est-ce qui s’y colle pour le traduire. J’avoue que ça me plairait bien de le découvrir en français.
Jérôme: Je pense que ça vaudrait le coup, en tout cas! On va espérer qu’une maison d’édition va passer par ici!
Connais pas, dommage qu’il ne soit pas traduit (même si je peux tuojours le lire en VO, mais les copines, alors?)
Keisha: Oui, en effet, et les copines? Mais bon, en VO, ça vaut le coup! C’est délicieux!
D’après le genre que tu décris (dialectes, mots inventés), ce serait peut-être difficile à traduire!
Grominou: Si on peut traduire Fforde et Pratchett, on peut faaacilement traduire ça! En fait, ce n’est pas constant, juste un tout petit peu. Du coup, on se demande un peu ça sort d’où!
Ca a l’air très drôle (le côté victorien décalé notamment) , et omme je vais bientôt à Londres, il pourrait atterir « accidentellement » dans mon sac ! 😉
Jaina: Yep, quel accident :)) Mais c’est un accident que je conseille!
Oh ça me plaît ça ! J’ai tout de suite flashé sur la couv’ de loin en plus, mais celles que je trouve sur le net sont plus classiques…
A girl from earth: Il y en a une avec une grosse vache sur le dessus… weeeeird! Celle-ci est mignonne!
Bon franchement, après avoir lu ton billet je suis très très très tentée par l’idée d’extraire ce roman de ma PAL ! Le côté un peu surréaliste lié à la projection dans le futur, la nana qui se croit indispensable et qui est complètement paumée, la future Jane Austen ratée.. tout me tente énormément et je me rends compte du fait que je n’avais jamais vraiment compris de quoi il s’agissait !
Lou: Ah oui, si en plus il est dans ta pile, tu n’as aucuuune excuse!
C’est moche ce que tu fais…j’ai maintenant envie de le lire et il n’est pas traduit ! Je boude…
Titine: Je sais, je suis vilaine. Mais vraiment, ça vaudrait le coup de le traduire. On pourrait demander aux maisons d’édition qui aiment traduire ce genre de romans!
rohhh, pas de traduction en français? dommage!!!
Violette: Non et c’est bien dommage, parce que c’est drôle, léger, et un peu paumé!
J’en ai lu beaucoup de bien sur des blogs anglophones mais il n’est pas dans mes priorités.
Lewerentz: Dommage 😉 Il est bien, pourtant!
Je l’ai aussi dans ma PAL en anglais ! Il faut que je m’y mette. 🙂
Amandine: Il vaut la peine! C’est un peu déstablilisant comme langue au départ puis ensuite, ça coule tout seul!
Ce livre-là, j’en entends parler depuis la fac d’anglais…et je n’ai jamais pris le temps de le lire ! Il est également cité dans pas mal de romans, comme classique ou livre favori d’un personnage dans son enfance.
Du coup, merci parce que grâce à ton billet, je viens de le mettre dans ma liste de bouquins à lire 🙂
Caro Bleue Violette: Bonne idée! Il est particulier. Il n’est pas jeunesse en tant que tel mais peut passer pour tous les âges je trouve. J’aurais adoré étant enfant aussi!
Moi je n’ai pas accroché…
Amiedeplume: Trop enfantin?